Ouverture des frontières Algero-marocaine , le plaidoyer intéressé de taher BenJeloun
Le Maroc ne sait plus à quel saint se vouer ni quelle partie solliciter pour persuader Alger d’accepter la réouverture de ses frontières ouest fermées depuis 1994 après que Rabat eut accusé ses forces de sécurité d’être impliquées dans une fusillade dans un hôtel de Marrakech.
En effet, après le souverain marocain (discours de son intronisation prononcé le 30 juillet), les responsables politiques, entre autres communiqués des AE marocaines en date du 20 mars 2008 et appel du PJD-opposition parlementaire, les amis et alliés occidentaux) c’est au tour, ce vendredi, de l’écrivain marocain Tahar Benjelloun de prendre le relais et de développer un plaidoyer en faveur de cette réouverture sur les colonnes de l’hebdomadaire italien l’espresso.
selon lui, l’ouverture des frontières algéro-marocaines donnera l’opportunité aux jeunes des cinq pays de la région de «créer un seul et grand Maghreb, uni, démocrate et moderne». Et d’ajouter qu’il est de son point de vue «absurde» que des pays frères comme l’Algérie et le Maroc qui «partagent une histoire dont les destins se sont croisés à plusieurs reprises, aient vu peu à peu cette fraternité se transformer en inimitié, non déclarée, en raison de la délicate question du Sahara». L’écrivain oubliera de dire toutefois dans cet entretien que c’est la position marocaine sur ce dossier qui est une entrave à la normalisation des relations algéro-marocaines et à l’édification de l’Union pour le Maghreb arabe. Dans son plaidoyer, il soutiendra que «face à l’Union européenne, il est dans l’intérêt des Etats maghrébins de s’unir, du moins sur les plans économique et culturel, afin de créer une entité pouvant se comporter de façon efficace par rapport aux européens pour le bien-être des peuples», relevant que l’ouverture des frontières «ne signifie pas baisser la garde sur le volet du terrorisme, des trafiquants et des pirates : la police, les forces de l’ordre et les douaniers seront toujours présents pour filtrer et contrôler les passagers». Il a aussi indiqué que «le fait d’empêcher un touriste d’aller passer ses vacances de l’autre côté de la frontière, interdire la circulation des produits culturels, ressemble fort à une sanction : les Algériens et les Algériennes sont punis par un gouvernement qui exclut toute possibilité d’aller en vacances dans le pays voisin, un pays qu’ils aiment, mais que leur Etat dépeint comme un ennemi». Ce qui est absolument faux. De même pour les produits culturels marocains. Pour preuve, les cassettes d’artistes chérifiens sont vendues librement et ces derniers sont conviés à tous les festivals ou manifestations culturelles internationales organisées en algérie. En fait, c’est ce qui fait le plus mal au Maroc. C’est ce manque à gagner pour leur économie, qui se chiffre en millions de dollars, occasionné par la fermeture des frontières terrestres. Benjelloun ne peut aussi ignorer que les douaniers et policiers marocains sont très peu regardants lorsque ce sont les quantités de plus en plus importantes de kif, d’armes ou autres produits prohibés qui sont introduites en Algérie. De même qu’ils sont d’un laxisme sans faille lorsque les denrées alimentaires, les carburants, subventionnés par l’Etat algérien, sont ramenés au Maroc. Et puis faut-il aussi lui rappeler que l’Algérie n’a jamais empêché ses ressortissants d’aller faire du tourisme dans le royaume. Pour ce faire, quiconque le veut peut prendre l’avion. Les frontières aériennes sont ouvertes. Seules ses frontières terrestres sont fermées et le demeureront jusqu’au jour où les autorités algériennes décideront du contraire. Dernièrement, le ministre des Affaires étrangères algérien Mourad Medelci a déclaré qu’Alger avait l’ambition d’ouvrir ses frontières avec le Maroc dans l’avenir, sans pour autant fixer la moindre échéance. Une réouverture toutefois conditionnée, a-t-il ajouté,«mais il convient de réunir les conditions idoines à travers la concertation et le dialogue permanents» entre les deux pays. Le même discours que tiennent tous les responsables algériens .
Par Nadia kerraz
Le Maroc ne sait plus à quel saint se vouer ni quelle partie solliciter pour persuader Alger d’accepter la réouverture de ses frontières ouest fermées depuis 1994 après que Rabat eut accusé ses forces de sécurité d’être impliquées dans une fusillade dans un hôtel de Marrakech.
En effet, après le souverain marocain (discours de son intronisation prononcé le 30 juillet), les responsables politiques, entre autres communiqués des AE marocaines en date du 20 mars 2008 et appel du PJD-opposition parlementaire, les amis et alliés occidentaux) c’est au tour, ce vendredi, de l’écrivain marocain Tahar Benjelloun de prendre le relais et de développer un plaidoyer en faveur de cette réouverture sur les colonnes de l’hebdomadaire italien l’espresso.
selon lui, l’ouverture des frontières algéro-marocaines donnera l’opportunité aux jeunes des cinq pays de la région de «créer un seul et grand Maghreb, uni, démocrate et moderne». Et d’ajouter qu’il est de son point de vue «absurde» que des pays frères comme l’Algérie et le Maroc qui «partagent une histoire dont les destins se sont croisés à plusieurs reprises, aient vu peu à peu cette fraternité se transformer en inimitié, non déclarée, en raison de la délicate question du Sahara». L’écrivain oubliera de dire toutefois dans cet entretien que c’est la position marocaine sur ce dossier qui est une entrave à la normalisation des relations algéro-marocaines et à l’édification de l’Union pour le Maghreb arabe. Dans son plaidoyer, il soutiendra que «face à l’Union européenne, il est dans l’intérêt des Etats maghrébins de s’unir, du moins sur les plans économique et culturel, afin de créer une entité pouvant se comporter de façon efficace par rapport aux européens pour le bien-être des peuples», relevant que l’ouverture des frontières «ne signifie pas baisser la garde sur le volet du terrorisme, des trafiquants et des pirates : la police, les forces de l’ordre et les douaniers seront toujours présents pour filtrer et contrôler les passagers». Il a aussi indiqué que «le fait d’empêcher un touriste d’aller passer ses vacances de l’autre côté de la frontière, interdire la circulation des produits culturels, ressemble fort à une sanction : les Algériens et les Algériennes sont punis par un gouvernement qui exclut toute possibilité d’aller en vacances dans le pays voisin, un pays qu’ils aiment, mais que leur Etat dépeint comme un ennemi». Ce qui est absolument faux. De même pour les produits culturels marocains. Pour preuve, les cassettes d’artistes chérifiens sont vendues librement et ces derniers sont conviés à tous les festivals ou manifestations culturelles internationales organisées en algérie. En fait, c’est ce qui fait le plus mal au Maroc. C’est ce manque à gagner pour leur économie, qui se chiffre en millions de dollars, occasionné par la fermeture des frontières terrestres. Benjelloun ne peut aussi ignorer que les douaniers et policiers marocains sont très peu regardants lorsque ce sont les quantités de plus en plus importantes de kif, d’armes ou autres produits prohibés qui sont introduites en Algérie. De même qu’ils sont d’un laxisme sans faille lorsque les denrées alimentaires, les carburants, subventionnés par l’Etat algérien, sont ramenés au Maroc. Et puis faut-il aussi lui rappeler que l’Algérie n’a jamais empêché ses ressortissants d’aller faire du tourisme dans le royaume. Pour ce faire, quiconque le veut peut prendre l’avion. Les frontières aériennes sont ouvertes. Seules ses frontières terrestres sont fermées et le demeureront jusqu’au jour où les autorités algériennes décideront du contraire. Dernièrement, le ministre des Affaires étrangères algérien Mourad Medelci a déclaré qu’Alger avait l’ambition d’ouvrir ses frontières avec le Maroc dans l’avenir, sans pour autant fixer la moindre échéance. Une réouverture toutefois conditionnée, a-t-il ajouté,«mais il convient de réunir les conditions idoines à travers la concertation et le dialogue permanents» entre les deux pays. Le même discours que tiennent tous les responsables algériens .
Par Nadia kerraz
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