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Nucléaire civil: l'Inde reconnue comme une grande puissance

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  • Nucléaire civil: l'Inde reconnue comme une grande puissance

    L'Inde, forte de son accord dans le nucléaire civil avec les Etats-Unis et sur le point d'en signer d'autres avec la France ou la Russie, se sent enfin reconnue comme une grande puissance et une terre incontournable d'investissements.

    Cette entrée de New Delhi dans le club des puissances nucléaires civiles "est une reconnaissance --bien que tardive-- de l'irruption de l'Inde sur la scène internationale comme puissance technologique, économique et stratégique de la mondialisation", s'est félicité ce week-end dans un entretien à l'AFP Ashwani Kumar, ministre adjoint de l'Industrie.

    Le 6 septembre à Vienne, le Groupe des 45 pays fournisseurs nucléaires (NSG), qui contrôle l'exportation de ces technologies dans le monde, a validé un accord entre New Delhi et Washington --dit "123" et datant de 2005-- permettant aux Etats-Unis, si le Congrès américain le ratifie, de vendre à l'Inde des réacteurs nucléaires et du combustible à usage civil.

    Le NSG a de facto levé un embargo international vieux de 34 ans sur le commerce nucléaire avec l'Inde, qui n'est pas partie au Traité de non-prolifération (TNP), mais qui est une puissance atomique militaire depuis ces deux séries d'essais en 1974 et 1998.

    Grâce au feu vert en juillet de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la communauté internationale offre donc un régime dérogatoire à New Delhi. Normalement, le NSG interdit tout commerce nucléaire avec les Etats non signataires du TNP.

    En contrepartie, l'Inde séparera ses programmes nucléaires militaire et civil et placera sous surveillance internationale 14 de ses 22 réacteurs.

    "L'accord indo-américain et le feu vert du NSG sont une reconnaissance décisive et historique de la capacité nucléaire de l'Inde et de son irréprochabilité en matière de non-prolifération", a insisté M. Kumar.

    Lors de la réunion du NSG, l'Autriche --réticente comme la Nouvelle-Zélande et l'Irlande-- avait obtenu que l'Inde s'engage formellement à respecter ses obligations sur la non-prolifération et à maintenir son moratoire sur ses tests atomiques.

    Paris, lui, est l'un des plus fidèles soutiens de New Delhi.

    De fait, les deux pays, liés depuis 1998 par un "partenariat stratégique", pourraient signer leur accord nucléaire au cours d'une visite en France les 29 et 30 septembre du Premier ministre Manmohan Singh. Mais l'Inde attend que le Congrès américain ratifie le pacte "123", peut-être autour du 25 septembre, lorsque quand M. Singh sera reçu à la Maison Blanche par le président George W. Bush.

    Cet accord franco-indien de coopération dans le nucléaire civil est en fait prêt depuis la visite d'Etat à New Delhi en janvier du président Nicolas Sarkozy. De même, un pacte avec la Russie n'a plus qu'à être paraphé.

    Le marché du nucléaire en Inde est évalué à 100 milliards de dollars d'investissements d'ici à 2030.

    En août, l'agence atomique indienne a présélectionné l'américain Westinghouse Electric Company, l'alliance américano-japonaise General Electric-Hitachi, le français Areva et l'agence d'énergie atomique russe Rosatom. "Areva est en négociations sérieuses", a confirmé M. Kumar.

    Forte d'un taux de croissance d'environ 8% depuis 2004, de son rang de 10e économie mondiale, l'Inde rêve depuis quelques années de devenir une "superpuissance" émergente, égale de la Chine.

    "Dans ce siècle asiatique, cette décennie est pour l'Inde", a proclamé le ministre Kumar.

    Grâce à "ces accords nucléaires, nous pouvons dire au monde que l'Inde offre des opportunités illimitées pour nouer des partenariats économiques bénéfiques aux deux parties. Aucun pays ne peut ignorer ce potentiel économique", a-t-il plaidé.

    (©AFP / 14 septembre 2008)
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