Lisez l'entretien de Belkacem, le président du Congrès mondial amazigh.
Amazighnews : Vous avez annoncé récemment la tenue du 5° congrès du CMA à Meknes, du 31 octobre au 2 novembre. Pouvez-vous nous dire où en sont les préparatifs?
Les préparatifs du 5° congrès du CMA ont démarré dès le lendemain de l'annonce du choix de la ville de Meknes, pour accueillir ce congrès. Rappelons que Agadir, Tanger et Marrakech étaient également candidates et que le choix de Meknes a été fait démocratiquement par le bureau, conformément aux statuts du CMA. Le comité local d'organisation coordonné par l'association Asidd de Meknes, s'active à confirmer le lieu du congrès ainsi que les lieux d'hébergement et de restauration des congressistes, des invités et de la presse. Le programme détaillé des 3 jours de ces 5èmes assises amazighes internationales sera rendu public incessamment. Du côté de la participation, en plus des associations qui ont participé au 4° congrès, nous enregistrons à l'heure actuelle, une vingtaine de nouvelles demandes d'adhésion. A noter également que pour ce 5° congrès, nous attendons pour la première fois, une très forte participation des Touaregs et des Amazighs de Libye. Nos amis étrangers (peuples amis, ONG et organisations internationales) se sont également annoncés en grand nombre.
Avez-vous les autorisations nécessaires?
Au Maroc, la loi prévoit qu'il faut seulement informer les autorités locales, au moins 48h avant l'évènement. C'est ce que l'association Asidd, en tant que coordinatrice du comité d'organisation, fera en temps voulu. Nous n'avons eu aucun problème pour organiser le 4° congrès en 2005 à Nador, je ne vois donc pas pourquoi nous aurons un problème à Meknes.
Comme vous le savez, R. Raha, votre vice-président, conteste le choix de Meknes. Que répondez-vous?
D'abord je rappelle que c'est moi qui ai proposé au congrès de Nador, la tenue du congrès suivant en Algérie et en particulier en Kabylie, proposition qui a été approuvée à l'unanimité. Si on était dans des Etats démocratiques, il serait tout à fait naturel que les pays de Tamazgha accueillent à tour de rôle les congrès des imazighen, mais la vérité c'est qu'aujourd'hui cette possibilité n'existe qu'au Maroc. Pour autant, nous avons tout fait pour rendre possible ce congrès en Kabylie: nous avons entrepris les premières démarches au mois d'août 2007, en sollicitant d'abord des responsables administratifs et politiques Kabyles. Nous nous sommes rapidement rendus compte que le seul obstacle, c'était l'administration algérienne qui exige une autorisation, même si la loi ne prévoit pas cela. Mais l'administration (la Wilaya) s'appuie sur l'état d'urgence en vigueur en Algérie depuis 1992, pour prendre des mesures exceptionnelles et extralégales dans le seul but d'interdire la libre expression des citoyens. Aucun propriétaire ou gestionnaire de salle, quelle que soit sa taille, n'a le droit de louer son local à un citoyen et à fortiori à une association, s'ils ne sont pas munis d'une autorisation de l'administration. Celle-ci est donc dans tous les cas, incontournable. C'est ce qui a obligé des membres du CMA en Kabylie, à introduire deux demandes d'autorisation du congrès du CMA, l'une à la Wilaya de Tizi-Wezzu, en janvier 2008 et l'autre à celle de Vgayet, en février 2008. Jusqu'en juin, les deux wilayas n'ont pas daigné répondre. Nous avons alors essayé de faire intervenir des élus locaux (les Présidents des Assemblées Populaires des Wilayas de Tizi et de Vgayet) et nationaux (députés) mais sans résultat. Il ne restait plus que l'action en justice pour au moins contraindre l'administration à répondre. Le CMA a donc assigné la Wilaya de Tizi-Wezzu devant le tribunal administratif mais après deux mois de procédure, le juge a décidé le 3 août 2008 qu'il était incompétent pour juger cette affaire. Il fallait donc saisir une autre juridiction nécessitant d'autres procédures et d'autres longs délais, mais sans aucune garantie de résultat, surtout que la justice algérienne est aux ordres du pouvoir algérien. C'est donc après avoir épuisé toutes les possibilités en Kabylie que nous nous sommes tournés vers la solution d'organiser le congrès au Maroc.
Pourtant, vous avez annoncé lors d'un point de presse à Béjaia que le congrès aura lieu en Kabylie avec ou sans autorisation.
Oui, je l'ai dit car pour moi, nous n'avons pas besoin d'autorisation pour nous réunir chez nous. De plus, la loi ne prévoit même pas une telle autorisation. Mais pour réunir 500 personnes, il faut au moins un lieu adéquat et c'est justement celui-ci qui fait défaut. Lorsque Rachid Raha parle de Tawrirt Moussa et de la maison de Matoub Lounès, d'une part il parle de choses qu'il ne connait pas et d'autre part, il tente d'instrumentaliser le prestigieux nom de Matoub pour impressionner les militants. Ce qui est une évidence, c'est que ni la maison de Lounes Matoub, ni le village de Tawrirt Moussa perché dans la montagne kabyle, ne peuvent accueillir un congrès de la dimension de celui du CMA. Les vrais questions que Rachid Raha, révolutionnaire de la 25ème heure, ne veut pas se poser c'est, pourquoi les maisons de la culture de Tizi et de Vgayet sont-elles fermées aux Amazighs? pourquoi même les salles privées sont interdites aux Amazighs? pourquoi les Amazighs doivent-ils toujours reculer plus loin dans les montagnes et les déserts? De plus, il faut reconnaitre qu'aujourd'hui la Kabylie est devenue un territoire occupé, quadrillé par l'armée et tous types de services de sécurité de l'Etat et infestée par les islamistes. L'insécurité est une réalité palpable en Kabylie plus qu'ailleurs en Algérie et on ne sait même pas d'où peuvent venir les coups. Et les récents attentats spectaculaires comme ceux de Boumerdès, de Tizi ou de Tubirett (Bouira), ne sont que la partie visible de l'iceberg terroriste. Dans ces conditions, je ne peux, en mon âme et conscience, ni emmener nos frères et nos amis étrangers à l'aventure, ni les exposer de manière inconsidérée à de tels risques. Aujourd'hui il en est ainsi, mais je suis persuadé que demain, la Kabylie se reprendra, organisera sa défense et vaincra.
Amazighnews : Vous avez annoncé récemment la tenue du 5° congrès du CMA à Meknes, du 31 octobre au 2 novembre. Pouvez-vous nous dire où en sont les préparatifs?
Les préparatifs du 5° congrès du CMA ont démarré dès le lendemain de l'annonce du choix de la ville de Meknes, pour accueillir ce congrès. Rappelons que Agadir, Tanger et Marrakech étaient également candidates et que le choix de Meknes a été fait démocratiquement par le bureau, conformément aux statuts du CMA. Le comité local d'organisation coordonné par l'association Asidd de Meknes, s'active à confirmer le lieu du congrès ainsi que les lieux d'hébergement et de restauration des congressistes, des invités et de la presse. Le programme détaillé des 3 jours de ces 5èmes assises amazighes internationales sera rendu public incessamment. Du côté de la participation, en plus des associations qui ont participé au 4° congrès, nous enregistrons à l'heure actuelle, une vingtaine de nouvelles demandes d'adhésion. A noter également que pour ce 5° congrès, nous attendons pour la première fois, une très forte participation des Touaregs et des Amazighs de Libye. Nos amis étrangers (peuples amis, ONG et organisations internationales) se sont également annoncés en grand nombre.
Avez-vous les autorisations nécessaires?
Au Maroc, la loi prévoit qu'il faut seulement informer les autorités locales, au moins 48h avant l'évènement. C'est ce que l'association Asidd, en tant que coordinatrice du comité d'organisation, fera en temps voulu. Nous n'avons eu aucun problème pour organiser le 4° congrès en 2005 à Nador, je ne vois donc pas pourquoi nous aurons un problème à Meknes.
Comme vous le savez, R. Raha, votre vice-président, conteste le choix de Meknes. Que répondez-vous?
D'abord je rappelle que c'est moi qui ai proposé au congrès de Nador, la tenue du congrès suivant en Algérie et en particulier en Kabylie, proposition qui a été approuvée à l'unanimité. Si on était dans des Etats démocratiques, il serait tout à fait naturel que les pays de Tamazgha accueillent à tour de rôle les congrès des imazighen, mais la vérité c'est qu'aujourd'hui cette possibilité n'existe qu'au Maroc. Pour autant, nous avons tout fait pour rendre possible ce congrès en Kabylie: nous avons entrepris les premières démarches au mois d'août 2007, en sollicitant d'abord des responsables administratifs et politiques Kabyles. Nous nous sommes rapidement rendus compte que le seul obstacle, c'était l'administration algérienne qui exige une autorisation, même si la loi ne prévoit pas cela. Mais l'administration (la Wilaya) s'appuie sur l'état d'urgence en vigueur en Algérie depuis 1992, pour prendre des mesures exceptionnelles et extralégales dans le seul but d'interdire la libre expression des citoyens. Aucun propriétaire ou gestionnaire de salle, quelle que soit sa taille, n'a le droit de louer son local à un citoyen et à fortiori à une association, s'ils ne sont pas munis d'une autorisation de l'administration. Celle-ci est donc dans tous les cas, incontournable. C'est ce qui a obligé des membres du CMA en Kabylie, à introduire deux demandes d'autorisation du congrès du CMA, l'une à la Wilaya de Tizi-Wezzu, en janvier 2008 et l'autre à celle de Vgayet, en février 2008. Jusqu'en juin, les deux wilayas n'ont pas daigné répondre. Nous avons alors essayé de faire intervenir des élus locaux (les Présidents des Assemblées Populaires des Wilayas de Tizi et de Vgayet) et nationaux (députés) mais sans résultat. Il ne restait plus que l'action en justice pour au moins contraindre l'administration à répondre. Le CMA a donc assigné la Wilaya de Tizi-Wezzu devant le tribunal administratif mais après deux mois de procédure, le juge a décidé le 3 août 2008 qu'il était incompétent pour juger cette affaire. Il fallait donc saisir une autre juridiction nécessitant d'autres procédures et d'autres longs délais, mais sans aucune garantie de résultat, surtout que la justice algérienne est aux ordres du pouvoir algérien. C'est donc après avoir épuisé toutes les possibilités en Kabylie que nous nous sommes tournés vers la solution d'organiser le congrès au Maroc.
Pourtant, vous avez annoncé lors d'un point de presse à Béjaia que le congrès aura lieu en Kabylie avec ou sans autorisation.
Oui, je l'ai dit car pour moi, nous n'avons pas besoin d'autorisation pour nous réunir chez nous. De plus, la loi ne prévoit même pas une telle autorisation. Mais pour réunir 500 personnes, il faut au moins un lieu adéquat et c'est justement celui-ci qui fait défaut. Lorsque Rachid Raha parle de Tawrirt Moussa et de la maison de Matoub Lounès, d'une part il parle de choses qu'il ne connait pas et d'autre part, il tente d'instrumentaliser le prestigieux nom de Matoub pour impressionner les militants. Ce qui est une évidence, c'est que ni la maison de Lounes Matoub, ni le village de Tawrirt Moussa perché dans la montagne kabyle, ne peuvent accueillir un congrès de la dimension de celui du CMA. Les vrais questions que Rachid Raha, révolutionnaire de la 25ème heure, ne veut pas se poser c'est, pourquoi les maisons de la culture de Tizi et de Vgayet sont-elles fermées aux Amazighs? pourquoi même les salles privées sont interdites aux Amazighs? pourquoi les Amazighs doivent-ils toujours reculer plus loin dans les montagnes et les déserts? De plus, il faut reconnaitre qu'aujourd'hui la Kabylie est devenue un territoire occupé, quadrillé par l'armée et tous types de services de sécurité de l'Etat et infestée par les islamistes. L'insécurité est une réalité palpable en Kabylie plus qu'ailleurs en Algérie et on ne sait même pas d'où peuvent venir les coups. Et les récents attentats spectaculaires comme ceux de Boumerdès, de Tizi ou de Tubirett (Bouira), ne sont que la partie visible de l'iceberg terroriste. Dans ces conditions, je ne peux, en mon âme et conscience, ni emmener nos frères et nos amis étrangers à l'aventure, ni les exposer de manière inconsidérée à de tels risques. Aujourd'hui il en est ainsi, mais je suis persuadé que demain, la Kabylie se reprendra, organisera sa défense et vaincra.
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