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Loi de finances 2009 : De l'argent pour les entreprises déstructurées

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    Loi de finances 2009 : De l'argent pour les entreprises déstructurées


    Le chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia, est-il en train de faire marche arrière dans le domaine de la privatisation des entreprises publiques et de fermer celles ayant un lourd passif financier?

    Entre celui qui avait préconisé des réformes économiques en profondeur, même avec un lourd tribut social, juste sur la foulée du second accord d'ajustement structurel avec le Fonds monétaire international à la fin des années 90, et le chef du gouvernement de la fin des années 2000, il y a sapristi une sacrée différence. Dans le projet de loi de finances pour l'année 2009, il est ainsi prévu des mesures d'assainissement (financier) en direction des entreprises publiques déficitaires. L'article 59 du projet de loi de finances 2009 stipule que «le Trésor public est autorisé à procéder à l'assainissement financier des entreprises et établissements publics déstructurés», alors que «le financement de cette opération est assuré sur des ressources budgétaires ou d'emprunt, ainsi que par le traitement des créances du Trésor sur ces entreprises», précise le texte selon lequel «les subventions d'exploitation des entreprises et établissements publics sont directement prises en charge par l'Etat» à travers la mise en place de «crédits budgétaires annuellement». Dans l'exposé des motifs de cette mesure, les auteurs de ce texte rappellent tout d'abord que l'assainissement financier des entreprises publiques déstructurées a été engagé en vertu de l'article 84 de la loi de finances pour l'année 2005. Cette disposition de la loi de finances 2005 a un «caractère temporaire», dans la mesure où elle constitue une autorisation dont la portée, limitée d'abord à l'année 2005, a été étendue aux années 2006, 2007 et 2008, en vertu des lois de finances correspondant à ces trois années. Le projet de loi de finances pour l'année 2009 explique ainsi que ces extensions successives ont été rendues nécessaires «du fait du nombre important d'entreprises publiques, de la complexité des évaluations portant sur leur situation financière». Le même dispositif prend en charge, d'autre part, les plans de redressement financier de quelque 222 entreprises bénéficiaires de cette mesure qui va, pour le moins, à contresens de tous les efforts du chef du gouvernement d'opérer le plus grand délestage possible en matière de liquidation des entreprises publiques déficitaires, déstructurées ou tout simplement financièrement moribondes et sous perfusion.

    La démarche est, en fait, révélatrice d'une volonté politique et une stratégie économique qui dépassent le contexte de la gouvernance de M. Ahmed Ouyahia. C'est d'abord la concrétisation de la volonté du Président Abdelaziz Bouteflika de ne pas trop céder à l'invasion des entreprises étrangères sur le marché national, ensuite de remettre à flot les entreprises publiques qui emploient au moins les 25 PC de la main-d'oeuvre dans le domaine industriel. En outre, il y a également le contexte social actuel, prêt à l'implosion, au moment où le taux de chômage serait de plus de 15 PC et une inflation galopante démentielle.

    Le coût de la vie a augmenté de 4,9 PC au cours du 1er semestre 2008, et le marasme social ne fait qu'enfler. Il est, dès lors, plus que judicieux pour le gouvernement de M. Ouyahia de calmer le front social, et d'obtenir un répit politique au moins jusqu'aux prochaines élections présidentielles, qui doivent être organisées dans un climat social apaisé, sinon maîtrisé. En elle-même, la mesure est bonne à prendre, du fait notamment que les entreprises publiques industrielles algériennes auront une seconde vie qui devrait leur permettre de s'adapter aux nouvelles exigences du marché et apprendre à se développer et croître. D'ici là, l'article 59 de la loi de finances 2009 aura sauvé bien des «têtes». Et des carrières.
    Quotidien d'Oran
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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