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L'OTAN soutient Tbilissi

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    Une démonstration spectaculaire de soutien, sans incidence automatique pour l'avenir de la Géorgie au sein de l'Alliance atlantique : ainsi s'annonçait la visite de deux jours que devait commencer, lundi 15 septembre, le secrétaire général de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, à la tête d'une délégation d'ambassadeurs des 26 pays membres. A cette occasion doit être inaugurée la commission OTAN-Géorgie, créée à la suite de la guerre d'août avec la Russie.

    Si cette visite réjouit les autorités géorgiennes, elle ne fait pas l'unanimité dans le camp occidental, car le retrait des forces russes n'est pas achevé. L'entretien avec le secrétaire général de l'OTAN, publié dans le Financial Times lundi, représente une critique implicite de la France. Jaap de Hoop Scheffer dénonce l'accord conclu entre Nicolas Sarkozy et Dmitri Medvedev, le 8 septembre, car il donne la latitude à Moscou de conserver une forte présence militaire dans les deux régions séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud. Cette possibilité "n'est pas acceptable" et contredit, selon lui, le plan en six points signé le 12 août, qui prévoyait un retour au statu quo d'avant le conflit. La Russie a déjà annoncé qu'elle installerait 3 800 hommes dans chacune des deux régions. "C'est très difficile à avaler", note le secrétaire général de l'OTAN.

    Conformément à l'accord du 8 septembre, les soldats russes ont quitté leurs positions dans l'ouest de la Géorgie, notamment autour du port de Poti et sur la route vers Senaki. Mais ils demeurent présents sur le territoire dans la zone frontalière avec l'Ossétie du Sud. Lundi, l'Union européenne doit valider l'envoi de 200 observateurs dans les zones tampons, entre les deux régions séparatistes - Abkhazie et Ossétie du Sud - et la Géorgie. Mais leur déploiement à l'intérieur de ces régions semble très hypothétique, la Russie s'y opposant déjà. Les observateurs de l'OSCE et le personnel du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) se déplacent à grand-peine dans la zone tampon avec l'Ossétie du Sud. De nouvelles intimidations contre les civils géorgiens vivant dans la région séparatiste ont été rapportées par Tbilissi ce week-end.

    Malgré le soutien ostensible des pays occidentaux, le président géorgien, Mikheïl Saakachvili, ne peut compter sur une modification des équilibres au sein de l'Alliance. La division constatée, début avril, au sommet de Bucarest, entre les membres favorables à l'obtention par la Géorgie du statut de candidat à l'adhésion (MAP) - tels les Etats-Unis ou la Pologne - et ceux qui s'y montrent hostiles - notamment la France et l'Allemagne - demeure pertinente. Un nouvel examen des cas géorgien et ukrainien est prévu en décembre.

    RÉVEIL DE L'OPPOSITION

    Après la phase d'unité nationale classique face à une armée étrangère, le président Saakachvili entre dans une période politiquement tendue. Il voit l'opposition sortir de sa réserve, alors que le président russe confirme la focalisation étonnante du Kremlin sur sa personnalité. Lors d'une rencontre, samedi, avec un cercle de journalistes et de politologues, Dmitri Medvedev a estimé que M. Saakachvili était "psychologiquement instable" et consommait "des drogues".

    L'opposition géorgienne, elle, réclame la lumière sur le début du conflit. Nino Bourdjanadze, ancienne alliée du président, souhaite la création d'une commission d'enquête, sur le modèle américain après les attentats du 11 septembre 2001, afin de savoir si "le gouvernement a agi de façon appropriée".

    Par Le Monde
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