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Le nom de Sarkozy surgit dans une affaire de corruption

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  • Le nom de Sarkozy surgit dans une affaire de corruption

    Le président Nicolas Sarkozy (D) s'exprime aux côtés du président du "comité de réflexion" sur les institutions Edouard Balladur, le 18 juillet 2007 au Palais de l'Elysée à Paris

    Le spectre du financement trouble des partis politiques dans les années 90 ressurgit une nouvelle fois dans l'actualité. Et cette fois-ci, un nom d'importance apparaît dans une affaire: rien de moins que celui du président de la République, Nicolas Sarkozy.

    D'après le site Bakchich, qui s’est procuré un rapport de police du 5 mars 2007, Sarkozy aurait donné son aval à la création d'une société chargée de distribuer des commissions sur des ventes de navires de guerre dans des pays comme l'Arabie Saoudite ou le Pakistan.

    Si l'affaire ressemble à celle des «frégates», il s'agit d'une autre enquête judiciaire ouverte au sujet de la DCN (Direction des constructions navales), rebaptisée en 2007, DCNS. Cette entreprise, qui était jusqu'en 2003 publique, construit des navires militaires et aurait mis en place un vaste système de corruption pour vendre ses produits.

    «5 à 6 milliards de francs» de commissions

    Le nom de Nicolas Sarkozy apparaît pour le compte de son activité au ministère du Budget au sein du gouvernement Balladur en 1993-1995. Ministre de tutelle de l’entreprise, il aurait donné son accord pour la création de la société Heine, basée au Luxembourg et servant à faire transiter des commissions dans le cadre de la vente des navires de guerre.

    La réalité de ces commissions est étayée par un mémo à destination de la justice rédigé en avril 2008 par Gérard-Philippe Menayas, ancien directeur financier et administratif de la DCN. Selon ce dernier, la DCN aurait vendu «pour environ 60 milliards de francs de produits» entre 1991 et 2002. «Sur ce montant, 8 à 10%, soit 5 à 6 milliards de francs, ont été versés en FCE [commissions douteuses, ndlr] à des agents ou lobbyistes qui se chargeaient de leur redistribution aux bénéficiaires ultimes», écrit Gérard-Philippe Menayas, d’après Médiapart qui s’est procuré le texte.

    Douteux mais pas illégal

    Dans le rapport de police cité par Bakchich, les policiers font allusion à une note découverte lors d'une perquisition à la DNCS: «Elle fait ainsi apparaître que la création de la société Heine au second semestre 1994 s'est faite après accord de Nicolas Bazire, directeur de cabinet du premier ministre Edouard Balladur, et du ministre du budget Nicolas Sarkozy, et fait un lien entre le financement de la campagne électorale de M. Balladur pour l'élection présidentielle de 1995».

    La bombe est lâchée. Si les commissions versées aux intermédiaires locaux (au Pakistan ou en Arabie Saoudite) sont douteuses, elles étaient jusqu'en 2000 – et l'entrée en vigueur en France de la convention OCDE contre la corruption – autorisée en France. En revanche, le «lien» envisagé avec le financement de la campagne électorale serait lui illégal s’il était avéré.

    Pour l'instant, rien dans le dossier ne vient étayer ces allégations mais il semble bien que les casseroles des années 90 n'ont pas fini de faire trembler la classe politique française. L'Elysée, contacté par 20minutes.fr, ne fait pas de commentaire.

    Patrick Kovarik AFP ¦ Le président Nicolas Sarkozy (D) s'exprime aux côtés du président du "comité de réflexion" sur les institutions Edouard Balladur, le 18 juillet 2007 au Palais de l'Elysée à Paris

    - 20 Minutes
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