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Le pape ou le Coran

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  • Le pape ou le Coran

    André Comte-Sponville, philosophe, nous l'a redit à satiété : le capitalisme ne peut pas être moral, ni contre la morale. Il est tout simplement amoral. L'économie et la morale relevant, au sens pascalien, de deux ordres différents, tenter de conjuguer les deux ensemble relève du «barbarisme», rappelle l'auteur de l'excellent essai Le capitalisme est-il moral ? (éditions Albin Michel). Mais même pour ceux qui ne croient pas à l'ordre divin, quelle tentation, au moment où le pape est en visite en France, de chercher quelques repères sur l'économie dans les textes du Vatican.
    Notre chroniqueur Robert Rochefort, qui cache derrière ses fonctions de directeur du Crédoc un attachement à la tradition des chrétiens sociaux, n'a pourtant rien trouvé de très récent en provenance de Rome (lire page 61). Rien en tout cas de très important depuis 1991, quand Jean-Paul II s'était essayé à l'économie dans son encyclique Centesimus annus, et qu'il y avait donné une justification du profit du bout de la crosse : la pierre angulaire du capitalisme y était reconnue tout au plus «comme un bon indicateur du fonctionnement de l'entreprise».
    En réalité, et Benoît XVI nous pardonnera, au moment où nous traversons une crise financière qui balaie tous les indices de croissance sur son passage, c'est plutôt le Coran qu'il faut relire que les textes pontificaux. Car si nos banquiers, avides de rentabilité sur fonds propres, avaient respecté un tant soit peu la charia, nous n'en serions pas là. Il ne faut pourtant pas voir la finance islamique comme un exercice de troc moyenâgeux, car les pays du Golfe nous ont montré combien leur mentalité entrepreneuriale savait épouser le XXIe siècle. Simplement, leurs banquiers ne transigent pas sur un principe sacré : l'argent ne doit pas produire de l'argent. La traduction de cet engagement est simple : tout crédit doit avoir en face un actif bien identifié. Interdits, les produits toxiques; oubliés, les ABS et CDO que personne n'est capable de comprendre. Autrement dit, l'argent ne peut être utilisé que pour financer l'économie réelle. Il n'y a donc pas de hasard : si les banques du Golfe sont sorties indemnes de la crise du subprime, c'est qu'elles n'y sont pas entrées. Le respect de ce principe du Coran est également fort utile dans la relation que chacun entretient avec l'argent, qu'il s'agisse des entreprises ou des particuliers : les personnes morales n'ont ainsi pas le droit de s'endetter au-delà de leur capitalisation boursière; quant aux personnes physiques, elles ne peuvent de facto souffrir de surendettement. Voilà des règles qui ne peuvent pas nuire. Et même si elles reposent sur un texte qui date du VIIe siècle, Benoît XVI aura du mal à faire des sermons davantage puisés dans l'actualité.

    Beaufils Vincent

    Challenges.fr

  • #2
    Vendeurs De Vent

    Contrairement aux apparences, cette fameuse mondialisation se base quasi exclusivement sur la spéculation, et non sur les valeurs marchandes réelles, qu'elles soient physiques ou liées à un quelconque savoir-faire. Ainsi, comme le révèle John Ziegler, rapporteur spécial des Nations Unies, dans son livre «les nouveaux maîtres du monde», près de 80 % de l'argent qui s'échange sur les places boursières mondiales est le fruit de spéculations sur tel ou tel évènement, prévu à telle date, et jamais objet de transactions de marchandises à proprement parler. C'est ce qui explique que des bulles, parfois, se mettent à enfler, enfler, jusqu'à éclater un jour, provoquant des minicrashs boursiers. Mais cette fois-ci, ne nous y trompons pas, le crash est bel et bien mondial, qui vient remettre en cause fort à propos la notion même de mondialisation, de libre circulation des capitaux et d'anarchie quasi absolue en matière d'économie de marché. Après la crise des subprimes, voilà qu'une prestigieuse banque américaine, vieille de plus d'un siècle et demi, vient de faire valoir ses quelques droits de mise en faillite. Sans doute n'en fallait-il pas plus pour que s'écroulent en même temps toutes les places boursières dans le monde. Il était possible, en effet, de voir venir la crise à l'oeil nu, n'en déplaise à la myopie congénitale des défenseurs de ce nouvel ordre mondial. Washington, champion du protectionnisme quand il s'agit de ses multinationales, celles-là mêmes qui assurent les beaux jours et les financements des campagnes de ses hommes politiques, vient d'injecter à partir de ses réserves fédérales un nombre astronomique de milliards de dollars dans ces circuits devenus des sortes de tonneaux des Danaïdes. Ce procédé, au reste, est interdit à quiconque, hormis les USA. En Algérie, la chute des cours du pétrole, qui promet de se poursuivre, pourrait s'adjoindre par une hausse des prix des produits manufacturés (ceux que nous importons) adjoints à une baisse des prix des matières premières (celles que nous exportons). Autant dire que nous risquons, nous aussi, d'être touchés de plein fouet par cette crise. Mais l'erreur ne vient-elle pas de ces ministres, champions du mondialisme, qui ont aidé à mettre à genoux notre tissu industriel, rendant notre pays intégralement dépendant de l'extérieur pour tous ses besoins et accrochant ses wagons à une locomotive qui, pourtant, s'en allait joyeusement percuter le mur d'en face…

    PAR RAFIK BAKHTINI

    Le Courrier d'Algérie

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    • #3
      J'ai entendu aux nouvelles que 2000 Milliards de dollars se sont envolés à cause des chutes boursières...

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      • #4
        Ya haouji ouana! 2000 milliards de $$$. Et dire que 25000 personnes dans le monde meurent de faim chaque jour!!!

        ∑ (1/i²) = π²/6
        i=1

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