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La Mauritanie n'est pas le ventre mou du Maghreb

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  • La Mauritanie n'est pas le ventre mou du Maghreb

    Ce qu'endure le peuple mauritanien nous l'endurons, à l'évidence, avec lui. Et la barbarie qui l'a frappé, hier, est pour nous intolérable. Zouérate, cette petite localité minière du nord de la Mauritanie, ne déroge donc pas à la légende sinistre.

    Zouérate, ce fut aussi, en mai et juin 1976, l'agression fomentée, à partir de l'Algérie, contre les populations de la ville par un polisario aguerri. Elle s'illustra quelques jours plus tard par la mort devant les portes de Nouakchott de l'un des fondateurs du polisario, marocain de son état, Mohamed El Ouali. Est-elle le ventre mou du Maghreb, le terrain de prédilection d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ? L'arrière-zone algérienne, proche de Zouérate, qui abrite les gisements de fer et constitue le point de croisement entre le Sahara marocain, le nord de la Mauritanie et la frontière sud-ouest de l'Algérie, est apparemment devenue la plaque tournante du terrorisme.

    Preuve en est que cette organisation terroriste vient à nouveau de frapper dans la même région. Elle a lancé, hier soir, une violente attaque contre un groupe de soldats mauritaniens et provoqué ainsi la mort de douze d'entre eux. C'est l'agression la plus meurtrière en trois ans, puisque deux autres, similaires, avaient été fomentées en 2005 et en 2007. Les membres de l'ex-GSPC (Groupe salafiste de prédication et de combat), qui a repris il y a deux ans le nom de Qaïdat-Al Maghrib al-islami, ont tendu une embuscade aux soldats mauritaniens en patrouille près de Tourine.

    La nouvelle agression, si elle survient quarante jours après le changement de régime à Nouakchott, ne lui semble pas - contrairement à ce que l'on dit ici et là - forcément liée. Quand bien même le leader d'Al Qaïda, Abdelmalek Droukdel et le chef présumé de la branche mauritanienne, en prison quant à lui, auraient tour à tour exhorté le peuple mauritanien à entrer «en guerre» avec les nouveaux dirigeants, la situation ne semblait pas autrement marquée par une menace quelconque.

    L'émissaire mauritanien, Mohamed Mahmoud Ould Mohamedou, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, dépêché hier par le président du Haut Conseil d'Etat mauritanien, a été reçu par S.M. le Roi Mohammed VI. Le Souverain n'a pas hésité, à cette occasion, à rappeler la «profondeur des relations exceptionnelles qui unissent les deux peuples frères (marocain et mauritanien) et l'intérêt constant que porte le Royaume à la stabilité voisine, à la quiétude et au progrès de son peuple», ajoutant aussi que «la feuille de route de la transition envisagée puisse conduire au retour, dans des délais appropriés et selon un calendrier déterminé, à une vie constitutionnelle normale en République islamique mauritanienne». Sans doute, ne dira-t-on jamais assez que la Mauritanie sœur incarne un membre de notre corps, et que tout ce qui la touche ne nous laisse guère indifférents. Rien n'illustre mieux cette disposition d'esprit et une telle volonté politique que les propos tenus hier par Sa Majesté le Roi à l'émissaire mauritanien et qui donnent la mesure de l'engagement solidaire du Maroc à l'égard de la République sœur.

    Un double souci est ainsi exprimé : celui de voir le peuple mauritanien bénéficier d'une stabilité politique et sociale, celui ensuite de promouvoir le processus de démocratisation que les nouveaux dirigeants ont engagé pour s'inscrire dans la normalité institutionnelle. Le Royaume du Maroc, dont l'attachement à la stabilité mauritanienne ne s'est jamais démenti, semble donner l'exemple d'une solidarité qui va au-delà de tout calcul ou toute instrumentalisation. L'on se réjouit également que l'émissaire de l'Union africaine (UA), l'Algérien Ramdane Lamamra, qui a rendu visite hier pour la troisième fois au président du Haut Conseil d'Etat mauritanien, ait souligné la nécessité pour la communauté africaine de soutenir le processus en cours pour une sortie de crise ! Il s'inscrit à l'évidence dans l'esprit des attentes et des désirs exprimés par le peuple mauritanien.

    Ce qu'il convient, en revanche, de mettre en exergue, c'est que les attentats perpétrés par la branche Al-Qaïda, hier, dans la région de Zouérate, n'ont aucun lien avec le processus démocratique en cours à Nouakchott. Peut-être, en effet, servent-ils de caisse de résonance à une politique de déstabilisation conduite à partir de la frontière algérienne, notamment à partir de cette «zone grise» que les stratèges en tous genres ont tant de fois dénoncée, là où précisément semble prospérer le terreau du terrorisme à l'ombre de l'armée algérienne. Peut-être, enfin, entendra-t-on raison, lorsque nous affirmons depuis deux ans sur ces colonnes mêmes que le terrorisme dans cette vaste zone se sécularise, faute de trouver en face de lui une politique commune et cohérente pour le contenir efficacement.

    Autrement dit, il n'est pas de politique de riposte possible, si les gouvernements marocain, algérien, mauritanien, tunisien et libyen ne coordonnent leurs efforts dans une même volonté affichée de le juguler, en conjuguant leurs moyens et leurs stratégies. Victime par trois fois depuis 2005, moins que l'Algérie où sévit le gros des troupes d'Al Qaïda au Maghreb, la Mauritanie sœur semble payer le prix d'une absence de perspective antiterroriste régionale. Or, demain c'est aujourd'hui, et le chancre du terrorisme ne s'encombre d'aucun obstacle pour prospérer sur ces frontières molles et fragilisées entre les pays de la région…

    LeMatin .ma
    A todo cerdo le llega su San Martín.

  • #2
    LeMatin .ma

    pour la première fois j'ai lu jusqu'à la dernière ligne .

    et bien quelle perte de temps ce torchon!
    Mr NOUBAT

    Commentaire


    • #3
      pour la première fois j'ai lu jusqu'à la dernière ligne .

      et bien quelle perte de temps ce torchon!
      Salam,

      pour une fois, je te donne pleinement raison.

      Commentaire

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