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Interview du bloggeur Mohammed Erraji

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  • Interview du bloggeur Mohammed Erraji

    Un jour après avoir publié un article critique envers les faveurs spéciales que le Roi accorde parfois à certains citoyens, le bloggeur marocain Mohammed Erraji a été arrêté vendredi 5 septembre et condamné très rapidement à deux ans de prison. Premier Marocain à être emprisonné pour ses écrits, Erraji a été libéré sous caution moins d’une semaine plus tard, après que la cour d’appel eut démontré que l’audience en première instance avait été entachée d’erreurs. Magharebia a demandé à Erraji de parler de ces récents événements et, plus généralement, de la situation de la liberté de la presse au Maroc.


    Comment avez-vous obtenu votre libération conditionnelle ?

    J’ai déposé une requête de mise en liberté provisoire auprès du gardien de la prison vendredi matin, et à midi ce même jour, j’ai été déféré devant le juge du tribunal de première instance, qui m’a dit que ma requête avait été acceptée et que la prochaine audience était prévue le 16 septembre. J’ai ensuite été libéré dans l’attente de cette audience.

    Comment l’enquête a-t-elle été conduite ?

    Un groupe d’officiers des renseignements se sont présentés chez moi mercredi, mais je n’étais pas là à ce moment-là. Ils ont dit aux membres de ma famille que je devais aller les voir. Je me suis rendu jeudi à dix heures du matin au siège de l’unité de recherche scientifique, et n’en suis ressorti qu’à 17 heures. L’enquête a été conduite par les responsables de cette unité dans de bonnes conditions et avec respect. Ils m’ont demandé de me présenter à nouveau le lendemain.

    Lorsque je suis revenu vendredi matin, l’enquête a été menée à son terme par la même unité, après près de trois heures. Après quoi, j’ai été emmené auprès de la police judiciaire, où les policiers ont à leur tour repris l’enquête pendant près de cinq heures sur mes affiliations politiques et intellectuelles. J’ai été maintenu en détention, et c’est là où j’ai commencé à souffrir, parce que la cellule dans laquelle j’étais détenu était dans un état pitoyable. L’enquête s’est poursuivie samedi et dimanche.

    J’ai ensuite été escorté dimanche matin par des policiers à mon domicile, qu’ils ont fouillé, en s’attachant particulièrement à mon ordinateur et à mes livres. Ils m’ont ensuite ramené au poste de police, où j’ai signé les déclarations qu’ils avaient préparées. J’ai ensuite été menotté et déféré devant le procureur adjoint du Roi au tribunal de première instance, qui m’a interrogé sur les raisons de certaines phrases dans l’article en question. L’audience n’a pas duré plus de quatre minutes. Après avoir attendu pendant plus d’une heure, un policier est venu et m’a dit que j’avais été condamné à deux ans de prison. J’ai alors été conduit en prison.

    Ils m’ont ramené lundi matin au tribunal de première instance pour entendre le verdict de la cour, ce qui n’a pas duré plus de quatre minutes. Le juge m’a seulement demandé ma position face aux charges retenues contre moi, c’est-à-dire le manquement au respect dû au Roi. J’ai réfuté avoir jamais eu l’intention d’offenser le Roi. Interrogé sur mon intention de désigner un avocat pour me défendre, je lui ait dit que je ne disposais pas des moyens financiers nécessaires.

    Vos articles se caractérisent par une critique sévère des conditions sociales et économiques au Maroc. Quelle en est la raison ?

    La raison tient à mon enthousiasme pour ce pays, parce que je veux que mon pays avance et atteigne un certain niveau de démocratie et de respect des droits de l’Homme, pour faire en sorte que cela ne reste pas que de l’encre sur du papier. Si j’ai parfois recours au sarcasme et à la sévérité dans l’écriture de mes articles, je n’ai jamais eu l’intention de blesser quiconque, ni le Roi ni personne d’autre.

    Votre situation actuelle va-t-elle avoir un effet sur vos prochains articles ?

    Je n’ai pas encore décidé si j’allais continuer ou non à écrire. Les jours que j’ai passés en prison me font craindre de seulement porter la plume, ce qui équivaut actuellement pour moi à signer une nouvelle condamnation à la prison. Je vais donc étudier la question avec soin avant de décider de continuer ou non à écrire.

    Vous n’avez à ce jour publié aucune excuse. Cela veut-il dire que vous vous considérez comme non coupable ?

    Encore maintenant, j’ai du mal à croire ce qui m’arrive en termes de poursuites judiciaires et d’emprisonnement. Je ne pense pas offenser quiconque, y compris le Roi, par mes articles. J’ai été très surpris d’être convoqué pour une enquête. Si je suis convaincu à l’avenir d’avoir offensé le Roi ou quiconque, je serai prêt à présenter des excuses. Mais pour l’heure, je ne pense pas avoir porté préjudice à quiconque.

    Envisagez-vous un pardon royal, comme dans l’affaire de Mourtada ?

    J’attendais un pardon royal durant les jours que j’ai passés en prison à l’occasion du Ramadan ou de l’Aïid El Fitr, parce que l’état psychologique dans lequel je me suis trouvé durant ces journées a été terrible et insupportable.

    Selon vous, quelle est la réalité de la liberté d’expression au Maroc ?

    Je pense que certaines personnes ne souhaitent pas voir la liberté d’expression évoluer. Je suis triste de voir mon propre pays, que je souhaiterais voir avancer plus rapidement, vivre en retrait en termes de démocratie. Je veux que mon pays embrasse la doctrine de la démocratie une fois pour toutes. De plus, nous ne devrions pas continuer de penser que la liberté d’expression constitue un danger pour le pays ou pour l’institution monarchique.

    Je rejette le principe consistant à quitter le Maroc pour le critiquer depuis l’étranger. Je préfère vivre dans mon pays. Je rejette également totalement le fait de recevoir une assistance financière extérieure pour ce faire. La liberté d’expression dans un pays donné montre que ce pays respecte les règles de la démocratie. Si au Maroc la répression de la liberté d’expression se poursuit, cela voudra dire que l’État cherche à cacher certains problèmes ; c’est une chose qui conduira les citoyens à remettre en cause l’existence même de la démocratie. Je pense que la seule solution pour faire avancer le Maroc est d’étendre le respect de la liberté d’expression.

    A quoi avez-vous pensé pendant ces journées en détention ?

    La seule chose à laquelle je pensais, c’était la liberté. J’ai été distrait durant ces jours en détention, et ne parlais même pas aux autres prisonniers qui étaient avec moi. Mon esprit était tout occupé à penser à la liberté. Je peux dire aujourd’hui que si cette détention s’était prolongée, je serais certainement devenu fou du fait des conditions insupportables de la détention. Une chose qui m’a fortement pesé a été les charges retenues contre moi. Je respecte le Roi, et je considère que la monarchie est garante de la stabilité du Maroc. Je ne pensais qu’à une seule question : comment pourrais-je passer deux années de ma vie en prison ? Encore maintenant, je ne me suis pas remis du choc qu’a été le fait d’entendre prononcer la sentence envers moi. J’espère que le tribunal prononcera un arrêté d’acquittement.

    Source : Magharebia - Naoufel Cherkaoui

  • #2
    J'espère pour eux qu'ils vont l'acquitter. Ces magistrats devraient plutôt s'en prendre à ceux qui nuisent vraiment au pays. Pas aux bloggeurs.
    La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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    • #3
      Je rejette le principe consistant à quitter le Maroc pour le critiquer depuis l’étranger. Je préfère vivre dans mon pays. Je rejette également totalement le fait de recevoir une assistance financière extérieure pour ce faire. La liberté d’expression dans un pays donné montre que ce pays respecte les règles de la démocratie.
      Un Vrai Marocain qui Merite Tout le Respect .... Saches que tu as Le Soutient de tous Les Marocains ....

      Les Nuls qui ne veulent pas de Liberté D'expression se sentent deja Mal a l'aise .... et Ton Innocence et Ta Libération se Confirmera Tres Bientot Inchallah ..... Et Je Suis Cetrtain que M6 se Sent Géné de voir un Marocain Qui Aime Son Pays et se bat pour son Développement se trouve dans une Prison à Coté des Criminels .....

      Nos Coeurs et Nos Esprits sont Avec Toi ERRAJI

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      • #4
        Affaire Erraji ou comment l'état policier musèle la liberté d'expression



        Votre situation actuelle va-t-elle avoir un effet sur vos prochains articles ?

        Je n’ai pas encore décidé si j’allais continuer ou non à écrire. Les jours que j’ai passés en prison me font craindre de seulement porter la plume, ce qui équivaut actuellement pour moi à signer une nouvelle condamnation à la prison. Je vais donc étudier la question avec soin avant de décider de continuer ou non à écrire.

        Pardon pour quel préjudice ?
        Demander le pardon d'avoir été emprisonné pour aucun motif ?

        Envisagez-vous un pardon royal, comme dans l’affaire de Mourtada ?

        J’attendais un pardon royal durant les jours que j’ai passés en prison à l’occasion du Ramadan ou de l’Aïid El Fitr, parce que l’état psychologique dans lequel je me suis trouvé durant ces journées a été terrible et insupportable.

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        • #5
          il faut trouve une solution pour la situation de la famille royale , sa devient

          lourd

          IAM est aussi implique dans la liberte internaute

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          • #6
            ca m'intrigue comment cette affaire n'est pas encore bien cerner par les gens
            ce bloggeur avant d'être victime d'un mandat d'arrêt, il a été source d'une diffamation (selon le code de la presse)
            un journaliste aurait été puni (dans le commun des pays du monde) sur cet acte
            or erraji n'est pas un journaliste ce qui explique l'équivoque et sa non détention définitive, il s'agit d'une affaire de prise de leçon pour les bloggeurs présents et futures, mais je le redis, sans cadre législatif et judiciaire, ces péripéties de blogging verront toujours le jour à travers le monde (surtout pour un cas pareil "de diffamation")
            Dernière modification par Smarmalla9, 18 septembre 2008, 00h35.

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            • #7
              un journaliste aurait été puni (dans le commun des pays du monde) sur cet acte
              or erraji n'est pas un journaliste ce qui explique l'équivoque et sa non détention définitive, il s'agit d'une affaire de prise de leçon pour les bloggeurs présents et futures, mais je le redis, sans cadre législatif et judiciaire, ces péripéties de blogging verront toujours le jour à travers le monde (surtout pour un cas pareil "de diffamation")
              et ta une miroire a la maison quand meme , non ?
              mathchemche ! !

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              • #8
                Question diffamation, oui il y en a. Un bloggeur en France aurait été condamné de même. Mais à une amende, pas à de la prison.
                Il faut créer un cadre législatif clair autour de la question, et surtout faire en sorte que les tribunaux respectent la liberté d'expression.
                Le Roi ne va tout de même pas intervenir à chaque fois qu'un juge zélé mettra un gamin en prison pour des questions de liberté d'expression.
                La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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                • #9
                  moralité de cette histoire:

                  "il y a un probleme de système judiciaire au maroc"





                  ce juge devait être radié du corps judiciaire

                  ne serait ce qu'a cause des vices de forme grtesque dans cette affaire

                  chaque fois qu'un juge se retrouve dans une affaire ou le terme royale est prononcé, cela devient pour lui comme une patate chaude qu'il faut expedier illico presto en bafouant toutes les regles et lois





                  .
                  .
                  .
                  ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
                  Napoléon III

                  Commentaire


                  • #10
                    Maroc : Abandon des poursuites contre le bloggeur Mohamed Erraji

                    Publié le 18.09.2008 | 13h19


                    Le verdict tant attendu sur l’affaire Erraji vient de tomber. Le Procureur général de la cour d’appel d’Agadir a statué en prononçant la relaxe sous la forme d’abandon de toutes poursuites à l’encontre de Mohamed Erraji.
                    Si chacun peut se féliciter du dénouement de cette affaire, il n’en reste pas moins que des interrogations subsistent sur la capacité de l’appareil judiciaire a être réformé, selon la volonté et le souhait exprimé par le Roi Mohammed VI dans son récent discours à la nation.

                    Pour sa part, Mohamed Erraji a quitté le tribunal en arborant un large sourire. Joint par nos soins au téléphone, il déclare que «la joie et le bonheur sont intenses. Je suis un homme heureux. Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu. Encore merci à tous».

                    Va-t-il reprendre ses écrits sur son blog ? «C’est encore trop tôt pour répondre à cette question. Je n’ai pas encore évacué les convocations au commissariat, le passage en cellule, le désarroi de ma famille,… Bref. Je ne sais pas. Le temps dictera mon choix», précise Mohamed Erraji.

                    Rachid Hallaouy
                    Copyright Ya bil adi.com

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                    • #11
                      Maintenant il faut envoyer le juge faire un tour en prison, pour qu'il comprenne ce que ça fait de condamner des gens comme ça.
                      La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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                      • #12
                        Geass

                        Question diffamation, oui il y en a. Un bloggeur en France aurait été condamné de même. Mais à une amende, pas à de la prison.
                        Il faut créer un cadre législatif clair autour de la question, et surtout faire en sorte que les tribunaux respectent la liberté d'expression.
                        Le Roi ne va tout de même pas intervenir à chaque fois qu'un juge zélé mettra un gamin en prison pour des questions de liberté d'expression.
                        je suis entièrement d'accord
                        c'est le fait que c'est le roi qui est victime de cette diffamation qu'a fait que le juge s'est précipité à l'emprisonner à défaut de textes précis
                        (selon un code qui n'est lui pas proprement applicable => celui de la presse)

                        selon les dires sur la loi de finance 2009, la reforme de la justice pour accompagner le développement est une des priorités, je bâtis confiance sur cela quoique M.Radi ne me l'inspire guerre, il ne reste qu'a espérer

                        une vraie justice sociale, souple et effective est devenu un must pour un pays aspirant la démocratie et la modernité

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                        • #13
                          j'ai lu qu'il ont abondonné la poursuite dans hespress aussi
                          surement le roi qui a ordonné ça ! il y aura surement du changement il faut juste du temps pour arracher les anciennes mentalité qui restent

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