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Sérieusement — l’USAF parviendra-t-elle jamais à avoir son KC-45?

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  • Sérieusement — l’USAF parviendra-t-elle jamais à avoir son KC-45?

    D’une façon assez inattendue, le général Norton Schwartz, nouveau chef d’état-major de l’USAF, a annoncé lundi au cours d’une conférence de presse que le programme KC-45 est “définitivement bien vivant” (ou, selon ses termes, “definitely not dead”). Nous voilà étrangement rassurés, – car, au fond, qui a jamais pensé sérieusement que le programme KC-45 (KC-X) puisse être autre chose que “bien vivant”, tant son importance est absolument centrale pour la puissance stratégique US? Mais ce n’est encore rien. Après nous avoir rassurés d’une angoisse que nous n’avions pas, Schwartz nous précise que le programme reprendra avec la nouvelle administration, sur des bases nouvelles, sans doute sur des spécifications nouvelles, et que le processus prendra au mieux 8 mois, au plus long 48 mois, si on travaille bien la chose… Cette différence de délais est la conséquence d’une différence d’approche, – l’imprudente (la courte et rapide) et la prudente (la longue et lente)

    Voici ce que nous en dit Air Force Association, dans son Daily Digest le 16 septembre:

    «A restarted KC-X tanker program under the new Administration could take as little as eight months and as long as 48 to produce a new winner, Air Force Chief of Staff Gen. Norton Schwartz said at a press conference Monday. The KC-X is definitely “not dead,” Schwartz said, but USAF will spend the next few months developing options for the new President to consider.[…] Schwartz said the “most aggressive” option would be one not unlike that originally proposed by Gates; namely, to address only those issues raised by the Government Accountability Office in upholding Boeing’s protest of the tanker contract to Northrop Grumman. Such an approach could yield a winner next August, he said. At the other end of the spectrum, Schwartz noted, would be a “cold, cold start,” setting new requirements, conducting a new analysis of alternatives, and formulating a new acquisition process. That approach could take “36 to 48 months.” However, that estimate doesn’t take into account the “heat and smoke” generated by various members of Congress “representing various constituencies,” acting Secretary Michael Donley noted at the joint media session. Donley said the Congressional input and the acid war of words between the contractors, as played out in the press, was “not good for the department,” which felt “constrained” in talking about the tanker. “It was not a healthy situation for either of us,” meaning industry and the Air Force, Donley said.»

    D’autres précisions sont données (ce même 16 septembre 2008) sur les souhaits d’un des protagonistes, c'est-à-dire Boeing, de modifier effectivement son offre pour le programme, dans le sens qui avait été imprimé dans la dernière procédure qui vient d’être abandonnée. Il est d’ailleurs très probable que les spécifications vont renforcer effectivement les modifications dans ce sens.

    Mais nous n’y résistons pas, à ce commentaire désabusé et à intention ironique, en forme de prophétie: comment voudrait-on que la bureaucratie choisisse autre chose que la prudence? En plus, dans cette affaire où elle a été si méchamment échaudée? Si une solution à 36-48 mois (3-4 ans!) est envisagée, «setting new requirements, conducting a new analysis of alternatives, and formulating a new acquisition procès», c’est que la chose a d’ores et déjà la faveur de la bureaucratie. Cela permettra de produire une masse impressionnante et chaleureuse de programmes, d’analyses, de procédures, etc., pour parvenir à envisager de nouvelles méthodologie pour de nouveaux programmes, de nouvelles analyses et de nouvelles procédures. Ainsi pourra-t-on prendre de nouvelles précautions contre des erreurs, des oublis, des dysfonctionnements, rendant le processus général encore plus complexe, incontrôlable et insaisissable.

    Par ailleurs et pour en avoir le coeur net, mais sans beaucoup d'espoir d'éveiller l'intérêt, on doit se demander comment l’USAF peut envisager sérieusement de retarder 4 ans un programme qui doit remplacer un avion en service depuis les années 1950 (1964 pour les derniers KC-135 produits), dont on nous annonce depuis 4 ou 5 ans la chute prochaine, dans le mois ou la semaine qui vient, par fatigue de la cellule, vieillissement du métal et ainsi de suite.

    Il y a dans tout cela une étrange confusion et les remarques surréalistes de certains envisageant que ce programme ne puisse pas être mené à terme semblent moins surréalistes. L’exclamation du général Schwartz selon laquelle le KC-45 “n’est pas mort”, qui nous paraissait si incongrue, nous paraît alors à peine rassurante…
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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