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La revue de presse hebdomadaire de Chawki Amari
Jeudi 11 septembre, pendant que le «monde libre» commémorait les premiers attentats par avion de ligne, l’Algérie se débattait encore dans une mauvaise conjonction astrale qui liait le ramadhan, la canicule, les coupures d’électricité, les incendies et les manifestations relatives à tous ces facteurs de difficulté, où seule la Sonelgaz, compagnie nationale d’électricité, a plaidé non coupable. Vendredi noir, à Sidi Bel Abbès, dans l’Ouest du pays, un match tourne au drame. Après l’envahissement du terrain, on a dénombré une cinquantaine de blessés dont quinze policiers et 42 interpellations bilan très lourd pour un mois de jeûne. Toujours à l’Ouest, mais à Oran, une statistique inquiétante : depuis le début du ramadhan, la deuxième ville du pays enregistre quotidiennement une moyenne de 20 victimes de coups et blessures volontaires à l'arme blanche. Samedi, un peu d’éducation, c’est la rentrée des classes, 8 millions d’élèves rejoignent les bancs des écoles avec quelques chiffres : un taux de scolarisation de 73,66 % pour cette année, 17.796 écoles primaires, 4.651 collèges et 1.701 lycées, pour un taux d’analphabètes qui se situe encore autour de 21%. Un bon chiffre cependant, 60 millions de livres scolaires ont été imprimés pour cette rentrée. Qui a dit que l’édition se portait mal ?
Dimanche, on apprenait que si les livres, c’est bien, ce n’est pas le cas de la télévision. Noor, le feuilleton turc qui crève l’écran et scotche tous les Algériens à leur TV, vient d’être la dernière victime d’une fetwa saoudienne qui l’a jugé « anti-islamique. » Ça devait arriver et on n’en n’attendait pas moins de la centrale des mœurs sur ce thème très porteur développé par le feuilleton, celui d’un jeune beau gosse tiraillé entre la tradition et la modernité. Il y a quelques temps déjà, un Algérien avait répudié sa femme après qu’elle rêvait du jeune homme. Pourquoi tant de haine ? Et pourquoi l’Amérique n’envahit-elle pas l’Arabie Saoudite au lieu de l’Irak, d’autant qu’en plus, elle est alliée des Turcs ? Le même jour heureusement, on apprenait que Moussa Touati, président du Front National Algérien, se présentait à la présidentielle de 2009 et se constituait premier candidat proclamé, avant même le président Bouteflika. Avec cette phrase emblématique : « je ne suis pas un lièvre mais un chasseur. » Vu que le port d’arme est toujours interdit, la nuance est faible.
Lundi, le ramadan entamait sa vitesse de croisière et la crevette algérienne passait à 3000 dinars le kilo. Dans le même temps, on apprenait que les députés allaient voir leur salaire tripler pour atteindre 300.000 dinars mensuels, comme un crachat au pouvoir d’achat global, en baisse constante. Vont-ils adopter une loi pour encourager la copulation chez les crevettes ? Mardi, les masques tombentet la loi de finances est adoptée. Sans surprises, on apprend que le ministère de la défense et celui de l’intérieur se taillent la part du lion avec près de 8 milliards d’euros à eux deux. Tout ça pour du terrorisme résiduel ? Les vases étant communicants, on apprenait dans le même temps que le budget du ministère des transports était le seul avec celui du travail et de la protection sociale qui avait baissé. Résultat provisoire, le même jour, à Ras El-Ma, à l’Est du pays, plusieurs dizaines de citoyens parmi lesquels de nombreux écoliers, ont investi la RN 44 pour la barrer à la circulation. La raison ? Le refus de la hausse du ticket de transport de 50 %, qui va aggraver les dépenses de scolarité consacrées aux enfants qui étudient trop loin. Juste à côté, près de Skikda, le cadavre d'une femme âgée de 24 ans était retrouvé au niveau d’une plage. La pauvre jeune fille aurait tenté d’aller en Europe, en barque. Mais que fait le ministre des transports ?
Mercredi, toujours pas de cadeau de la part du gouvernement qui a l’air d’en vouloir particulièrement à son peuple. En plus des nombreuses taxes adoptées cette année, on apprend que l’exécutif s’oppose à la distribution d’actions gratuites aux salariés algériens de sociétés étrangères, comme cela se fait partout dans le monde, y compris chez les voisins tunisiens et marocains. Pas de cadeau non plus pour les femmes et les médecins trop humains, deux ans de prison ferme assortis de 20 000 dinars ont été prononcés par le tribunal correctionnel d’Alger à l’encontre d’un gynécologue poursuivi pour avortement, pratique illégale en Algérie mais utilisée fréquemment par les jeunes filles.
Jeudi, une psychose légitime s’emparait d’un village proche de la capitale à la suite de la disparition d’une fillette de 5 ans. Normal, quand les statistiques des services de sécurité font état de 841 enfants kidnappés de 2000 à 2007, année où 41 enfants ont été enlevés durant uniquement les quatre premiers mois. En 2006, 86 enfants enlevés ont été retrouvés morts. Ce n’est pas un pays pour les enfants. Légalisons l’avortement.
chawki amari
TSA
Dimanche, on apprenait que si les livres, c’est bien, ce n’est pas le cas de la télévision. Noor, le feuilleton turc qui crève l’écran et scotche tous les Algériens à leur TV, vient d’être la dernière victime d’une fetwa saoudienne qui l’a jugé « anti-islamique. » Ça devait arriver et on n’en n’attendait pas moins de la centrale des mœurs sur ce thème très porteur développé par le feuilleton, celui d’un jeune beau gosse tiraillé entre la tradition et la modernité. Il y a quelques temps déjà, un Algérien avait répudié sa femme après qu’elle rêvait du jeune homme. Pourquoi tant de haine ? Et pourquoi l’Amérique n’envahit-elle pas l’Arabie Saoudite au lieu de l’Irak, d’autant qu’en plus, elle est alliée des Turcs ? Le même jour heureusement, on apprenait que Moussa Touati, président du Front National Algérien, se présentait à la présidentielle de 2009 et se constituait premier candidat proclamé, avant même le président Bouteflika. Avec cette phrase emblématique : « je ne suis pas un lièvre mais un chasseur. » Vu que le port d’arme est toujours interdit, la nuance est faible.
Lundi, le ramadan entamait sa vitesse de croisière et la crevette algérienne passait à 3000 dinars le kilo. Dans le même temps, on apprenait que les députés allaient voir leur salaire tripler pour atteindre 300.000 dinars mensuels, comme un crachat au pouvoir d’achat global, en baisse constante. Vont-ils adopter une loi pour encourager la copulation chez les crevettes ? Mardi, les masques tombentet la loi de finances est adoptée. Sans surprises, on apprend que le ministère de la défense et celui de l’intérieur se taillent la part du lion avec près de 8 milliards d’euros à eux deux. Tout ça pour du terrorisme résiduel ? Les vases étant communicants, on apprenait dans le même temps que le budget du ministère des transports était le seul avec celui du travail et de la protection sociale qui avait baissé. Résultat provisoire, le même jour, à Ras El-Ma, à l’Est du pays, plusieurs dizaines de citoyens parmi lesquels de nombreux écoliers, ont investi la RN 44 pour la barrer à la circulation. La raison ? Le refus de la hausse du ticket de transport de 50 %, qui va aggraver les dépenses de scolarité consacrées aux enfants qui étudient trop loin. Juste à côté, près de Skikda, le cadavre d'une femme âgée de 24 ans était retrouvé au niveau d’une plage. La pauvre jeune fille aurait tenté d’aller en Europe, en barque. Mais que fait le ministre des transports ?
Mercredi, toujours pas de cadeau de la part du gouvernement qui a l’air d’en vouloir particulièrement à son peuple. En plus des nombreuses taxes adoptées cette année, on apprend que l’exécutif s’oppose à la distribution d’actions gratuites aux salariés algériens de sociétés étrangères, comme cela se fait partout dans le monde, y compris chez les voisins tunisiens et marocains. Pas de cadeau non plus pour les femmes et les médecins trop humains, deux ans de prison ferme assortis de 20 000 dinars ont été prononcés par le tribunal correctionnel d’Alger à l’encontre d’un gynécologue poursuivi pour avortement, pratique illégale en Algérie mais utilisée fréquemment par les jeunes filles.
Jeudi, une psychose légitime s’emparait d’un village proche de la capitale à la suite de la disparition d’une fillette de 5 ans. Normal, quand les statistiques des services de sécurité font état de 841 enfants kidnappés de 2000 à 2007, année où 41 enfants ont été enlevés durant uniquement les quatre premiers mois. En 2006, 86 enfants enlevés ont été retrouvés morts. Ce n’est pas un pays pour les enfants. Légalisons l’avortement.
chawki amari
TSA
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