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La Bourse de Moscou victime collatérale de la débâcle des subprimes

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  • La Bourse de Moscou victime collatérale de la débâcle des subprimes

    Les marchés russes n'avaient pas essuyé un tel coup de torchon depuis la crise d'août 1998. Alarmées par la dégringolade des cours, les autorités de régulation ont été contraintes, mardi 16 et mercredi 17 septembre, de suspendre les cotations sur les deux Bourses de Moscou (RTS et Micex ). Jeudi matin, le RTS n'a pas rouvert. "Les échanges n'ont pas commencé. Nous n'avons pas reçu la permission du Service fédéral des marchés financiers", a déclaré un porte-parole du RTS à l'AFP.

    Depuis le sommet atteint en mai, la capitalisation boursière a fondu de 57 % sur le RTS. Les propos rassurants du président et du premier ministre russes, Dmitri Medvedev et Vladimir Poutine, sur la solidité de l'économie russe n'y ont rien fait. "C'est un bain de sang", résumait mardi un banquier. Les grandes banques (Sberbank, VTB, Gazprombank), menacées par le manque de liquidité, et les groupes d'énergie (Rosneft, Gazprom...), touchés par le fort recul des prix du pétrole, ont été les plus chahutés.
    Dans l'urgence, le gouvernement et la banque centrale ont injecté 70 milliards de dollars pour arrêter la chute libre des marchés et éviter l'asphyxie du système financier. Si les établissements n'ont pas de subprimes, ils sont mal armés pour résister à la tempête."C'est un système sain mais peu développé et peu sophistiqué", indique Juan Carlos Rodado, économiste chez Natixis.

    "Dans leur jeu de Monopoly, les oligarques se sont endettés massivement pour investir et racheter les industries du pays", explique Jean-Marc Laporte, gérant pour East Capital. "La Bourse moscovite a chuté essentiellement en raison d'un mécanisme pervers, confirme Georges Sokoloff, conseiller au CEPII. Vous achetez 100 millions d'actions et vous en placez en gages 50 millions auprès de la banque qui vous a prêté l'argent. Si la Bourse baisse, le banquier se retourne vers vous pour que vous mainteniez le ratio du gage par rapport aux titres. Il vous demande soit de vendre des actions, soit d'apporter des liquidités en compensation".

    Or cet appel de marges fonctionne en Russie avec des ratios extrêmement favorables aux emprunteurs. "Si les investisseurs étrangers prennent peur et vendent leurs titres, conclut M. Sokoloff, cela enclenche une spirale car la baisse des cours multiplie des appels de marges qui, à leur tour, obligent à vendre et donc accélèrent la chute."

    "CASCADE DE MAUVAISES NOUVELLES"

    Depuis des mois, le climat des affaires s'est détérioré en Russie. "On assiste à une panique générale qui résulte d'une cascade de mauvaises nouvelles, résume Anna Dorbec, économiste et spécialiste de la Russie chez BNP Paribas. Il y a eu l'affaire Metchel [qui a fait craindre une reprise en main par l'Etat de l'industrie du charbon] et la guerre en Géorgie, même si elle a eu un impact négligeable sur l'économie réelle. Puis il y a eu la chute des prix du pétrole, auxquels le marché boursier russe est très corrélé. Il y a maintenant la crise américaine, qui a poussé les investisseurs financiers à réduire la part des actifs placée en actions dans les pays émergents dans leur portefeuille pour se rabattre sur les valeurs sûres, comme les titres publics des pays du G7."

    Symbole de la puissance russe, Gazprom a perdu plus de 70 % de sa valeur depuis mai, alors que son PDG, Alexeï Miller, clamait encore en juin qu'il ravirait rapidement à l'américain ExxonMobil sa place de première capitalisation boursière. Pour Gazprom, rien n'a changé ces derniers temps, ni sa stratégie, ni les prix du gaz. Et rien ne justifie une telle chute en Bourse. "Cette panique n'est pas justifiée non plus par les fondamentaux de l'économie russe", estime Mme Dorbec. Ils restent bons. La croissance est supérieure à 7 % et les excédents budgétaires resteront confortables même avec un baril de pétrole à 90 dollars. Contrairement à la crise de 1998, ils permettent au gouvernement d'intervenir sur les marchés.
    En dépit d'un cadre juridique instable, comme l'a récemment montré l'affaire TNK-BP, la Russie a attiré 52 milliards de dollars d'investissements directs étrangers, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques. De nombreux analystes pensent qu'il suffirait que les autorités adoucissent le ton sur la scène internationale pour créer un "choc de confiance" et faire revenir les investisseurs.

    Jean-Michel Bezat, Claire Gatinois et Alain Faujas (Le Monde)

  • #2
    Heureusement qu’on pas de bourse (une vraie) en Algérie. C’est ça ? On est protégé el-hamdou lilah
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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