Tweet
Des deux côtés de l'Atlantique, les autorités publiques ont décidé jeudi de prendre des mesures radicales pour rétablir la confiance dans les marchés financiers.
Ces mesures ont eu un impact spectaculaire: le marché boursier américain a inscrit son gain en pourcentage le plus élevé en six ans. Les places asiatiques ont immédiatement embrayé sur leurs homologues américaines et les places européennes devraient suivre pareillement.
Le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson et le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke comptent travailler avec le Congrès durant le week-end pour traiter les actifs bancaires toxiques qui gangrènent le système financier.
Les deux hommes ont rencontré des responsables du Congrès jeudi soir mais n'ont pas évoqué directement la création d'un fonds chargé d'opérer le grand nettoyage par la suite. "Nous avons évoqué une approche globale qui nécessitera des textes de loi pour traiter les actifs illiquides des bilans des établissements financiers", a dit Paulson à la presse.
Selon deux collaborateurs des parlementaires, Paulson mûrit un projet de création d'un fonds mais le président de la commission des services financiers de la Chambre des Représentants Barney Frank souligne que le principe de créer une nouvelle entité pour racheter ces actifs ne va pas de soi car cela pourrait prendre trop de temps.
Un tel fonds serait similaire au Resolution Trust Corp, créé pour nettoyer les bilans des caisses d'épargne à la fin des années 80 à un coût de 400 milliards de dollars pour le contribuable.
ENQUÊTE DU PROCUREUR DE NEW YORK
En Grande-Bretagne, la Financial Services Authority (FSA), l'autorité de tutelle des marchés financiers, a imposé une interdiction de quatre mois sur les ventes à découvert de titres des établissements financiers et, selon une source au fait du dossier, la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine, gendarme de la Bourse aux USA, envisage une pareille interdiction provisoire sur certaines, voire toutes, actions.
Enfin, le procureur général de New York Andrew Cuomo a ouvert une enquête de grande ampleur sur d'éventuelles ventes à découvert illicites touchant les actions de firmes de Wall Street telles que Morgan Stanley ou Goldman Sachs Group.
Morgan Stanley et Goldman Sachs ont enregistré des pertes maximales, en cours de séance jeudi, de 42 et 25% respectivement. Les deux actions se traitaient toutefois à la hausse en après-Bourse en réaction aux informations sur les projets mûris par les autorités.
Le bruit et la fureur des marchés financiers amènent les investisseurs à se demander si le modèle de la banque d'investissement n'est pas appelé à disparaître après le dépôt de bilan cette semaine de Lehman Brothers Holdings et le rachat de Merrill Lynch.
Mais les banques d'investissement ne sont pas les seules touchées. Le Wall Street Journal croit savoir que Citigroup envisage une offre sur Washington Mutual, la première caisse d'épargne des USA, elle aussi mise à mal par la crise. JPMorgan Chase serait également à l'affût, selon le quotidien financier.
Le Financial Times écrit lui que les comptes de WaMu sont examinés Citigroup, JPMorgan, Wells Fargo, HSBC et Banco Santander.
Morgan Stanley pour sa part discute d'une fusion avec Wachovia, la quatrième banque des Etats-Unis et également de la possibilité de voir le fonds souverain chinois China Investment Corp porter sa part dans son capital de 9,9% actuellement à 49% au plus, selon des sources proches du dossier.
Il se dit également que Goldman, la plus puissante des banques d'investissement, a pu rechercher un partenaire, peut-être en achetant une banque de détail.
900 MILLIARDS DE DOLLARS
L'évocation d'un éventuel fonds pour assainir les bilans bancaires serait la dernière et la plus ample des initiatives prises par les pouvoirs publics US pour tenter de sortir d'une crise qui a vu l'accumulation de centaines de milliards de dollars de créances issues du secteur immobilier devenues irrécouvrables ou pour le moins douteuses.
Washington est ainsi intervenu pour sauver trois géants du secteur financier - l'assureur American International Group et les sociétés de crédit immobilier Fannie Mae et Freddie Mac - sans que cela ne provoque le moindre apaisement sur les marchés.
Une autre événement a déstabilisé les marchés: la valeur du plus ancien fonds monétaire mutualiste américain a chuté mardi en deçà de ce que les investisseurs avaient investi. Le WSJ écrit que Washington songe de ce fait à créer un mécanisme de garantie des fonds monétaires mutualistes, à l'exemple de ce qui existe pour les dépôts bancaires.
Les autorités américaines ont jusqu'à présent engagé 900 milliards de dollars pour remonter le système financier et le marché immobilier. Jeudi encore, la Fed a opéré une intervention concertée sur le marché monétaire avec cinq autres banques centrales et a injecté sur ce marché 180 milliards de dollars, sans compter 105 milliards de dollars sur le seul marché interbancaire américain.
Du coup, le taux au jour le jour a chuté de 8,5% à 2%, soit le niveau des fonds fédéraux, qui marque le taux directeur de la Fed.
En Grande-Bretagne, la crise a permis à la banque Lloyds TSB de satisfaire une ambition ancienne en lançant une offre sur HBOS, le premier établissement de crédit immobilier britannique.
En Asie et en Océanie, malgré l'annonce des projets américains, les banques centrales continuent d'injecter des fonds sur le marché monétaire, soit 20 milliards chacune pour la Banque du Japon et la Banque de Réserve d'Australie.
La Nouvelle-Zélande a assoupli les règles de collatéral (garantie) pour assouplir les conditions de financement et la banque centrale de Corée du Sud s'est engagée à soutenir massivement le marché.
Les autorités chinoises ont décidé d'acheter directement des actions dans les trois grandes banques chinoises publiques et de supprimer le droit de timbre sur l'achat d'actions mais pas sur la vente.
Par Reuters
Ces mesures ont eu un impact spectaculaire: le marché boursier américain a inscrit son gain en pourcentage le plus élevé en six ans. Les places asiatiques ont immédiatement embrayé sur leurs homologues américaines et les places européennes devraient suivre pareillement.
Le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson et le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke comptent travailler avec le Congrès durant le week-end pour traiter les actifs bancaires toxiques qui gangrènent le système financier.
Les deux hommes ont rencontré des responsables du Congrès jeudi soir mais n'ont pas évoqué directement la création d'un fonds chargé d'opérer le grand nettoyage par la suite. "Nous avons évoqué une approche globale qui nécessitera des textes de loi pour traiter les actifs illiquides des bilans des établissements financiers", a dit Paulson à la presse.
Selon deux collaborateurs des parlementaires, Paulson mûrit un projet de création d'un fonds mais le président de la commission des services financiers de la Chambre des Représentants Barney Frank souligne que le principe de créer une nouvelle entité pour racheter ces actifs ne va pas de soi car cela pourrait prendre trop de temps.
Un tel fonds serait similaire au Resolution Trust Corp, créé pour nettoyer les bilans des caisses d'épargne à la fin des années 80 à un coût de 400 milliards de dollars pour le contribuable.
ENQUÊTE DU PROCUREUR DE NEW YORK
En Grande-Bretagne, la Financial Services Authority (FSA), l'autorité de tutelle des marchés financiers, a imposé une interdiction de quatre mois sur les ventes à découvert de titres des établissements financiers et, selon une source au fait du dossier, la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine, gendarme de la Bourse aux USA, envisage une pareille interdiction provisoire sur certaines, voire toutes, actions.
Enfin, le procureur général de New York Andrew Cuomo a ouvert une enquête de grande ampleur sur d'éventuelles ventes à découvert illicites touchant les actions de firmes de Wall Street telles que Morgan Stanley ou Goldman Sachs Group.
Morgan Stanley et Goldman Sachs ont enregistré des pertes maximales, en cours de séance jeudi, de 42 et 25% respectivement. Les deux actions se traitaient toutefois à la hausse en après-Bourse en réaction aux informations sur les projets mûris par les autorités.
Le bruit et la fureur des marchés financiers amènent les investisseurs à se demander si le modèle de la banque d'investissement n'est pas appelé à disparaître après le dépôt de bilan cette semaine de Lehman Brothers Holdings et le rachat de Merrill Lynch.
Mais les banques d'investissement ne sont pas les seules touchées. Le Wall Street Journal croit savoir que Citigroup envisage une offre sur Washington Mutual, la première caisse d'épargne des USA, elle aussi mise à mal par la crise. JPMorgan Chase serait également à l'affût, selon le quotidien financier.
Le Financial Times écrit lui que les comptes de WaMu sont examinés Citigroup, JPMorgan, Wells Fargo, HSBC et Banco Santander.
Morgan Stanley pour sa part discute d'une fusion avec Wachovia, la quatrième banque des Etats-Unis et également de la possibilité de voir le fonds souverain chinois China Investment Corp porter sa part dans son capital de 9,9% actuellement à 49% au plus, selon des sources proches du dossier.
Il se dit également que Goldman, la plus puissante des banques d'investissement, a pu rechercher un partenaire, peut-être en achetant une banque de détail.
900 MILLIARDS DE DOLLARS
L'évocation d'un éventuel fonds pour assainir les bilans bancaires serait la dernière et la plus ample des initiatives prises par les pouvoirs publics US pour tenter de sortir d'une crise qui a vu l'accumulation de centaines de milliards de dollars de créances issues du secteur immobilier devenues irrécouvrables ou pour le moins douteuses.
Washington est ainsi intervenu pour sauver trois géants du secteur financier - l'assureur American International Group et les sociétés de crédit immobilier Fannie Mae et Freddie Mac - sans que cela ne provoque le moindre apaisement sur les marchés.
Une autre événement a déstabilisé les marchés: la valeur du plus ancien fonds monétaire mutualiste américain a chuté mardi en deçà de ce que les investisseurs avaient investi. Le WSJ écrit que Washington songe de ce fait à créer un mécanisme de garantie des fonds monétaires mutualistes, à l'exemple de ce qui existe pour les dépôts bancaires.
Les autorités américaines ont jusqu'à présent engagé 900 milliards de dollars pour remonter le système financier et le marché immobilier. Jeudi encore, la Fed a opéré une intervention concertée sur le marché monétaire avec cinq autres banques centrales et a injecté sur ce marché 180 milliards de dollars, sans compter 105 milliards de dollars sur le seul marché interbancaire américain.
Du coup, le taux au jour le jour a chuté de 8,5% à 2%, soit le niveau des fonds fédéraux, qui marque le taux directeur de la Fed.
En Grande-Bretagne, la crise a permis à la banque Lloyds TSB de satisfaire une ambition ancienne en lançant une offre sur HBOS, le premier établissement de crédit immobilier britannique.
En Asie et en Océanie, malgré l'annonce des projets américains, les banques centrales continuent d'injecter des fonds sur le marché monétaire, soit 20 milliards chacune pour la Banque du Japon et la Banque de Réserve d'Australie.
La Nouvelle-Zélande a assoupli les règles de collatéral (garantie) pour assouplir les conditions de financement et la banque centrale de Corée du Sud s'est engagée à soutenir massivement le marché.
Les autorités chinoises ont décidé d'acheter directement des actions dans les trois grandes banques chinoises publiques et de supprimer le droit de timbre sur l'achat d'actions mais pas sur la vente.
Par Reuters