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Prépandrix, 1er vaccin prépandémique commercialisé par GlaxoSmithKline

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  • Prépandrix, 1er vaccin prépandémique commercialisé par GlaxoSmithKline

    "Pandemic fatigue"... L'expression a fait le tour des congrès de virologie du monde entier. Elle indique la crainte des spécialistes face à la démobilisation d'une opinion publique mondiale lassée de s'entendre menacée d'un risque de pandémie aviaire qui tarde à arriver. L'Organisation mondiale de la santé (OMS), les Etats, les fabricants de vaccins et les spécialistes de virologie demeurent sur le qui-vive face au risque de voir se répéter un scénario du type grippe espagnole de 1918 qui fit 40 millions de morts.

    A l'occasion de la troisième conférence sur la grippe organisée à Faro (Portugal) du 14 au 17 septembre, par l'Association des médecins en lutte contre la grippe (ESWI), le Pr. Robert Booy, directeur du Centre de recherche sur l'immunisation de Sydney (Australie), a fait l'expérience suivante. Aux mille congressistes réunis en plénière, il a demandé " combien croyaient que la pandémie allait éclater en 2009 ?". Moins d'un quart des scientifiques présents se sont risqués à lever la main. " Combien pensent qu'elle éclatera dans les cinq ans ?" Les deux tiers de la salle ont levé la main. La pandémie adviendra. Quand ? Mystère !

    En 2006, les gouvernements avaient stocké des dizaines de millions de doses de Tamiflu, un antiviral supposé ralentir la progression de la pandémie si elle éclatait.

    En 2008, une équation identique se pose à eux : faut-il acheter plusieurs millions, voire plusieurs dizaines de millions de doses du vaccin "prépandémique" mis au point par le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK) ? Ce vaccin fait le pari scientifique qu'il est possible d'inverser le traitement de la crise : plutôt que d'attendre que la pandémie éclate, que le virus soit identifié et qu'un vaccin soit mis au point, soit un délai de six mois au moins, pourquoi ne pas préparer d'ores et déjà un vaccin dit "prépandémique" fabriqué à partir de souches virales H5N1 présentes chez les oiseaux et susceptibles d'acquérir la capacité de se transmettre d'homme à homme ?

    Prépandrix, tel est le nom du vaccin prépandémique, dispose déjà d'une autorisation de mise sur le marché (AMM). La Suisse a déjà passé commande de 8 millions de doses et la Finlande de 5,2 millions. La France étudie le dossier. Faut-il stocker le Prépandrix aux côtés des millions de doses de Tamiflu déjà achetées en 2006 ?

    RALENTIR LA PROPAGATION


    Les experts susceptibles de conseiller le ministère de la santé, comme les professeurs Bruno Lina, Claude Hannoun ou Catherine Weil-Olivier souhaitent que des stocks de vaccin prépandémique soient constitués. En cas de pandémie estiment-ils, la vaccination de certaines populations cibles (personnel de santé, police, armée...) contribuera à ralentir la propagation de la maladie. Le problème est qu'une telle décision fait le pari que la pandémie éclatera à partir du virus H5N1. Si elle provient de la souche H9N2 ou H7N7, le vaccin sera inopérant.

    Reste que les laboratoires qui ont investi pour accroître leurs capacités de production de vaccin (2 milliards de dollars, soit 1,4 milliard d'euros pour GSK) aimeraient que leurs efforts soient récompensés. Le laboratoire suisse Novartis prépare lui aussi un vaccin prépandémique de type H5N1 qui sera sur le marché fin 2009 début 2010. Le français Sanofi-Aventis n'est pas dans la course.

    Par Le Monde
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