On a voulu le détourner vers le Maroc
Par Nordine Mzalla
C’est un véritable cri d’honneur qui a été poussé ce week-end par les associations culturelles et sociales de Kabylie, appuyées par celles des Aurès et de nombreuses personnalités du monde de la culture, jalouses de la cause amazighe mais aussi de leur Algérie. En effet, alors que des manœuvres obscures ont tenté de dévier le prochain CMA vers le Maroc, sur fond d’une campagne de dénigrement à propos de la «situation sécuritaire catastrophique» qui prévaudrait dans notre pays, le tissu militant amazigh d’Algérie a eu ce sursaut nationaliste qu’on pouvait espérer dans un monde où les organisations non gouvernementales sont trop souvent récupérées par des Etats qui voudraient les actionner à leur guise. Retour sur une réunion de ramadan plutôt décisive.
La rumeur, s’appliquant à semer la confusion et la discorde, circulait depuis plusieurs jours déjà sur la toile mondiale du web : la cinquième édition du CMA devrait se tenir au Maroc, à Mekhnès, en raison de «sa non-faisabilité en Algérie minée par l’insécurité, une Kabylie dans un climat d’anarchie et incapable de recevoir 500 congressistes, faute de structures d’accueil, en plus d’une absence d’autorisation des pouvoirs publics pour cet événement», tandis que le «Maroc présenterait un contexte plus démocratique». Un réquisitoire dressé par des milieux identifiés comme proches du Makhzen qui veulent tout faire pour accaparer ce CMA qui lui cause beaucoup de désagréments tant ses positions contrarient la politique nationale marocaine en matière de droits de l’homme en général et de promotion de la langue amazighe en particulier. Néanmoins, parce que le Maroc tente toujours de se distinguer de l’Algérie en matière de difficultés politiques, prétendant ne pas connaître les troubles que notre pays surmonte, à l’instar de celui de la violence terroriste, le Makhzen voudrait gérer la problématique de la revendication amazighe en noyautant les activistes au détriment de notre pays. Des complots qui n’échappent pas aux militants sincères et respectivement nationalistes des deux côtés de la frontière et qui ne veulent pas que leur ONG fasse l’objet de manipulations aussi grotesques et s’inscrivant à contre-courant des grands idéaux de fraternité entre des peuples partageant les mêmes racines afro-amazighes, en plus de leur destin commun face aux métissages de l’histoire. C’est donc au cours d’une réunion qui s’est tenue à Tizi Ouzou ce jeudi, au siège de l’association Amusnaw, à la Médiathèque de la ville des Genêts, que la riposte contre cet intolérable tissu de mensonges ciblant notre pays et la région de Kabylie a été donnée. Une salle de réunion débordée tant l’assistance a été nombreuse pour venir réagir dans un communiqué des plus explicites après un large débat sur la genèse du complot. «…conformément aux recommandations du 6 août 2005 lors du dernier CMA qui s’est déroulé à Nador et aux décisions de Mekhnès en février 2008, le 5e CMA se tiendra en Algérie dans la région de Kabylie… Nous nous engageons par conséquent à recevoir tous nos participants dans les meilleures conditions», déclarent en substance lesdites associations affiliées aux CMA. Il faut préciser que c’est l’association Amusnaw qui a pris cette initiative de réunir le tissu associatif pour déjouer cette cabale contre l’entité algérienne du CMA et donc contre l’unité du CMA. D’ailleurs, des membres marocains, très influents au sein du CMA, sont venus constater la faisabilité du CMA en Algérie avec cet aveu immédiat qu’ils étaient choqués par les propos exagérés des détracteurs tant la situation dans le pays leur apparaissait plutôt normale et pas plus dangereuse que chez eux. Parmi ces invités marocains on aura reconnu Rachid Raha, ex-président du CMA, anthropologue de formation et éditeur journaliste, Ahmed Adghirni, secrétaire général du Parti démocrate amazigh marocain (PDAM), un brillant juriste, fondateur lui aussi du CMA, accompagnés d’autres défenseurs de la culture et de l’identité amazighes au sein de différentes associations au Maroc. Des frères marocains opposés à la récupération du CMA par le pouvoir en leur pays et rassurés par la disponibilité des citoyens algériens pour accueillir ce rendez-vous historique. Il convient de noter qu’un riche programme attend cette délégation du CMA qui restera en Algérie jusqu’à mardi, après une visite en Kabylie prévoyant un recueillement sur la tombe de Mouloud Mammeri, une rencontre avec les responsables du HCA et du Centre national d’aménagement linguistique, en plus d’une conférence de presse qui se tiendra ce lundi 22 septembre à Tizi Ouzou, à la médiathèque toujours.
Enfin, il serait ingrat de notre part de ne pas rendre compte de ce moment d’émotion suscité lorsqu’un des participants a rappelé que la Fondation Matoub Lounès s’est proposée de mettre la maison du chantre disparu à la disposition du CMA pour cette 5e édition, comme l’a déclaré il y a quelques semaines Malika Matoub, la sœur et pas moins militante du poète assassiné.
La Kabylie a montré encore une fois son attachement à la revendication identitaire, sans offense à son pays, l’Algérie.
N. M. le jeune indépendant
La Kabylie réaffirme la réunion du Congrès mondial amazigh en Algérie
Par Nordine Mzalla
C’est un véritable cri d’honneur qui a été poussé ce week-end par les associations culturelles et sociales de Kabylie, appuyées par celles des Aurès et de nombreuses personnalités du monde de la culture, jalouses de la cause amazighe mais aussi de leur Algérie. En effet, alors que des manœuvres obscures ont tenté de dévier le prochain CMA vers le Maroc, sur fond d’une campagne de dénigrement à propos de la «situation sécuritaire catastrophique» qui prévaudrait dans notre pays, le tissu militant amazigh d’Algérie a eu ce sursaut nationaliste qu’on pouvait espérer dans un monde où les organisations non gouvernementales sont trop souvent récupérées par des Etats qui voudraient les actionner à leur guise. Retour sur une réunion de ramadan plutôt décisive.
La rumeur, s’appliquant à semer la confusion et la discorde, circulait depuis plusieurs jours déjà sur la toile mondiale du web : la cinquième édition du CMA devrait se tenir au Maroc, à Mekhnès, en raison de «sa non-faisabilité en Algérie minée par l’insécurité, une Kabylie dans un climat d’anarchie et incapable de recevoir 500 congressistes, faute de structures d’accueil, en plus d’une absence d’autorisation des pouvoirs publics pour cet événement», tandis que le «Maroc présenterait un contexte plus démocratique». Un réquisitoire dressé par des milieux identifiés comme proches du Makhzen qui veulent tout faire pour accaparer ce CMA qui lui cause beaucoup de désagréments tant ses positions contrarient la politique nationale marocaine en matière de droits de l’homme en général et de promotion de la langue amazighe en particulier. Néanmoins, parce que le Maroc tente toujours de se distinguer de l’Algérie en matière de difficultés politiques, prétendant ne pas connaître les troubles que notre pays surmonte, à l’instar de celui de la violence terroriste, le Makhzen voudrait gérer la problématique de la revendication amazighe en noyautant les activistes au détriment de notre pays. Des complots qui n’échappent pas aux militants sincères et respectivement nationalistes des deux côtés de la frontière et qui ne veulent pas que leur ONG fasse l’objet de manipulations aussi grotesques et s’inscrivant à contre-courant des grands idéaux de fraternité entre des peuples partageant les mêmes racines afro-amazighes, en plus de leur destin commun face aux métissages de l’histoire. C’est donc au cours d’une réunion qui s’est tenue à Tizi Ouzou ce jeudi, au siège de l’association Amusnaw, à la Médiathèque de la ville des Genêts, que la riposte contre cet intolérable tissu de mensonges ciblant notre pays et la région de Kabylie a été donnée. Une salle de réunion débordée tant l’assistance a été nombreuse pour venir réagir dans un communiqué des plus explicites après un large débat sur la genèse du complot. «…conformément aux recommandations du 6 août 2005 lors du dernier CMA qui s’est déroulé à Nador et aux décisions de Mekhnès en février 2008, le 5e CMA se tiendra en Algérie dans la région de Kabylie… Nous nous engageons par conséquent à recevoir tous nos participants dans les meilleures conditions», déclarent en substance lesdites associations affiliées aux CMA. Il faut préciser que c’est l’association Amusnaw qui a pris cette initiative de réunir le tissu associatif pour déjouer cette cabale contre l’entité algérienne du CMA et donc contre l’unité du CMA. D’ailleurs, des membres marocains, très influents au sein du CMA, sont venus constater la faisabilité du CMA en Algérie avec cet aveu immédiat qu’ils étaient choqués par les propos exagérés des détracteurs tant la situation dans le pays leur apparaissait plutôt normale et pas plus dangereuse que chez eux. Parmi ces invités marocains on aura reconnu Rachid Raha, ex-président du CMA, anthropologue de formation et éditeur journaliste, Ahmed Adghirni, secrétaire général du Parti démocrate amazigh marocain (PDAM), un brillant juriste, fondateur lui aussi du CMA, accompagnés d’autres défenseurs de la culture et de l’identité amazighes au sein de différentes associations au Maroc. Des frères marocains opposés à la récupération du CMA par le pouvoir en leur pays et rassurés par la disponibilité des citoyens algériens pour accueillir ce rendez-vous historique. Il convient de noter qu’un riche programme attend cette délégation du CMA qui restera en Algérie jusqu’à mardi, après une visite en Kabylie prévoyant un recueillement sur la tombe de Mouloud Mammeri, une rencontre avec les responsables du HCA et du Centre national d’aménagement linguistique, en plus d’une conférence de presse qui se tiendra ce lundi 22 septembre à Tizi Ouzou, à la médiathèque toujours.
Enfin, il serait ingrat de notre part de ne pas rendre compte de ce moment d’émotion suscité lorsqu’un des participants a rappelé que la Fondation Matoub Lounès s’est proposée de mettre la maison du chantre disparu à la disposition du CMA pour cette 5e édition, comme l’a déclaré il y a quelques semaines Malika Matoub, la sœur et pas moins militante du poète assassiné.
La Kabylie a montré encore une fois son attachement à la revendication identitaire, sans offense à son pays, l’Algérie.
N. M. le jeune indépendant
Commentaire