Par Bill Van Auken
20 septembre 2008
La diffusion sur le réseau ABC trois soirs de suite des entrevues par le chef d'antenne du réseau, Charles Gibson de la candidate à la vice-présidence pour le Parti républicain, Sarah Palin, a dévoilé l'ignorance et les politiques d'extrême droite de la candidate, tout en brodant autour de certaines des questions les plus cruciales à la base de son improbable candidature.
La réaction de la campagne d'Obama et du Parti démocrate est tout autant révélatrice. Ils ont laissé Palin dire ce qu'elle voulait durant les entrevues sans réagir, sauf lorsqu'elle a tenté de s'identifier à la sénatrice Hillary Clinton, candidate à l'investiture démocrate. Une réaction colérique en guise de réponse, transmise par la congressiste de la Floride, Debbie Wasserman Shultz, avait plus l'allure d'une contestation contre l'utilisation illégale d'une marque de commerce plutôt qu'une réponse substantielle aux positions de Palin.
Les démocrates ont ignoré dans leur réponse à la présentation de Palin ses vues politiques significativement plus à droite que celle de l'administration Bush, incluant une position en politique étrangère qui pose clairement la menace d'une troisième guerre mondiale nucléaire.
Par son ton, l'entrevue était sans contredit l’un des échanges les plus particuliers ayant été tenue dans l'histoire récente de la politique américaine.
L'approche de Gibson ressemblait parfois à celui d'un professeur impatient et sceptique testant un de ses mauvais élèves. Pour sa part, Palin semblait agir en automate, clairement, elle régurgitait les réponses que les responsables de la campagne républicaine lui ont fait apprendre durant la courte période de deux semaines depuis son élection-surprise comme colistière du sénateur John McCain.
Il fait peu de doute que sur les quelque dix millions de téléspectateurs qui ont écouté les entrevues, beaucoup ont été motivé par une curiosité morbide, pour voir si la gouverneure de l'Alaska, pratiquement inconnue jusqu'à ce jour et sans expérience, allait sérieusement se ridiculiser à la télévision nationale.
Palin a trébuché sur quelques questions et est demeurée complètement figée lorsque lui a été posée la question sur la « doctrine Bush », une chose avec laquelle elle n'était clairement pas familière, même après que Gibson, pour l'aider, lui eut expliqué de quoi il s’agissait.
Derrière l'image fabriquée, les éléments qu'apporte Sarah Palin à la politique américaine sont la bigoterie religieuse et l'hostilité à l'égard des droits démocratiques, l'anti-intellectualisme, un faux semblant de populisme de droite et un appui inébranlable au militarisme américain, en bref, le fond de commerce de la droite républicaine.
Les dangers que soulève ce type d'ignorance, d'idées arriérées et de perspective réactionnaire lorsqu'ils sont fusionnés aux pouvoirs d'Etat sont devenus clairs dans l'entrevue d'ABC.
Après que Palin eut déclaré son appui à l’admission des anciennes républiques soviétiques de l’Ukraine et de la Géorgie au sein de l’OTAN, Gibson demanda si cela signifiait que les Etats-Unis seraient obligés d’aller en guerre contre la Russie si Moscou envoyait encore des troupes dans la région.
« Peut-être que oui » répliqua Palin, comme si cela allait de soi, suggérant que la guerre entre deux pays contrôlant des armes nucléaires en quantité suffisante pour incinérer le monde était la solution la plus évidente à une crise géopolitique. « Je veux dire, c’est l’entente lorsque vous êtes un allié de l’OTAN, si un autre pays vous attaque, vous allez vous attendre à être appelé en renfort pour de l’aide », a-t-elle ajouté.
Elle a répété que les actions de la Russie en Géorgie n’avaient « pas été provoquées », et cela, même si le département d’Etat de l’administration Bush lui-même a prétendu avoir mis en garde la Géorgie contre toute tentative de reprendre par les armes les régions autonomes alignées sur la Russie de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie.
Questionnée sur ses connaissances particulières concernant le pays contre lequel elle est si joyeusement prête à aller en guerre, Palin prétendit, erronément, que l’on pouvait apercevoir la Russie de certaines régions de l’Alaska.
Pareillement, Palin a été questionnée sur l’attitude que Washington devrait adopter à l’égard d’une décision d’Israël de mener des frappes aériennes contre le programme nucléaire embryonnaire d’Iran.
« Bien, premièrement, nous sommes amis avec Israël et je ne crois pas que nous devrions critiquer les mesures qu’Israël doit prendre pour se défendre et pour assurer sa sécurité », répondit Palin.
Alors que Gibson insista sur ce point, elle s’accrocha obstinément à cette position, répétant à deux reprises qu’il ne fallait pas « critiquer » les actions d’Israël.
20 septembre 2008
La diffusion sur le réseau ABC trois soirs de suite des entrevues par le chef d'antenne du réseau, Charles Gibson de la candidate à la vice-présidence pour le Parti républicain, Sarah Palin, a dévoilé l'ignorance et les politiques d'extrême droite de la candidate, tout en brodant autour de certaines des questions les plus cruciales à la base de son improbable candidature.
La réaction de la campagne d'Obama et du Parti démocrate est tout autant révélatrice. Ils ont laissé Palin dire ce qu'elle voulait durant les entrevues sans réagir, sauf lorsqu'elle a tenté de s'identifier à la sénatrice Hillary Clinton, candidate à l'investiture démocrate. Une réaction colérique en guise de réponse, transmise par la congressiste de la Floride, Debbie Wasserman Shultz, avait plus l'allure d'une contestation contre l'utilisation illégale d'une marque de commerce plutôt qu'une réponse substantielle aux positions de Palin.
Les démocrates ont ignoré dans leur réponse à la présentation de Palin ses vues politiques significativement plus à droite que celle de l'administration Bush, incluant une position en politique étrangère qui pose clairement la menace d'une troisième guerre mondiale nucléaire.
Par son ton, l'entrevue était sans contredit l’un des échanges les plus particuliers ayant été tenue dans l'histoire récente de la politique américaine.
L'approche de Gibson ressemblait parfois à celui d'un professeur impatient et sceptique testant un de ses mauvais élèves. Pour sa part, Palin semblait agir en automate, clairement, elle régurgitait les réponses que les responsables de la campagne républicaine lui ont fait apprendre durant la courte période de deux semaines depuis son élection-surprise comme colistière du sénateur John McCain.
Il fait peu de doute que sur les quelque dix millions de téléspectateurs qui ont écouté les entrevues, beaucoup ont été motivé par une curiosité morbide, pour voir si la gouverneure de l'Alaska, pratiquement inconnue jusqu'à ce jour et sans expérience, allait sérieusement se ridiculiser à la télévision nationale.
Palin a trébuché sur quelques questions et est demeurée complètement figée lorsque lui a été posée la question sur la « doctrine Bush », une chose avec laquelle elle n'était clairement pas familière, même après que Gibson, pour l'aider, lui eut expliqué de quoi il s’agissait.
Derrière l'image fabriquée, les éléments qu'apporte Sarah Palin à la politique américaine sont la bigoterie religieuse et l'hostilité à l'égard des droits démocratiques, l'anti-intellectualisme, un faux semblant de populisme de droite et un appui inébranlable au militarisme américain, en bref, le fond de commerce de la droite républicaine.
Les dangers que soulève ce type d'ignorance, d'idées arriérées et de perspective réactionnaire lorsqu'ils sont fusionnés aux pouvoirs d'Etat sont devenus clairs dans l'entrevue d'ABC.
Après que Palin eut déclaré son appui à l’admission des anciennes républiques soviétiques de l’Ukraine et de la Géorgie au sein de l’OTAN, Gibson demanda si cela signifiait que les Etats-Unis seraient obligés d’aller en guerre contre la Russie si Moscou envoyait encore des troupes dans la région.
« Peut-être que oui » répliqua Palin, comme si cela allait de soi, suggérant que la guerre entre deux pays contrôlant des armes nucléaires en quantité suffisante pour incinérer le monde était la solution la plus évidente à une crise géopolitique. « Je veux dire, c’est l’entente lorsque vous êtes un allié de l’OTAN, si un autre pays vous attaque, vous allez vous attendre à être appelé en renfort pour de l’aide », a-t-elle ajouté.
Elle a répété que les actions de la Russie en Géorgie n’avaient « pas été provoquées », et cela, même si le département d’Etat de l’administration Bush lui-même a prétendu avoir mis en garde la Géorgie contre toute tentative de reprendre par les armes les régions autonomes alignées sur la Russie de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie.
Questionnée sur ses connaissances particulières concernant le pays contre lequel elle est si joyeusement prête à aller en guerre, Palin prétendit, erronément, que l’on pouvait apercevoir la Russie de certaines régions de l’Alaska.
Pareillement, Palin a été questionnée sur l’attitude que Washington devrait adopter à l’égard d’une décision d’Israël de mener des frappes aériennes contre le programme nucléaire embryonnaire d’Iran.
« Bien, premièrement, nous sommes amis avec Israël et je ne crois pas que nous devrions critiquer les mesures qu’Israël doit prendre pour se défendre et pour assurer sa sécurité », répondit Palin.
Alors que Gibson insista sur ce point, elle s’accrocha obstinément à cette position, répétant à deux reprises qu’il ne fallait pas « critiquer » les actions d’Israël.
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