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7 millions d’Algériens vivent à l’étranger

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  • 7 millions d’Algériens vivent à l’étranger

    Trois mois après la remise sur pied du ministère de la Communauté nationale à l'étranger intégré à celui de la Solidarité nationale et de la Famille, le titulaire du portefeuille a effectué sa première visite dans le pays qui abrite le plus fort taux d'émigrés.

    Les chiffres qu’il révèle sont d’ailleurs fort éloquents : 7 millions d’Algériens vivent à l’étranger dont 4,5 millions en France. En fait, il s’agirait plus d’une estimation que d’une statistique avérée puisque le nombre de nationaux immatriculés dans les consulats n’excéderait pas les 1,5 million de personnes. Alors que la révision de la Constitution est annoncée pour baliser la voie d’un troisième mandat à Bouteflika, le ministre est arrivé à Paris afin de porter les “salutations” présidentielles aux émigrés et leur dire que “l’Algérie se porte bien”. Illustration de son popos : l’image d’un véhicule chargé à ras bord sur le trajet Alger-Marseille. C’est-à-dire exactement dans le sens inverse d’il y a quelque temps lorsque les véhicules partaient vides d’Alger pour revenir chargés de Marseille. Autre temps, autres habitudes. Là n’était peut-être pas l’essentiel du message de M. Ould-Abbès. Il a dressé le bilan de son activité à la tête d’un département opportunément créé au début de l’été quand sonnait l’appel du bled. Le ministère a ainsi accueilli 248 enfants venus du Liban, de Syrie, d’Égypte, de Tunisie et du Maroc pour un premier séjour en Algérie. Certains, héritiers des héros de la résistance Cheikh El-Mokrani et Cheikh Benhaddad, ont voulu retrouver la trace de leurs prestigieux aïeuls. L’hiver prochain, 200 enfants partiront aussi de France.
    Lors de ce déplacement à Paris, le ministre s’est rendu à la Grande-Mosquée où officie toujours le recteur Dalil Boubekeur, à l’école algérienne et — c’est le clou de la visite — à Barbès. Cœur battant de l’immigration, ce quartier parisien prend carrément les allures d’une médina au mois de Ramadhan. Seul média mis au parfum de cette virée iconoclaste, la télévision nationale. Le ministre dira juste y avoir passé 90 minutes émaillées de discussions avec des grappes de jeunes, parfois clandestins et désœuvrés. On nous a assuré par ailleurs que les propos un peu vifs n’ont jamais été désagréables et que le ministre est sorti indemne de ce quartier à la sombre réputation. En soirée,
    M. Ould-Abbès et le consul général, Abderrahmane Meziane-Cherif, ont offert un f’tour aux associations d’Algériens qui agissent dans le cadre communautaire. Depuis son arrivée en 2004, le consul général s’est employé à favoriser la création de ce type d’associations au sein d’une communauté où les relations avec les autorités consulaires et même le pays des parents n’ont pas toujours été apaisées. Autre argument : l’émigration n’est plus seulement constituée d’ouvriers disciplinés. Elle englobe aujourd’hui des sommités intellectuelles, managériales et entrepreuniales qui forment un immense capital pour le pays.
    Au cours des débats, le ministre s’est abstenu de toute attitude dirigiste. “Je suis venu à l’écoute. Nous allons faire avec vous”, a-t-il répété. Quelques actions annoncées : un dispositif pour aider au rapatriement des dépouilles mortelles. Il s’est dit scandalisé par les images d’un reportage où les proches d’un défunt étaient obligés de réaliser une quête pour pouvoir assurer le transfert du corps. C’est pourtant une revendication vieille de plusieurs décades. Le transfert des corps est très onéreux et certaines familles vivent un double deuil lorsqu’elles ne peuvent pas honorer le vœu d’un proche d’être enterré en Algérie. Dans ces colonnes, on révélait, il y a quelques mois, qu’un responsable indélicat d’Air Algérie, suspendu depuis et poursuivi en justice, se livrait même à un trafic sur le poids des dépouilles. “C’est inacceptable, la dépouille d’un Algérien est sacrée”, s’est indigné le ministre. “Des mesures vont être prises”, a-t-il promis. Lors des débats, un intervenant a observé qu’il y avait des cadavres qu’on pouvait éviter : ceux des harragas qui bravent la houle à bord d’embarcations de fortune. Sont-ils donc à ce point aveugles pour ne pas voir le bonheur par le ministre évoqué ?

    A. OUALI
    Liberte-Algerie
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