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Ronde de nuit avec la Gendarmerie nationale à Bouira

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  • Ronde de nuit avec la Gendarmerie nationale à Bouira

    Jeudi, dix-huitième jour du mois de Ramadhan. Il est 21h30, heure du rendez-vous prévu au niveau du siège de la compagnie de la Gendarmerie nationale, au centre-ville de Bouira. Au programme, une descente nocturne à travers quelques quartiers de la ville, jugés être des foyers de délinquants et autres amateurs de l’informel. Après une brève discussion entre les représentants de la presse et les deux commandants chargés de cette opération, le convoi prend forme. «Pour mener à bien cette opération d’envergure, nous avons fait appel à quelques brigades faisant partie de notre compagnie, à savoir la brigade d’El Asnam, Ahl El Kseur et celle de Haïzer», nous fait savoir un commandant. Une grande mobilisation des hommes en vert, afin de se lancer, pour une bonne partie de la nuit, sur les traces des malfaiteurs. «Prudence et vigilance», «une bonne conduite avec les citoyens», telles sont les instructions données par l’officier à ses subordonnés. La feuille de route établie, le rituel du salut accompli, les moteurs sont mis en marche. Le portail s’ouvre et le convoi démarre.

    Tout le monde passe au peigne fin


    Direction Ras Bouira, un quartier populaire situé à un kilomètre à l’ouest de la ville. La stratégie est étudiée. Une fois sur place, un premier groupe doit impérativement sécuriser le périmètre pour que les autres éléments puissent effectuer leur mission sans crainte. L’endroit n’est pas étranger pour les hommes en vert. Les appels des citoyens, portant sur la présence de délinquants qui ne cessent de perturber la quiétude des habitants, en sont une preuve réelle. A notre arrivée sur les lieux, l’attitude des personnes que nous y avons trouvées commence à prendre d’autres tournures. Le quartier, sous la lumière de l’éclairage public, offre un visage hostile.
    Des tas d’ordures jonchent les ruelles. Un bruit assourdissant émane des salles de jeux improvisées par des particuliers, sans aucune autorisation. L’anarchie règne dans ce quartier. Les éléments de la gendarmerie poursuivent leur travail sous les regards, parfois interrogateurs, de quelques personnes. Tout suspect est systématiquement fouillé. Son véhicule aussi. Le contrôle d’identité avec le QG se fait par voie de liaison radio. En attendant les résultats, certains interpellés affichent des signes d’énervement. Les innocents seront libérés. Mais, en cas de suspicion, la personne est «embarquée» au poste, procédure oblige. Quant aux salles de jeux, en l’absence d’un registre du commerce, les lieux sont fermés sur-le-champ. Après Ras Bouira, les gendarmes se dirigent vers la cité des 140 Logements. Un quartier du nord de la ville qui prend de plus en plus d’ampleur, question population. La criminalité peut trouver un terrain propice pour proliférer. La drogue également. Aussi, il est impératif que les délinquants sachent que l’Etat veille et traque toute transaction illicite. Les virées nocturnes de la Gendarmerie nationale en sont la meilleure preuve.

    Ouled Bouchia, la peur est omniprésente

    La cité Ouled Bouchia, un faubourg situé à la sortie est de la ville, est la dernière étape prévue pour cette soirée. Pour s’y rendre, les brigades de la gendarmerie ont pris le chemin de l’autoroute. La nuit s’écoule doucement. Si notre groupe traque les malfaiteurs, les autres brigades assurent d’autres tâches. Au niveau de la RN 05, des barrages ont été dressés. Il faut aussi veiller à la fluidité du trafic routier. 23h, nous atteignons Ouled Bouchia. L’atmosphère est lugubre. Rien n’inspire la sécurité. Une impression de danger permanent plane. La cité est dans un état déplorable. Les routes sont dégradées. L’éclairage public ne fonctionne pas. L’angoisse est dans l’air. La traversée du quartier fait peur. Les habitants ont été surpris par la présence des gendarmes. Les véhicules s’arrêtent. Chaque gendarme accomplit sa tâche. La première salle des jeux visitée n’est pas conforme à la réglementation. Son propriétaire voulait arrondir ses fins de mois. A l’intérieur, une dizaine de jeunes manient une play-station. Après une fouille générale, le commandant ordonne, avec fermeté et sur-le-champ, la fermeture de la boutique. Quelques mètres plus loin, des jeunes s’adonnent à une partie de dominos dans une autre salle. La partie s’achève avec l’entrée des gendarmes. Le contrôle des papiers permet aux gendarmes d’interpeller un jeune recherché. C’est un insoumis au Service national. Son nom figure sur le fichier. La ronde continue. Le quartier de Ouled Bouchia n’inspire pas confiance. Dans ce quartier, la vie et les affaires sont tenues loin des regards et l’éclairage public est toujours opérationnel. Surprenant. Le quartier est habité par des marchands de bétail et de foin.

    Des dizaines de camions, datant de plus d’une vingtaine d’années, sont stationnés. Les lieux semblent désertés. Soudain, un bruit. Stop! Tout le monde est aux aguets. Le bruit venait d’une baraque où quatre jeunes jouaient à la belote. La même procédure est appliquée. Vérification des papiers puis fermeture de la baraque.

    Au retour, alors que l’heure indiquait 1h du matin, une halte est observée au niveau du point de contrôle de l’entrée est de la ville. Fin de l’opération. Les groupes se séparent. Les brigades venues des trois communes prennent le chemin du retour. Bilan.: 163 personnes contrôlées, dont une a été arrêtée. 45 véhicules ont été contrôlés.

    La brigade économique a dressé 6 contraventions, une trentaine d’amendes pour des délits relatifs à la circulation routière. Certes, le bilan est maigre. Qu’importe! l’essentiel est de sécuriser la population.

    Par L'Expression
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