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Le verrou
L’absence de vie politique en Algérie fait que même les échéances électorales les plus importantes telle que l’élection présidentielle qui pointe à l’horizon tombent dans la banalité et la routine. Dépourvues de tout enjeu, ne donnant lieu à aucun débat ni fièvre pré-électorale comme on le voit ailleurs, les élections qui constituent la clé de voûte des systèmes démocratiques sont devenues chez nous une simple formalité, une vitrine démocratique qui cache mal les craintes du pouvoir d’ouvrir le champ politique à une saine compétition, loin des manœuvres et des calculs visant à perpétuer l’ordre en place. A force de cultiver partout l’opacité érigée en mode de gouvernance, l’Algérie est devenue ainsi championne toutes catégories dans les décisions prises à la hussarde, dans le secret des bureaux capitonnés. On l’a vu encore cette semaine avec les ordonnances portant loi de finances complémentaire et salaires des parlementaires votés par l’APN ; une procédure qui a privé l’institution parlementaire d’un débat essentiel, même si personne ne se faisait d’illusion sur le vote qui est acquis dès lors que les textes de loi sont déposés sur le bureau de l’APN. On aurait pu au moins en respecter les formes puisque les projets soumis à l’Assemblée ne couraient de toutes les façons aucun risque d’être rejetés par une institution majoritairement acquise au président de la République. De la même manière, le chef de l’Etat qui est dans le jeu politique en même temps arbitre et joueur ne semble vouloir faire aucune concession à la classe politique en refusant d’abattre ses cartes pour dévoiler ses intentions politiques.
C’est lui et lui seul qui détient les clés des verrous du système électoral et de la vie politique et institutionnelle. N’est-il pas pour le moins anormal qu’à 6 mois de l’élection présidentielle l’opinion publique, les partis et les personnalités qui ont besoin d’un minimum de visibilité et de transparence dans les règles du jeu électoral qui seront mises en place pour s’engager dans la course ne sachent rien de ce qui s’y prépare ? Cette façon de cultiver le faux suspense, voire parfois le doute dans les esprits, ne concourt pas assurément à rasséréner les citoyens et la classe politique quant à la volonté réelle du pouvoir de ne pas se préparer à organiser un coup de force électoral en jouant sur un facteur déterminant dans toute compétition électorale : la maîtrise du temps. Une élection libre, ce n’est pas seulement offrir des garanties de transparence et de régularité du scrutin, c’est aussi donner les mêmes chances aux candidats éventuels à la course électorale en leur permettant de s’engager dans la compétition, en toutes connaissances de cause et dans des délais raisonnables pour s’investir dans la bataille de l’opinion qui est une tâche ardue et de longue haleine. Le refus de Bouteflika de lever le doute sur sa candidature en l’annonçant personnellement et clairement et non pas en le faisant par procuration, par le truchement de personnalités du sérail, plombe dramatiquement la machine électorale.
Par Omar Berbiche ( Al watan )
L’absence de vie politique en Algérie fait que même les échéances électorales les plus importantes telle que l’élection présidentielle qui pointe à l’horizon tombent dans la banalité et la routine. Dépourvues de tout enjeu, ne donnant lieu à aucun débat ni fièvre pré-électorale comme on le voit ailleurs, les élections qui constituent la clé de voûte des systèmes démocratiques sont devenues chez nous une simple formalité, une vitrine démocratique qui cache mal les craintes du pouvoir d’ouvrir le champ politique à une saine compétition, loin des manœuvres et des calculs visant à perpétuer l’ordre en place. A force de cultiver partout l’opacité érigée en mode de gouvernance, l’Algérie est devenue ainsi championne toutes catégories dans les décisions prises à la hussarde, dans le secret des bureaux capitonnés. On l’a vu encore cette semaine avec les ordonnances portant loi de finances complémentaire et salaires des parlementaires votés par l’APN ; une procédure qui a privé l’institution parlementaire d’un débat essentiel, même si personne ne se faisait d’illusion sur le vote qui est acquis dès lors que les textes de loi sont déposés sur le bureau de l’APN. On aurait pu au moins en respecter les formes puisque les projets soumis à l’Assemblée ne couraient de toutes les façons aucun risque d’être rejetés par une institution majoritairement acquise au président de la République. De la même manière, le chef de l’Etat qui est dans le jeu politique en même temps arbitre et joueur ne semble vouloir faire aucune concession à la classe politique en refusant d’abattre ses cartes pour dévoiler ses intentions politiques.
C’est lui et lui seul qui détient les clés des verrous du système électoral et de la vie politique et institutionnelle. N’est-il pas pour le moins anormal qu’à 6 mois de l’élection présidentielle l’opinion publique, les partis et les personnalités qui ont besoin d’un minimum de visibilité et de transparence dans les règles du jeu électoral qui seront mises en place pour s’engager dans la course ne sachent rien de ce qui s’y prépare ? Cette façon de cultiver le faux suspense, voire parfois le doute dans les esprits, ne concourt pas assurément à rasséréner les citoyens et la classe politique quant à la volonté réelle du pouvoir de ne pas se préparer à organiser un coup de force électoral en jouant sur un facteur déterminant dans toute compétition électorale : la maîtrise du temps. Une élection libre, ce n’est pas seulement offrir des garanties de transparence et de régularité du scrutin, c’est aussi donner les mêmes chances aux candidats éventuels à la course électorale en leur permettant de s’engager dans la compétition, en toutes connaissances de cause et dans des délais raisonnables pour s’investir dans la bataille de l’opinion qui est une tâche ardue et de longue haleine. Le refus de Bouteflika de lever le doute sur sa candidature en l’annonçant personnellement et clairement et non pas en le faisant par procuration, par le truchement de personnalités du sérail, plombe dramatiquement la machine électorale.
Par Omar Berbiche ( Al watan )
chicha han agma ra ghid tgab'lte ijazayrine ad arki7 ak irwel l3a9el
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