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L'or : à nouveau bouée de sauvetage dans un océan de turbulences

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  • L'or : à nouveau bouée de sauvetage dans un océan de turbulences

    Isabelle Mouilleseaux
    La semaine que nous venons de vivre va entrer dans les annales de l'histoire de la finance. En quelques jours, toute la planète finance s'est effondrée sur elle-même et le système bancaire a bel et bien frisé l'implosion. Le grand jeu de domino a été lancé par la faillite de Lehman Brothers lundi dernier... et les candidats se ruant au portillon, exsangues, aux abois et en manque d'argent frais.
    Malgré les dizaines, voire les centaines de milliards, de dollars injectés par les banques centrales dans le système, les rouages étaient bloqués, l'argent ne circulait plus. Les taux d'intérêt s'emportaient, les bourses plongeaient, les matières perdaient pied, à l'exception notable de l'or.
    Il fallait agir vite et frapper fort sur la table pour éviter la catastrophe. C'est ce qu'ont fait les pouvoirs publics américains vendredi en dévoilant un plan de 700 milliards de dollars pour racheter tous les actifs toxiques des banques américaines.
    D'où l'incroyable envol des indices boursiers mondiaux vendredi. Une hausse de plus de 9% à Paris ! Jamais le CAC 40 n'avait connu un tel engouement. Toutes les places étaient à l'unisson.
    Et maintenant ?
    Je me pose trois questions :
    - à quel prix les actifs toxiques des banques seront-ils rachetés ?
    - qui financera ce plan gigantesque ?
    - sachant que cette structure ne rachètera que les actifs des banques américaines, que se passera-t-il si une banque non américaine devait faire défaut ?
    Nous y reviendrons...
    En attendant, petit tour d'horizon de ce qui s'est passé sur les marchés des matières la semaine dernière.
    1. Energie : volatilité extrême et rebond au dessus des 100 $
    Volatilité toujours extrême sur le marché du brut. Mardi, le WTI plongeait à 90,50 $ le baril. Vendredi, il était de la fête, terminant à 100,82 $ le baril livraison octobre sur le NYMEX. Le Brent revenait quant à lui à 97,88 $ sur l'ICE londonien après un plongeon sous les 90 $ le baril.
    Certains facteurs de tension sont venus s'ajouter au tableau :
    - le producteur de pétrole mexicain Pemex, l'un des plus gros fournisseurs de brut des Etats-Unis, a annoncé des retards dans ses livraisons de brut ;
    - le groupe armé nigérien (le Mend) a attaqué six fois (en une semaine !) les infrastructures pétrolières du pays. A tel point que Shell a déclaré l'état de "force majeure" suite aux "pertes de production causées par les récentes attaques".
    Le Mend s'est voulu très clair la semaine dernière : les attaques se poursuivront jusqu'à ce que les exportations de pétrole atteignent le niveau zéro ! Et ce tant que les revenus du pétrole ne seront pas mieux partagés... Du coup, la production de pétrole nigérienne oscille entre 1,8 et 2 millions de barils par jour, contre 2,65 mbj il y a deux ans.
    A l'heure où je vous écris le cours du brut est stabilisé autour des 100 $ et l'euro revient à 1,4565 contre le dollar.
    2. Métaux précieux : rebond hallucinant de l'or ! Jusqu'à +160 $ l'once...
    Pas de doute, l'or est une fois de plus sorti grand vainqueur de la crise. Alors que le système bancaire était au bord de l'implosion, les flots de capitaux égarés et désespérés se sont massivement rués sur la seule bouée de sauvetage qui leur restait encore : l'or. Jeudi, l'once atteignait jusqu'à 916,36 $, alors qu'il frisait la semaine dernière les 735 $ l'once. Un bond de 160 $ en une semaine.

    Cours de l'once d'or en US$ l'once
    Et les centaines de milliards de dollars que la Fed et le Trésor américain ont et vont continuer d'injecter dans le système vont affaiblir davantage encore le dollar. Et attiser un peu plus l'inflation. Là aussi, l'or devrait en profiter. Et le rebond actuel de l'euro contre le dollar vient doper davantage encore le mouvement.
    Pendant que j'y suis, sachez que selon le World Council Group, les banques centrales européennes n'auront vendu que 365 tonnes d'or sur l'année (qui se termine fin septembre). C'est bien moins que le quota autorisé de 500 tonnes par an.
    Livraison octobre, l'or cotait vendredi 860,90 $ sur le NYMEX, 861,30 $ au comptant.
    Le cours remonte aujourd'hui autour des 880 $ l'once.
    L'argent a suivi l'or, passant de 10,80 $ la semaine dernière à 12,40 $ vendredi. 12,93 $ cet après-midi.
    Le platine et le palladium n'ont pas vraiment profité du rebond de l'or et de l'argent, les perspectives sombres de l'industrie automobile mondiale déprimant totalement les cours.
    Cours à
    3 mois Vendredi
    12 septembre 2008 Vendredi
    19 septembre 2008 Variation / semaine
    Aluminium*2 6652 535 -4,88%
    Cuivre*7 122 7 060 -0,87%
    Plomb*1 940 1 900 -2,06%
    Nickel*18 50016 950-8,38%
    Etain18 77516 950 -9,72%
    Zinc*1 794 1 779 -0.84%
    Acier (Méditerranéen) 605500-17,36%
    Or (spot) 757,60865,2014,20%
    Argent (spot) 10,8012,4014,81%
    Platine (spot) 1 1971 130,50 -5,56%

    * cours en $ sur le LME à trois mois
    Métaux de base : accrochez vos ceintures...
    Les marchés ont continué de souffrir des retraits massifs de capitaux, des craintes de ralentissement économique, des hausses des stocks et d'une demande de plus en plus déprimée...
    Les cours des métaux sont actuellement tellement bas qu'on commence à assister à des fermetures de mines. Pourquoi ? Tout simplement parce que le prix de vente du métal extrait ne suffit plus à couvrir les coûts de production. Voilà qui conduit inévitablement à des baisses de production qui devraient à terme venir soutenir les cours.
    Le nickel a souffert des derniers chiffres annoncés par l'International Nickel Study Group : la production de nickel totaliserait actuellement 117 800 tonnes alors que la demande ne se serait élevée qu'à 107 900 tonnes. Cela fait du nickel un marché excédentaire.
    Même scénario pour l'acier. Selon l'International Iron and Steel Institute, la production mondiale d'acier aurait chuté en août. Le secteur sidérurgique va à mon avis être confronté de ce fait à un ralentissement de la demande. D'ailleurs, on apprend que l'excédent du marché est en train de s'élargir de 9 900 tonnes.
    Surplus également sur le marché de l'aluminium. Le World Bureau of Metal Statistics l'évalue à 842 000 tonnes pour les sept premiers mois de l'année 2008
    3. Soft commodities : forte volatilité
    Les céréales ont elles aussi été chahutées, comme la plupart des marchés la semaine dernière.
    Retraits de capitaux, chute du prix du baril auquel elles sont corrélées... Les pressions étaient nombreuses.
    Les variations de cours étaient importantes : lundi, le maïs atteignait un point haut à 5,72 $ le boisseau, et un point bas jeudi à 5,25 $ avant de finalement se stabiliser autour de 5,42 $ le boisseau en fin de semaine, livraison décembre sur le Cbot.
    Le soja passait lui de 12 $ lundi à 11 $ le boisseau jeudi. Livraison novembre, le contrat terminait la semaine à 11,53 $ le boisseau, toujours sur le Cbot.
    Le blé affichait vendredi un cours de 7,20 $ le boisseau, livraison décembre, après avoir atteint un point haut lundi à 7,40 $ et un point bas jeudi à 6,90 $.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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