Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Inflation et pouvoir d'achat : Grandes statistiques dans un petit couffin

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Inflation et pouvoir d'achat : Grandes statistiques dans un petit couffin

    Inflation et pouvoir d'achat : Grandes statistiques dans un petit couffin

    L'Algérie exporte son pétrole et son gaz et importe sa nourriture, ses médicaments, ses voitures, ses équipements... A chaque fois que l'ONS - ou le CNIS - donne des chiffres, on prend la mesure de l'extrême dépendance de l'Algérie vis-à-vis de l'extérieur. L'économie nationale continue de dépendre totalement des importations pour assurer son fonctionnement élémentaire et la satisfaction de tous les besoins primaires de la population. A l'évidence, si le pétrole et le gaz pallient bien des difficultés, on importe aussi de l'inflation avec ce que l'on consomme. Le chiffre de l'inflation pour les huit premiers mois de 2008 aurait atteint les 4,2% selon l'Office national des statistiques (ONS). Curieusement, l'ONS a donné, au mois d'août dernier, le chiffre de 4,5% d'inflation sur les sept premiers mois 2008. Ce recul de 0,3%, même s'il semble minime, paraît difficile à expliquer, sauf à croire qu'on a assisté à une réduction de la hausse des prix au cours du huitième mois de l'année. Or, à l'évidence, rien de tel n'existe sur le marché. Beaucoup seraient enclins à croire que le taux d'inflation indiqué par l'ONS est une donnée statistique décorative mais qui ne correspond pas à la perception des citoyens. Une inflation à moins 5%, cela fait plutôt bon effet. Mais cela n'a pas pour autant une signification forcément positive. Il existe des économies où l'inflation est plus élevée mais où le pouvoir d'achat augmente plus vite. Le taux d'inflation doit être rapporté aux structures économiques du pays qui se caractérisent par une base production très étroite, une faible productivité et une inflation importée. Est-ce les hausses de salaires concédées ces derniers mois qui ont un effet de ralentissement sur le taux d'inflation ? La question est de nature à susciter quelques controverses. Certains économistes, sur la base de leurs propres calculs, font une estimation de l'inflation de l'ordre de 6 à 7% pour l'année 2008. On se rappelle que pour 2007, des chiffres allant jusqu'à 12% ont été évoqués, fort loin des 3,5% annoncés par l'ONS. Ce qui est sûr est que l'inflation en Algérie n'est pas due à un dynamisme de l'activité. Il s'agit purement d'une inflation importée. Sans aller jusqu'aux grands écarts sur le taux d'inflation de 2007, certains économistes estiment qu'elle est plus importante que ne le suggèrent les chiffres officiels. Il faut relever que l'actuel indice des prix à la consommation a été élaboré sur l'année de base de 1989 et date quelque peu. Son actualisation apporterait sans nul doute quelques corrections.

    Le gouvernement peut, sur la base des chiffres de l'ONS, se prévaloir d'une « maîtrise » de l'inflation. Ces chiffres expliquent le taux de 4,2% par l'augmentation de 7,5% des prix des biens alimentaires, avec 14,2% pour les produits alimentaires industriels et 1,4% pour les produits agricoles frais. Les produits manufacturés ont augmenté de 1%, ceux des services de 1,4%. L'inflation, qui est en hausse par rapport aux chiffres de 2007, s'explique naturellement par la flambée des cours des matières premières sur les marchés mondiaux. La pomme de terre, abondante et posant des problèmes de stockage, a connu une baisse sensible de -23%, très loin du sucre et des produits sucrés (-3,5%) et la viande et les abats de boeuf (-0,3%). Ce sont les rares exceptions car tous les autres produits du groupe alimentation sont à la hausse : huiles et graisses ( 43,8%), café, thé et infusions ( 30,5%), poissons frais ( 19,5%), fruits ( 14,8%), pain et céréales ( 7,9%), lait, fromage et dérivés ( 8,9%) et légumes ( 6,7%). La hausse touche également les viandes et poissons en conserve ( 1,6%), la viande et les abats de mouton ( 1,4%) et les boissons non alcoolisées ( 0,1%).
    Quotidien d'Oran
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
Chargement...
X