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Quand la France cède aux pressions du Vietnam

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  • Quand la France cède aux pressions du Vietnam

    Vingt-quatre ans après l'exécution, à Hanoï, de Tran Van Ba, figure de la lutte anticommuniste au Vietnam, seuls ses fidèles auraient cette année encore honoré son souvenir, sans l'aide involontaire du préfet de Paris.

    Le préfet, Pierre Mutz, a en effet interdit, le 16 septembre, par arrêté, la pose d'une stèle, le 27 septembre, à la mémoire de Tran Van Ba. dans un modeste square du 13e arrondissement. Le motif peut surprendre : "Le projet dans les termes du texte envisagé pour être apposé sur le monument commémoratif porte atteinte à la neutralité qui sied à ce lieu et est susceptible de heurter, créant ainsi un risque de trouble à l'ordre public".

    Qui est donc ce dangereux pertubateur ? Tran Van Ba, né le 14 mai 1945, semble surtout payer le prix de son appartenance à une lignée familiale au destin lié à l'histoire politique du Vietnam et à la lutte contre les communistes. Son grand-oncle, Bui Quang Chieu, fondateur du Parti constitutionnaliste du Vietnam en 1919, a été assassiné, en 1945, avec ses quatre fils et sa fille par les communistes. Son père, Tran Van Nan, a été ministre d'Etat chargé de l'économie dans le premier gouvernement indépendant du Vietnam alors dirigé par l'empereur Bao Daï. Il passe ensuite de longues années dans l'opposition. Le 7 décembre 1966, après s'être déclaré candidat à l'élection présidentielle, il est, à son tour, tué à Saïgon.

    Tran Van Ba est exfiltré en France par ses proches un mois après la mort de son père. A partir de la prise de Saïgon, le 30 avril 1975, par les communistes, il ne cessera plus de lutter contre ce régime. Président des étudiants vietnamiens de Paris de 1972 à 1980, il dénonce "les exécutions sommaires", les "camps de rééducation", "l'expansionnisme militaire au Cambodge et au Laos et l'exode des boat people".

    Rentré au Vietnam en juin 1980, il y est exécuté le 8 janvier 1985 malgré les protestations internationales dont celles de Valéry Giscard d'Estaing, Simone Veil ou Laurent Fabius. Bernard Kouchner assiste à la cérémonie mortuaire à Paris.

    Depuis, chaque année, ses proches célèbrent à Paris son souvenir. "Nous voulions juste ériger une stèle avec une courte inscription rappelant son engagement, souligne son frère, Tran Van Tong, la Belgique et les Etats-Unis ont déjà honoré sa mémoire en donnant son nom à divers lieux, la France a cédé à l'ingérence du Vietnam."

    Le député (PS) de Paris, Jean-Marie Le Guen, et le maire (PS) du 13e arrondissement, Jérôme Coumet, avaient déjà envoyé les invitations. "Mais le Vietnam a protesté auprès du ministère des affaires étrangères de Kouchner et de la Mairie de Paris, relate M. Le Guen, le gouvernement a cédé à ces pressions, c'est ridicule."

    Par le Monde

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