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Auto-écoles : Le business des permis de conduire

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  • Auto-écoles : Le business des permis de conduire

    Il n’est un secret pour personne que le permis de conduire s’achète aussi facilement en Algérie.

    Les accidents de la circulation interpellent tout le monde. Et dans cette optique M.Babouche Abderrahmane, président de la Fédération algérienne des auto-écoles, se sent fortement interpellé et, en praticien, donne quelques indications en faisant porter le chapeau surtout à la mauvaise formation et aussi à la corruption.

    Il est pour une véritable formation du conducteur et aussi pour un contrôle rigoureux de cette formation. M.Babouche Abderrahmane est furieux devant ce qu’il qualifie «d’hécatombe de la route». Il exige tout simplement une lutte soutenue «contre l’achat du permis qui, en fait, est tout simplement un cercueil acheté le plus souvent par des pères inconscients et qui offrent à leurs enfants le moyen le plus sûr de se tuer».

    Selon lui, «ni les inondations de Bab El Oued, ni le séisme du 21 mai 2003 n’ont fait autant de victimes que les accidents de la circulation en une seule année.» Et de poursuivre sa diatribe en assurant que «si la fatalité est acceptable, la conscience rejette ces massacres routiers qui ne sont en fait que du ressort de l’homme».

    Notre interlocuteur soulignera qu’«il n’est de secret pour personne que le permis de conduire s’achète aussi facilement en Algérie. C’est un permis qualifié par certains "d’assuré"...Jamais depuis les années 1990, le permis de conduire ne se délivre aussi facilement moyennant bakchich.
    Cette pratique est connue et le résultat est là, stupéfiant et catastrophique.» Selon M.Babouche «il n’y a pas de formation dans les auto-écoles, une grande majorité préfère "vendre" le permis et aucun contrôle n’est exercé ni sur les examinateurs ni sur les autos-écoles».

    Devant notre étonnement, il précise: «J’assume ce que j’avance car je parle en connaissance de cause. Je suis de cette branche que je connais très bien. Certes, il se trouve des auto-écoles sérieuses mais la majorité...» Comme il assure que des enfants de certains responsables «narguent les agents de la circulation et par un simple coup de fil à qui de droit, font restituer le permis retiré et en sus la restitution est enrubannée d’excuses». Selon lui, ces pratiques sont à l’origine des 4000 morts par an et ce qui «me révolte, dira-t-il, c’est qu’il se trouve des gens qui font rejaillir la faute sur les causes matérielles et sur l’état des routes. C’est absolument faux».

    L’homme parle froidement, certes avec un pincement au coeur et surtout le front rouge de colère mais comme il le crie si fort: «Basta!, il y a trop de morts inutiles.» C’est un fléau qui extermine des milliers d’Algériens, généralement, ce sont des jeunes à la fleur de l’âge qui sont les victimes de ce «laxisme» assure M.Babouche qui note aussi que des milliers d’autres sont handicapés et souvent à vie.

    Car soutient-il. C’est par une bonne formation à l’auto-école et par un examen minutieux que l’on obtient un véritable conducteur, ce qui diminuera l’hécatombe humaine et l’ardoise financière. Car selon M.Babouche, «ces accidents coûtent au pays 80 milliards de DA par an».

    En tant que praticien, M.Babouche fait part de ses quatre propositions: reconduire les 21 cas de retrait du permis de conduire, criminaliser la préméditation au volant, dépasser la simple enquête de routine sur les circonstances des accidents de la circulation, en remontant jusqu’au moment de l’obtention du permis, annuler le système d’amende au profit du retrait systématique du permis et procéder au retrait définitif à la seconde infraction.

    C’est à ce prix que l’on pourra combattre ce véritable fléau.

    - L’Expression
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