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La mécanique implacable des faillites bancaires

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  • La mécanique implacable des faillites bancaires

    « Les profits sont privés, les pertes sont publiques ». C'est pour éviter que cet adage ne lui soit à nouveau jeté à la figure que le secrétaire d'Etat américain, Henry Paulson, a renoncé à sauver Lehman Brothers. Après Freddie Mac et Fannie Mae, le contribuable américain ne peut indéfiniment jouer le rôle de pompier ni durablement payer la note accumulée par un système bancaire dont les fondations paraissent aujourd'hui des plus fragiles.

    La crise financière qui secoue le monde depuis un an a obligé de nombreux établissements financiers à enregistrer des pertes sèches sur certains produits financiers nés de la titrisation (CDO, ARS...). Contraints de respecter les ratios prudentiels de solvabilité (le ratio McDonough fixe à 8 % des fonds propres le niveau de couverture), ces établissements ont dû, au cours des derniers mois, renforcer leurs fonds propres par des appels au marché au fur et à mesure que de nouveaux foyers de pertes apparaissaient. Merrill Lynch, Citi, UBS... ont largement recouru aux fonds souverains pour reconstituer leur capital.

    Dans le cas de Lehman Brothers, les sommes perdues ont été si importantes que la banque centenaire ne disposait plus des fonds propres suffisants pour honorer ses engagements auprès d'autres banques prêteuses.
    Une banque étant une entreprise comme une autre, elle se retrouve en « dépôt de bilan » lorsqu'elle ne peut plus faire face à ses engagements. Les premiers à faire les frais d'une faillite bancaire sont, bien entendu, les actionnaire, qui voient le cours de leur action s'effondrer. Viennent ensuite les banques qui ont prêté de l'argent à leur confrère défaillant, ou qui ont pu acquérir des obligations et autres produits financiers émis préalablement par l'établissement en faillite. C'est là que les choses se corsent et font craindre un effet domino.

    Un risque de contagion

    En laissant une ardoise à ses confrères, la banque en liquidation peut mettre en péril la solvabilité des autres établissements. Ceux dont la situation financière est déjà tendue sont en première ligne s'ils disposaient de créances sur la banque en faillite.

    Le risque de contagion, le risque systémique, est d'autant plus crédible que la banque en liquidation est contrainte de vendre en catastrophe un certain nombre d'actifs (immobilier, participations dans des sociétés cotées ou non cotées...). Ce phénomène de « vente en catastrophe » entraîne une baisse des valorisations sectorielles (dans l'immobilier par exemple).
    Il oblige tous les acteurs du secteur à revoir la valorisation de leur bilan à l'aune des montants retenus dans les dernières transactions... de nouvelles provisions doivent alors être passées, entraînant de nouveaux besoins en fonds propres.

    Les « mieux lotis » sont finalement les clients de la banque. En France, le Fonds de garantie des dépôts prévoit d'indemniser chaque client à hauteur de 70.000 euros par enseigne, quel que soit le nombre de comptes ouverts. En outre, en cas de défaillance d'un établissement, l'Etat pourrait être tenté d'apporter directement des fonds publics (nationalisation) ou de créer un fonds de sauvetage.

    Par le journal des Finances
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