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L’Algérie est assurée de réaliser en 2008, 80 milliards de dollars de recettes grâce aux hydrocarbures, a affirmé le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, en visite dans la wilaya de Skikda. M.Khelil a déclaré que ce résultat de 80 milliards de dollars sera réalisé «quelles que soient les circonstances» et était la conséquence de la chute du dollar qui a entraîné une hausse du prix du baril du pétrole. La grande partie de cette manne sera certainement engloutie par une facture alimentaire nationale de plus en plus lourde. L’Algérie présente, en effet, une facture alimentaire qui pourrait atteindre 8 milliards de dollars vers la fin de cette année, soit une évolution des importations de près de 70% par rapport à l’année précédente relèvent des données du Cnis (Centre national de l’information des statistiques et des Douanes).
Cette facture tournait autour de 4,82 milliards de dollars en 2007. Pour en revenir à la déclaration du ministre de l’Energie et des Mines, l’Algérie donne, encore une fois, l’image d’un pays de paradoxes où cohabitent aisance financière au plan macroéconomique et pauvreté de production si bien que le pays dépend presque exclusivement des importations et corrobore l’avis de nombre d’économistes qui taxent cette embellie qui profite au pays d’économie «capuccino» en raison de l’effet moussant des hydrocarbures qui cache la médiocrité des autres indicateurs dont une conséquente facture d’importation de produits alimentaires.
Ce qui constitue autant de menaces pour l’économie nationale, surtout que les prix des denrées alimentaires accusent un net surenchérissement à l’échelle internationale. Aussi, et en raison de la faiblesse des entreprises algériennes, cette aisance financière est loin de constituer pour notre pays un bouclier efficace contre les turbulences qui frappent l’économie mondiale. Elle ne peut donc qu’être vulnérable à la hausse des denrées alimentaires sur les marchés mondiaux. Dans ce contexte mondial de plus en plus inflationniste, l’Algérie n’est donc nullement épargnée, comme le laisse entendre un récent rapport du FMI: «D’un point de vue macroéconomique, nous observons en conséquence un affaiblissement des positions de la balance des paiements et des budgets nationaux, ainsi qu’une accélération de l’inflation», a noté ledit rapport. Ce dernier ajoute que le taux d’inflation moyen dans les pays à faible revenu a progressé de près de trois points de pourcentage au deuxième trimestre de 2008 et devrait dépasser 13% d’ici à la fin de l’année. «Comme nous le savons tous», a souligné M.Strauss-Kahn, directeur général du FMI, «l’inflation touche tout le monde, mais en particulier les pauvres». Même si certaines analyses projettent que cette embellie se poursuive à l’horizon 2010, avec à la clé un volume des réserves de changes qui avoisinerait les 150 milliards de dollars, pour un niveau de dette extérieur quasi nul, les appréhensions demeurent quant à la sécurité alimentaire du pays.
Puisque l’augmentation frénétique de la facture alimentaire contraste violemment avec un secteur agroalimentaire national insignifiant. Dans le meilleur des cas, les exportations agricoles ont à peine atteint les 89 millions de dollars ce qui ne représente que 2% des exportations alimentaires. Si le rythme des importations a jusque-là été supporté, c’est principalement grâce à la manne pétrolière (54 milliards de dollars durant les cinq derniers mois) qui ont dégagé un excédent commercial de 29 milliards de dollars. Or cette euphorie pourrait être sérieusement compromise en cas de «choc pétrolier». L’Algérie pourra-t-elle se libérer d’un schéma de production qui hypothèque son avenir alimentaire?
source : l'Expression
Cette facture tournait autour de 4,82 milliards de dollars en 2007. Pour en revenir à la déclaration du ministre de l’Energie et des Mines, l’Algérie donne, encore une fois, l’image d’un pays de paradoxes où cohabitent aisance financière au plan macroéconomique et pauvreté de production si bien que le pays dépend presque exclusivement des importations et corrobore l’avis de nombre d’économistes qui taxent cette embellie qui profite au pays d’économie «capuccino» en raison de l’effet moussant des hydrocarbures qui cache la médiocrité des autres indicateurs dont une conséquente facture d’importation de produits alimentaires.
Ce qui constitue autant de menaces pour l’économie nationale, surtout que les prix des denrées alimentaires accusent un net surenchérissement à l’échelle internationale. Aussi, et en raison de la faiblesse des entreprises algériennes, cette aisance financière est loin de constituer pour notre pays un bouclier efficace contre les turbulences qui frappent l’économie mondiale. Elle ne peut donc qu’être vulnérable à la hausse des denrées alimentaires sur les marchés mondiaux. Dans ce contexte mondial de plus en plus inflationniste, l’Algérie n’est donc nullement épargnée, comme le laisse entendre un récent rapport du FMI: «D’un point de vue macroéconomique, nous observons en conséquence un affaiblissement des positions de la balance des paiements et des budgets nationaux, ainsi qu’une accélération de l’inflation», a noté ledit rapport. Ce dernier ajoute que le taux d’inflation moyen dans les pays à faible revenu a progressé de près de trois points de pourcentage au deuxième trimestre de 2008 et devrait dépasser 13% d’ici à la fin de l’année. «Comme nous le savons tous», a souligné M.Strauss-Kahn, directeur général du FMI, «l’inflation touche tout le monde, mais en particulier les pauvres». Même si certaines analyses projettent que cette embellie se poursuive à l’horizon 2010, avec à la clé un volume des réserves de changes qui avoisinerait les 150 milliards de dollars, pour un niveau de dette extérieur quasi nul, les appréhensions demeurent quant à la sécurité alimentaire du pays.
Puisque l’augmentation frénétique de la facture alimentaire contraste violemment avec un secteur agroalimentaire national insignifiant. Dans le meilleur des cas, les exportations agricoles ont à peine atteint les 89 millions de dollars ce qui ne représente que 2% des exportations alimentaires. Si le rythme des importations a jusque-là été supporté, c’est principalement grâce à la manne pétrolière (54 milliards de dollars durant les cinq derniers mois) qui ont dégagé un excédent commercial de 29 milliards de dollars. Or cette euphorie pourrait être sérieusement compromise en cas de «choc pétrolier». L’Algérie pourra-t-elle se libérer d’un schéma de production qui hypothèque son avenir alimentaire?
source : l'Expression
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