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Hépatite B et sclérose en plaques ?

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  • Hépatite B et sclérose en plaques ?

    Il n'y aurait pas de lien entre hépatite B et sclérose en plaques chez l'enfant, sauf dans un sous-groupe particulier.

    Le Ministère de la Santé avait l'intention de relancer la vaccination des enfants contre l'hépatite B dans les prochaines semaines. Et patatras, une nouvelle étude non encore publiée, mais déjà médiatisée, si elle ne met pas en évidence une augmentation globale du risque de sclérose en plaques, montre dans un sous-groupe d'enfants vaccinés un risque accru. Lundi, la Commission nationale de pharmacovigilance examinera ce nouveau travail. Mercredi, le Comité technique des vaccinations se réunira pour déterminer s'il y a lieu de modifier la politique vaccinale. Les experts chargés du dossier prennent l'affaire au sérieux, mais ne semblent pas inquiets. Plusieurs considèrent que ces résultats apparaissent comme étant des artefacts statistiques.

    En 1994, Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé, recommande pour la première fois la vaccination systématique des enfants contre l'hépatite B. Des millions de personnes se font alors vacciner en quelques mois, alors qu'elles n'en ont absolument pas besoin. Rapidement, une polémique - qui refait surface à intervalles réguliers - fait rage sur les risques de sclérose en plaques liés à cette vaccination. Les autorités sanitaires décident de maintenir le vaccin pour les nourrissons mais ne le recommandent que pour les adultes à risque (personnel soignant, homosexuels, toxicomanes, voyageurs…).

    « Torturer les données »

    Jusqu'à présent, si les études concernant le risque chez l'adulte laissent persister quelques zones d'ombre, les enquêtes chez l'enfant étaient rassurantes. En 2008, l'équipe du Pr Marc Tardieu (service de neurologie, hôpital du Kremlin-Bicêtre) avait montré lors d'une étude de cas témoins portant sur 147 enfants atteints de sclérose en plaques (ce n'est qu'après deux poussées de la maladie que le diagnostic est porté) que la vaccination contre l'hépatite B n'était pas associée à un risque neurologique accru.

    Pour aller plus loin, l'équipe de Marc Tardieu s'est penchée non seulement sur les enfants ayant eu au moins deux poussées de la maladie mais sur des enfants n'ayant souffert que d'une seule poussée. Selon les résultats bientôt publiés, il n'y a pas de risque accru d'avoir une poussée de sclérose en plaques après vaccination. Les chercheurs se sont alors penchés sur d'autres sous-groupes. En s'intéressant uniquement aux enfants de ce groupe à jour de leur carnet de vaccination, ils calculent que le fait d'avoir reçu le vaccin Engerix B multiplie par 1,7 le risque d'avoir une poussée de sclérose en plaques, alors que le vaccin par Genhevac est associé à un risque non significatif de 1,5.

    Que faut-il penser de tout cela ? « Cette étude ne montre pas de lien global entre vaccin contre l'hépatite et maladie neurologique, soutient le Pr Dominique Costagliola (une épidémiologiste de renom, Inserm). Mais je crois que quand on torture les données, quand on multiplie les sous-groupes, on finit toujours par trouver des résultats positifs. » D'autres experts confirment. Reste à savoir dans quel sens conclura le Comité technique des vaccinations. La polémique sur ce vaccin, si elle mérite d'être prise au sérieux, a la particularité d'être franco-française, alors que d'autres pays le recommandent à tous les nourrissons.

    Par le Figaro
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