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Les pénuries d'essence échauffent les esprits aux Etats-Unis

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  • Les pénuries d'essence échauffent les esprits aux Etats-Unis

    "Je n'ai jamais vu ça." Après seize ans passés dans sa petite station-service "E-Z Tackle" de la route 117, en Caroline du Nord, le vieux Gary Bevell n'en revient toujours pas. Cinq jours ont été nécessaires avant que son fournisseur livre sa commande d'essence. "Et encore, j'ai de la chance, dit-il. Certaines pompes sont totalement à sec. Ici, je m'en sors parce que je vends aussi des cannes à pêche et du matériel de chasse."

    Depuis une semaine, la pénurie de carburant touche de nombreuses régions du sud-est des Etats-Unis, créant l'inquiétude parmi les populations. Une situation née de la baisse des activités des raffineries et un ralentissement de la production dans le golfe du Mexique, frappé par les passages successifs, début septembre, des cyclones Gustav et Ike.

    Dans les petites villes reculées du nord-est de l'Alabama jusqu'au cœur de la Caroline du Nord, les automobilistes font parfois des heures de queue pour un plein de carburant. A Atlanta, capitale de la Géorgie, près de la moitié des stations ont temporairement mis la clé sous la porte. Deux points de vente ont été réquisitionnés par la municipalité afin de garantir l'approvisionnement des véhicules publics de la ville.

    APPELS AU CALME


    Un haut responsable d'une entreprise pétrolière est allé jusqu'à préconiser l'annulation d'un match de football américain, samedi, dans la région, pour éviter les déplacements en voiture. Une proposition jugée "ridicule" et repoussée par le gouverneur de l'Etat, Sonny Perdue.

    A Asheville, petite agglomération située à l'extrémité ouest de la Caroline du Nord, une zone très affectée par les restrictions, l'université a interrompu ses cours depuis le milieu de la semaine. Charlotte a vu les prix à la pompe augmenter de près de 40cents en quelques jours. Et certaines stations ont demandé de limiter les achats d'essence à 50 dollars.

    Plus à l'est, à Goldsboro, cité-dortoir pour cols bleus et retraités sans histoires, la plupart des points de vente ont été approvisionnés samedi en soirée. Seule Comco, une station privée sur Ash Street, une des artères centrales, reste désespérément vide. "Nous n'avons rien à vendre depuis vendredi, indique Sally, furieuse, derrière sa caisse. C'est tout le système qui est en crise. Les crédits, la finance, l'emploi et maintenant l'essence avec une chaîne de distribution malade!" "J'en veux à tous les politiques, lâche Laurie, debout aux côtés de sa collègue. A Obama et à McCain, mais surtout au président Bush qui n'a rien vu venir et ne fait que colmater les brèches avec des plans dont on ne sait pas très bien où ira l'argent." Face à la gravité de situation, les autorités locales ont lancé des appels au calme. L'Agence de protection de l'environnement a même suspendu certaines normes antipollution en matière d'additifs afin d'accélérer la distribution.

    Selon les estimations du département de l'énergie, 63% de la production pétrolière du Golfe était encore interrompue, mercredi, et de nombreuses raffineries du sud du pays n'avaient toujours pas atteint leur rendement maximal. En temps normal, les capacités de raffinage sur le littoral de la Louisiane et du Texas totalisent près de 40% des capacités américaines.

    "Les pertes de production sont similaires à celles subies après les cyclones Rita et Katrina (il y a trois ans), a déclaré Anne Peebles, porte-parole de Shell, au Washington Post. Certes, les dégâts subis par les installations pétrolières ont été moins importants cette fois-ci, mais le temps de remise en ordre est tout aussi long en raison du caractère consécutif des dernières tempêtes." Selon elle, les capacités de production seront normalisées "dans les prochaines semaines", sans donner plus de détail. Trois mois après le passage de Katrina, en 2005, un quart de la production était toujours interrompu.

    "Le spectacle des files d'attentes à la pompe avec des prix de l'essence à la hausse, combiné aux images de Wall Street de ces derniers jours, a été difficile pour les habitants de la région, souligne Barry Yeoman, journaliste-bloggeur très en vue de Durham. Si l'on y ajoute une absence totale de transports publics et des habitations toujours plus éloignées du lieu de travail, vous avez tous les ingrédients pour développer un sentiment général d'anxiété au sujet de l'économie. Sentiment qui n'est pas sans favoriser très légèrement le candidat Obama." Même dans cette partie du pays où la population reste traditionnellement proche du Parti républicain.

    Par Le Monde

  • #2
    Tant mieux que la crise s'accentue. Et j'espère que ce sera un mal pour un bien pour que les américains ouvrent les yeux et votent pour Obama et non pour le zombie MacCain (dixit Nassim).
    Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

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