Islamophobie:cartes porno pour l'Aïd el-Fitr...
Omar Djellil a fini par craquer. Employé à la mairie de la ville de
Bordeaux depuis le mois juillet 2005, son contrat allait jusqu'à la fin
de l'année. Mais c'est au mois d'octobre 2005 que ce musulman de 35 ans
a présenté sa démission. Il n'en pouvait plus d'être la cible de
l'islamophobie de certains de ses collègues.
Des cartes porno pour l'Aïd el-Fitr
Le 5 décembre dernier, Hugues Martin, député-maire de Bordeaux, répond
en chat à des internautes. Il est interpellé sur le cas Omar Djellil. «
Il y a 4 000 agents à la ville de Bordeaux, de toutes appartenances
philosophiques ou religieuses, répond Monsieur le maire. Il y a
notamment et depuis bien longtemps de très nombreux collaborateurs de
confession musulmane. Jamais, je dis bien, jamais, il n'y a eu ce type
de débordements. J'ai immédiatement fait diligenter une enquête
administrative et renouvelé les instructions pour que de tels
agissements, s'ils sont avérés, soient lourdement sanctionnés. »
Pour Omar, il ne fait de doute que ces agissements sont avérés. C'est
bien à lui que certains collègues refusaient de serrer la main. C'est
bien sur son bureau qu'on a déposé des tranches de porc, cette viande
dont il ne veut pas manger. Omar n'a pas de doute sur la haine que
certains de ses collègues expriment envers sa religion. Comment
douterait-il encore, après avoir reçu, à la fin du ramadan, une
enveloppe de « Bon ramadan » contenant des photos pornographiques
mettant en scène des femmes en Hijab? Et lorsque, après quatre mois de
calvaire, il se résigne et démissionne, c'est une lettre anonyme qui
lui est adressée à son domicile: « Pour une mairie propre bye bye! »
Elle est signée « Des collègues heureux ».
Si Omar a tenu quatre mois, c'est qu'il ne manque pas de ressources.
Malgré les vexations, il garde la tête froide et tente de donner du
sens à l'inexpliquable: « quand, dans un service de trente personnes,
il n'y a aucun Noir ni Maghrébin, qu'est-ce qui se passe face à la
différence ? On ne sait pas la gérer.»
Quitter la France
Aujourd'hui Oumar Djellil envisage de quitter la France où il est né.
Il compte tenter sa chance ailleurs. Aux Etats-unis ou peut-être en
Grande-Bretagne. « La terre de Dieu est vaste ». Oumar rêve de pays où
il peut être musulman sans souffrir d'une atmosphère d'islamophobie.
Car l'oppression commence lorsque l'on se sent à portée d'une
oppression.
Omar Djellil a fini par craquer. Employé à la mairie de la ville de
Bordeaux depuis le mois juillet 2005, son contrat allait jusqu'à la fin
de l'année. Mais c'est au mois d'octobre 2005 que ce musulman de 35 ans
a présenté sa démission. Il n'en pouvait plus d'être la cible de
l'islamophobie de certains de ses collègues.
Des cartes porno pour l'Aïd el-Fitr
Le 5 décembre dernier, Hugues Martin, député-maire de Bordeaux, répond
en chat à des internautes. Il est interpellé sur le cas Omar Djellil. «
Il y a 4 000 agents à la ville de Bordeaux, de toutes appartenances
philosophiques ou religieuses, répond Monsieur le maire. Il y a
notamment et depuis bien longtemps de très nombreux collaborateurs de
confession musulmane. Jamais, je dis bien, jamais, il n'y a eu ce type
de débordements. J'ai immédiatement fait diligenter une enquête
administrative et renouvelé les instructions pour que de tels
agissements, s'ils sont avérés, soient lourdement sanctionnés. »
Pour Omar, il ne fait de doute que ces agissements sont avérés. C'est
bien à lui que certains collègues refusaient de serrer la main. C'est
bien sur son bureau qu'on a déposé des tranches de porc, cette viande
dont il ne veut pas manger. Omar n'a pas de doute sur la haine que
certains de ses collègues expriment envers sa religion. Comment
douterait-il encore, après avoir reçu, à la fin du ramadan, une
enveloppe de « Bon ramadan » contenant des photos pornographiques
mettant en scène des femmes en Hijab? Et lorsque, après quatre mois de
calvaire, il se résigne et démissionne, c'est une lettre anonyme qui
lui est adressée à son domicile: « Pour une mairie propre bye bye! »
Elle est signée « Des collègues heureux ».
Si Omar a tenu quatre mois, c'est qu'il ne manque pas de ressources.
Malgré les vexations, il garde la tête froide et tente de donner du
sens à l'inexpliquable: « quand, dans un service de trente personnes,
il n'y a aucun Noir ni Maghrébin, qu'est-ce qui se passe face à la
différence ? On ne sait pas la gérer.»
Quitter la France
Aujourd'hui Oumar Djellil envisage de quitter la France où il est né.
Il compte tenter sa chance ailleurs. Aux Etats-unis ou peut-être en
Grande-Bretagne. « La terre de Dieu est vaste ». Oumar rêve de pays où
il peut être musulman sans souffrir d'une atmosphère d'islamophobie.
Car l'oppression commence lorsque l'on se sent à portée d'une
oppression.