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Crise financière planétaire : L’économie algérienne n’est pas à l’abri

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  • Crise financière planétaire : L’économie algérienne n’est pas à l’abri

    L’Algérie sera touchée indirectement avec la chute des prix du pétrole, celle de la valeur du dollar (monnaie de paiement des exportations d’hydrocarbures), des taux d’intérêt de nos placements (bons du Trésor US à rendement nul, ou même négatif), l’accroissement de l’inflation importée (accroissement de la valeur de nos importations et une facture qui risque d’exploser en 2008-2009)

    Liberté économie a tenté d’en savoir un peu plus sur les «dommages collatéraux», d’évènements financiers graves se déroulant géographiquement loin de l’Algérie, mais qui pourraient avoir des incidences notables sur l’économie algérienne, du fait des liens tissés par la mondialisation entre l’ensemble des acteurs financiers, bancaires et, d’une manière plus générale, économiques de la planète. Dans ce but, deux éminents experts ont été approchés : Mohamed Gharnaout et Nacer Bouyahiaoui, tous deux experts financiers connus. La même question leur a été posée.

    Dr Nacer Bouyahiaoui : Le fait que la Bourse d’Alger ne dispose pas de valeurs étrangères, et surtout américaines, qu’elle ne soit pas connectée à l’économie mondiale l’a protégée d’une certaine manière.

    Comme prévu, même si le gouvernement des USA n’a pas jugé utile d’intervenir pour sauver Lehman Brothers, il l’a bel et bien fait pour AIG (Amercican International Group) le géant américain de l’assurance. Or, cette crise est si rapide dans son extension que les marchés financiers, livrés à la spéculation, ne réussissent pas à se stabiliser. Il est certain que si beaucoup de monde perd de l’argent, beaucoup de monde en gagne. Ceux qui sont les plus sensibles à la psychologie du marché profitent de cette instabilité. Je pense que l’un de ceux qui sont en train de gagner beaucoup d’argent, c’est Georges Soros et sa compagnie de Hedges Funds. Il avait fait de bonnes analyses en déduisant les conclusions qui s’imposaient. Il est un adepte de la veille stratégique et de la veille boursière et dispose de personnels hautement qualifiés, ce qui lui a permis de juger de l’état réel de nombreuses banques parmi les plus huppées. Il a même été à l’origine de la crise financière asiatique en 1997 ».

    Liberté économie : Est-ce une chance que la Bourse d’Alger soit à peu près déconnectée de l’économie mondiale ?

    «L’Algérie sera touchée indirectement avec la chute des prix du pétrole, celle de la valeur du dollar (monnaie de paiement des exportations d’hydrocarbures), des taux d’intérêt de nos placements (bons du Trésor US à rendement nul, ou même négatif), l’accroissement de l’inflation importée (accroissement de la valeur de nos importations et une facture qui risque d’exploser en 2008-2009).

    Un regret tout de même : les principaux marchés financiers sont au bord de l’asphyxie et manquent de liquidités. Si nous n’avions pas remboursé notre dette par anticipation, nous aurions pu avantageusement négocier le remboursement aussi bien avec le club de Paris qu’avec le club de Londres. Nous aurions obtenu une réduction des taux d’intérêt et même dans le remboursement du principal. Il faut savoir que la plupart des banques ou des groupes financiers ne connaissent pas encore avec précision l’état de leurs pertes : tous ou presque possèdent des values dans l’immobilier qu’ils n’arrivent pas à échanger contre des liquidités ou du crédit auprès d’autres banques.

    C’est pour cela que les banques centrales ont été contraintes d’injecter de l’argent dans le marché financier. Car, même s’il existe des liquidités, les banques refusent de prêter et de garantir les crédits. Un concept nouveau s’applique au système financier actuel : celui de vélocité. Le système financier actuel est interconnecté et l’information y évolue en temps réel faisant le tour du monde à la manière d’un feu de brousse, et y suscitant les mêmes paniques souvent. Même les autorités monétaires n’arrivent pas à coordonner leurs efforts en même temps pour juguler la crise. Dans les bastions du libéralisme, il existe deux clans opposés : celui qui préconise une stricte régulation des marchés financiers et celui qui est totalement opposé à une réglementation rigide qui tuerait leur dynamique et limiterait ce qui fait leur force, la prise de risque.

    La Sec, qui est l’organisme américain de contrôle de la Bourse a demandé aux hedges hunds de présenter leurs canevas de placements spéculatifs jouant la baisse (short selling). Il est utile de rappeler que le naufrage de Lehman Brothers et d’autres institutions financières réputées solides est, pour une grande part, l’œuvre de ces hedges funds. Georges Soros, leur initiateur, dispose d’une véritable machine de guerre organisée. C’est lui qui a mis en place les normes de la spéculation de ces hedges funds. Le modus operandi consiste à détecter les points faibles de certaines institutions financières réputées solides et de spéculer à la baisse sur leurs valeurs, tout en distillant des informations orientées à leur propos, grâce à un réseau étoffé de médias, plus ou moins complices. Le but est d’entraîner dans le mouvement d’autres hedges funds afin de provoquer un mouvement baissier. Il s’agira de vendre ces valeurs dès qu’elles auront repris leurs cours vers la hausse.

    Un groupe de banques importantes est en train de rassembler plus de 200 milliards de dollars afin de calmer les marchés financiers. Il est tout à fait inutile de se demander où est passée tout à coup l’orthodoxie économique affichée de tout temps par les pays capitalistes. Le secrétaire d’Etat au Trésor américain vient de proposer un plan destiné à venir en aide à la Bourse de Wall Street, à hauteur de 500 milliards de dollars, ce qui portera les aides successives des pouvoirs publics destinées au système financier et aux banques, à la somme de 1000 milliards de dollars !... Plan approuvé par le président Bush et même des sénateurs démocrates. Il est en effet peu souhaitable pour le reste de la planète que l’économie américaine entre en récession.

    Selon le Dr Bouyahiaoui, le fait que l’assureur américain AIG ait été sauvé in extremis par les pouvoirs publics est loin d’être innocent. Cet acte prouve, s’il en est encore besoin, que le capitalisme a toujours systématiquement pour vocation de privatiser les gains (au profit du seul capitaliste) et de socialiser les pertes, en les faisant supporter à la communauté nationale, par des licenciements, des programmes d’austérité, et la mise en branle de la répression contre toute manifestation de colère populaire.

    Il n’en demeure pas moins que l’impact de cette crise financière sur les marchés financiers est très importante : à New York, Londres, Frankfurt, et ailleurs sur les grandes places boursières de la planète, il y aura tout d’abord de grosses pertes d’emploi, des pertes de revenus. A titre d’exemple, une ville comme New York perd un véritable pactole issu des transactions boursières de Wall Street. Mais le marché finira par se reprendre tôt ou tard. Il s’agit seulement de réfléchir aux moyens de calmer les traders, les spéculateurs et les investisseurs. On peut d’ores et déjà imaginer que les banques et institutions financières qui réussiront à se tirer sans trop de casse de cette crise, vont pouvoir faire beaucoup de bénéfices, à se partager entre rescapés, une fois la crise passée. Ce sera le meilleur moment pour placer un fonds souverain dans des entreprises solides européennes ou américaines, comme Gaz de France, Air Liquide, Total, Alstom, General Electric, etc.»

    Sonatrach et des sociétés Us en Algérie, les premières exposées ?

    Curieusement, ce sont les banques d’investissement qui perdent des plumes et les banques commerciales qui raflent la mise. Il ne faut pas se tromper : cette crise n’est pas celle du subprime, mais provoquée par les fonds spéculatifs. Preuve qu’il n’y a pas que des perdants dans cette crise.
    L’absence d’une bourse fonctionnelle n’a fait que cacher les dégâts subis par les finances publiques selon Mohamed Gharnaout qui affirme que les banques qui ont été en difficulté, et parfois ruinées à la suite de la crise, sont toutes des banques d’investissement.

    Liberté économie : « L’économie algérienne est-elle à l’abri de graves retombées dues aux remous du système financier international, à la lumière des graves développements de la crise financière qui a touché l’ensemble des places boursières les plus notables dans le monde, et poussé à la faillite des banques importantes ? »

    M. Gharnaout : « Un groupe de banques centrales parmi les plus importantes de la planète a injecté 247 milliards de dollars de liquidités dans le circuit monétaire. Même la Russie a été touchée par la tourmente et a été contrainte de faire intervenir sa banque centrale pour calmer le jeu. La Bourse de Moscou a fermé dès mercredi 17 septembre pour ne rouvrir que le vendredi 19. Cette crise n’a pu toucher la Russie que parce qu’elle avait décidé de rendre le rouble totalement convertible dès juillet 2006.

  • #2
    Dans les faits, Lehman Brothers n’a été que le révélateur d’une crise longtemps minimisée voire niée par les Américains. La crise actuelle taduit un avenir plutôt angoissant, car elle signifie que les choses sont loin d’être maîtrisées, ou qu’elles ont pris fin. L’effet dominos est toujours à l’œuvre, et AIG n’a pu être sauvée qu’in extremis par la FED. Il ne serait pas étonnant qu’AIG soit impliquée, d’une façon ou d’une autre, dans l’assurance ou la réassurance des produits pétroliers et donc de Sonatrach, et, dans tous les cas, elle doit être présente dans l’ensemble des entreprises américaines qui travaillent en Algérie. AIG possède 70 millions de clients dans le monde, et rares sont les Américains qui ne doivent pas être liés, d’une façon ou d’une autre, à AIG, question assurance et crédits hypothécaires.

    Déjà, avec raison, les Américains ont considéré que des entreprises comme Fanny Mae et Freddie Mac sont trop importantes pour être mises en faillite (too big to fail). Si le gouvernement fédéral, après avoir organisé la vente de Bearn Stears à JP Morgan, avec une cotation ridicule, soit 2 dollars l’action, puis 10 dollars, a décidé du sauvetage de Fanny Mae et de Freddie Mac (à eux deux représentant la moitié des capitaux des crédits hypothécaires soit 6 000 milliards de dollars, et l’équivalent du PIB de la Russie, de l’Inde et de la Chine réunies !), a, pour des raisons particulières aux actionnaires de Lehman Brothers, laissé le choix aux actionnaires de la banque d’affaires de se mettre sous la protection du chapitre XI de la loi sur les faillites. Les actionnaires de Lehman Brothers ont décidé de vendre des actifs au prix du marché (Lehman Brothers possédait des actifs équivalant à 691 milliards de dollars, avec un résultat bénéficiaire de plus de 6,7 milliards de dollars, pour 2007 et un déficit de 3,7 milliards de déficit pour 2008), plutôt que de céder leurs actions au rabais. Ils sont en train de vendre des actions à Barclays pour 3 milliards de dollars (GB), à Sumitomo (Japon), etc.

    Une chose curieuse à relever cependant: toutes les banques qui ont subi des difficultés, qui les ont parfois menées à la faillite, sont des banques d’investissement. On peut se demander si ce genre d’institution financière a encore de l’avenir désormais, puisque, comble d’ironie, ce sont les banques commerciales qui, profitant de leurs malheurs, les ont rachetées en fin de compte et à vil prix ! Citons Merryl Lynch avec un CA de 63 milliards de dollars et 1000 milliards d’actifs a été cédée à 50 milliards de dollars, alors que de nombreuses banques attendent leur tour, entre autres Morgan Stanley, Goldman Sachs, Washington Mutual et de nombreux hedges funds et Sicav, beaucoup de fonds de pensions aussi. Et ceci pour les institutions connues ou déclarées à ce jour, en attendant ce que nous réserve l’avenir.

    Existe-t-il une parade à ce genre de marasme ?

    M. Gharnaout : l’erreur à ne pas commettre surtout, c’est de sous-estimer l’ampleur de la crise actuelle qui ne touche pas uniquement le secteur financier. Le secteur financier n’est au fond qu’un réceptacle au cœur d’une mécanique d’une extrême complexité qui met en jeu les finances publiques, le secteur extérieur (dettes, balance des paiements), le secteur réel, d’une part. Il faut savoir d’autre part que cette crise n’est pas née avec le problème des subprimes. Elle est la résultante d’une multitude de mini crises qui sont nées entre 1987 et 2007-2008. En 1987, faut-il le rappeler, la Bourse de New York a dû stopper sur injonction de la FED, pour ne redémarrer qu’avec l’injection de liquidités.

    L’absence d’une Bourse fonctionnelle en Algérie, n’a-t-elle pas, du fait même de cette déconnexion, protégé les valeurs négociées, contrairement à ce qui s’est produit dans les autres bourses du monde ?

    L’absence d’un Bourse fonctionnelle en Algérie ne fait que cacher les dégâts réels supportés par les finances publiques. Les retombées négatives sur le secteur économique sont réelles du fait même que c’est l’Etat qui refinance, et parfois recapitalise, les banques publiques et assainit les entreprises publiques. En 2007, toutes ces opérations ont coûté au Trésor plus de 5 milliards de dollars. Si le Trésor ne disposait pas d’un bon matelas de réserves, le citoyen aurait été mis à contribution : par de nouveaux impôts, des licenciements, des produits de première nécessité plus rares et plus chers, car moins soutenus par l’Etat, et la diminution drastique du niveau de transferts sociaux.

    La quasi récession, due à la baisse de l’activité économique, a rétréci la demande en produits énergétiques. C’est ainsi que les revenus du pays ont baissé, en même temps que la valeur du dollar, rendant les importations plus chères et faisant fondre nos réserves de change. La gestion de ces deniers publics devrait se faire avec plus de prudence et de circonspection.

    Le pays n’est pas à l’abri d’une crise interne due à un nouveau contre choc pétrolier, prévu par M. Chakib Khelil lorsqu’il présidait l’OPEP, et en réponse aux demandes instantes des pays consommateurs d’énergie d’augmenter la production d’hydrocarbures, au moment où le marché regorgeait d’énormes quantités de pétrole soumises à la spéculation effrénée. Les pays dont les revenus sont tirés essentiellement des hydrocarbures courent le risque de subir une catastrophe analogue à celle que les Saoudiens ont provoquée au cours des années 1980, avec la guerre des prix qui a conduit l’Algérie à la cessation de paiement et à la mise sous tutelle du FMI. Une réédition de cette phase n’est pas à écarter lorsqu’on sait que l’Arabie Saoudite est devenue depuis des lustres le pré carré des Américains, toujours prêts à tout pour s’approvisionner en pétrole bon marché, quitte à semer des guerres sur l’ensemble de la planète.

    - Liberté

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    • #3
      c'est quoi ces aneries, ils veulent nous faire croire que l Algerie a une économie? ah elle est bonne la blague, l algerie a bien une economie, informelle, tout fonctionne au marché noir, a part bien sur la vente du petrole et de ces derives.

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