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Le ramadhan en Algérie, le mois des plats sophistiqués

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  • Le ramadhan en Algérie, le mois des plats sophistiqués

    C'est durant le Ramadan que les Algériennes font montre de leurs meilleurs talents de cuisinières, en composant une grande variété de plats destinés à couvrir la table de l'iftar et à satisfaire les envies de leurs familles affamées.

    Elles font tout pour obtenir de nouvelles recettes et les transformer en mets délicieux, quel qu'en soit le coût. Leurs maris sont heureux de subvenir à cette dépense supplémentaire, dans la mesure où ils ont la possibilité d'apprécier leurs plats favoris de l'iftar.

    Il n'y a pas que les commerçants à voir là l'occasion de réaliser de bons chiffres d'affaires lors de cette chasse annuelle aux recettes. Les journaux consacrent des pages entières à présenter des menus sophistiqués, classés par ordre de prix, et les livres de cuisine s'arrachent. Durant le Ramadan, leurs ventes doublent, explique Atmane, gérant d'une librairie dans la rue Didouche Mourad à Alger.

    La télévision algérienne ajoute à cette "cuisino-mania" en diffusant des émissions durant lesquelles des chefs expliquent comment préparer leurs spécialités.

    "Ce menu est facile à préparer", explique l'un d'entre eux à son public. "Et ça ne revient pas cher."

    Les Algériens trouvent également des idées de menu sur le web.

    "Je consulte régulièrement l'internet pour trouver des recettes spéciales originaires de certains pays, en particulier du Maroc et de Tunisie", explique Fatma Zahra.

    Elle estime que les idées de menu de l'Iftar sur l'internet sont plus intéressantes que celles présentées dans les journaux ou à la télévision, explique-t-elle à Magharebia, parce qu'elles proviennent d'autres pays.

    "Quand il s'agit de recettes", ajoute-t-elle, "le prix n'est pas un problème."

    Fatma n'est pas la seule à vouloir préparer les plats du Ramadan les meilleurs et les plus délicieux, quel qu'en soit le prix. Certains vont même jusqu'à s'endetter pour répondre à la charge supplémentaire sur le budget familial.

    Kamel Azouz, salarié dans une société de sécurité, économise toujours en prévision du Ramadan, pour pouvoir dépenser cet argent en nourriture pendant le mois. Sa femme prépare tous ses plats spéciaux avec de la viande, explique-t-il, bien qu'il mange rarement de la viande durant le reste de l'année à cause de son prix.

    Selon l'économiste Mourad Boukella, le budget alimentation des Algériens représente normalement entre 55 et 60 pour cent de leurs salaires. Un pourcentage qui grimpe de manière significative durant le Ramadan.

    Pour atténuer le risque financier que courent certaines familles algériennes par suite de dépenses excessives durant le mois, le Ministère de la Santé a lancé une campagne de sensibilisation à la radio et à la télévision pour mettre en garde contre l'envie et l'extravagance.

    Les mosquées ont également été mobilisées pour participer à cette campagne, demandant aux fidèles de contrôler leurs envies pour éviter de devoir jeter de la nourriture à la poubelle.

    Mais malgré de telles initiatives, les ramasseurs de poubelles affirment que la nourriture est jetée par tonnes. Abdel Kader, employé des services municipaux dans la rue Hassiba ben Bou Ali de la capitale, le constate en permanence : "Chaque matin, aux portes des immeubles, je ramasse des sacs remplis de pain et de nourriture non consommée et gâchée."

    source : Magharebia
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