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La presse américaine s'en réjouit d'avance, s'essayant à des titres rappelant les grandes heures du western. "Règlement de comptes à Saint Louis" ("Saint Louis Showdown"), titre ainsi un éditorial d'USA Today ; Politico ironise, pour sa part, sur les deux candidats et croit qu'ils ne tarderont pas à ouvrir la "boîte à gaffes". Joe Biden et Sarah Palin, les candidats à la vice-présidence des Etats-Unis, s'affrontent jeudi 2 octobre dans un débat télévisé crucial et sûrement imprévisible. Le débat, d'une durée de quatre-vingt-dix minutes, se déroulera à l'université Washington de Saint Louis.
Sarah Palin risque d'afficher ses lacunes, tandis que le démocrate Joe Biden va devoir éviter les gaffes et la condescendance. Traditionnellement, les échanges entre les colistiers ne font pas partie des grands rendez-vous de la course à la Maison Blanche. Mais celui de ce soir, estime Andrew Grass dans Politico, "pourrait être l'exception qui confirme la règle, où un débat entre deux colistiers pourrait directement affecter l'élection".
LEÇON DE GÉOGRAPHIE
Côté démocrate, Joe Biden est un politicien chevronné, mais il est réputé pour sa tendance au verbiage et aux gaffes. Il devra faire attention à ne pas reproduire l'erreur de George H. Bush face à la colistière démocrate Geraldine Ferraro en 1984. George Bush père essaya au cours du débat de lui donner une leçon de géographie, à laquelle elle répondit froidement : "Je vous en voudrais presque pour votre attitude condescendante, vous qui voulez me donner des cours de politique étrangère." Face à une candidate moins expérimentée que lui, Joe Biden va rencontrer les mêmes difficultés que George Bush père il y a vingt-quatre ans : démontrer sa supériorité sans avoir l'air méprisant.
Chez les républicains, la performance de Sarah Palin, la petite nouvelle sur la scène politique américaine, sera observée à la loupe. Ses nombreuses lacunes, notamment en politique étrangère, apparues dans quelques interviews assassines, dont celle qu'elle a donnée à CBS avec Katie Couric lors de laquelle elle s'est révélée incapable de citer l'un des journaux qu'elle lisait alors qu'elle détient un mastère en journalisme, ont fait quelques dégâts dans les sondages. Selon une étude pour le Washington Post etABC News, 60 % des personnes interrogées estiment qu'elle n'a pas les compétences pour devenir éventuellement présidente. Il sera difficile de remonter la pente.
"EFFET TINA FEY"
Howard Wolfson, ancien porte-parole de la campagne d'Hillary Clinton et analyste de la course à la Maison Blanche, prévient de "l'effet Tina Fey" sur Sarah Palin. La scénariste en chef du très célèbre "Saturday Night Live" sur CBS s'est beaucoup moquée des hésitations de la gouverneure de l'Alaska lors de ses quelques apparitions télévisées. "Sarah Palin va devoir faire preuve d'une vraie compréhension des problèmes que va rencontrer la prochaine administration. Sinon, le débat ressemblera à la caricature de Tina Fey dans le 'Saturday Night Live'."
Et le stratège de l'ancienne première dame des Etats-Unis de conclure : "Pour Joe Biden, l'enjeu est exactement opposé. On sait tous qu'il comprend les problèmes. Il faut qu'il parle aux Américains, attaque John McCain sans avoir l'air condescendant avec Sarah Palin et se mettre à dos le vote des femmes."
Pour réussir leur grand oral, les deux candidats ont potassé leurs fiches. Sarah Palin a bachoté pendant trois jours avec des stratèges du parti dans le ranch du candidat républicain John McCain en Arizona. "J'attends avec impatience le débat de demain soir, pour parler aux Américains du choix clair, très clair qui s'impose à eux le 4 novembre", a-t-elle lancé mercredi lors d'une émission de radio. Mme Palin semble décidée à jouer sur la différence d'âge avec son rival Joe Biden, qui est âgé de 65 ans. "J'entends parler de ses discours au Sénat depuis que je suis, disons, en CE1", a déclaré à CBS la colistière républicaine, qui est âgée de 44 ans.
"Biden est dans une situation difficile", estime James Pfiffner, professeur de sciences politiques à l'université George-Mason de Virginie. "C'est quelqu'un qui connaît terriblement bien les questions internationales mais la vedette du débat est clairement la gouverneure Palin", selon lui. Le sénateur du Delaware Joe Biden s'est entraîné avec une femme, Jennifer Granholm, gouverneure démocrate du Michigan. Le Monde
Sarah Palin risque d'afficher ses lacunes, tandis que le démocrate Joe Biden va devoir éviter les gaffes et la condescendance. Traditionnellement, les échanges entre les colistiers ne font pas partie des grands rendez-vous de la course à la Maison Blanche. Mais celui de ce soir, estime Andrew Grass dans Politico, "pourrait être l'exception qui confirme la règle, où un débat entre deux colistiers pourrait directement affecter l'élection".
LEÇON DE GÉOGRAPHIE
Côté démocrate, Joe Biden est un politicien chevronné, mais il est réputé pour sa tendance au verbiage et aux gaffes. Il devra faire attention à ne pas reproduire l'erreur de George H. Bush face à la colistière démocrate Geraldine Ferraro en 1984. George Bush père essaya au cours du débat de lui donner une leçon de géographie, à laquelle elle répondit froidement : "Je vous en voudrais presque pour votre attitude condescendante, vous qui voulez me donner des cours de politique étrangère." Face à une candidate moins expérimentée que lui, Joe Biden va rencontrer les mêmes difficultés que George Bush père il y a vingt-quatre ans : démontrer sa supériorité sans avoir l'air méprisant.
Chez les républicains, la performance de Sarah Palin, la petite nouvelle sur la scène politique américaine, sera observée à la loupe. Ses nombreuses lacunes, notamment en politique étrangère, apparues dans quelques interviews assassines, dont celle qu'elle a donnée à CBS avec Katie Couric lors de laquelle elle s'est révélée incapable de citer l'un des journaux qu'elle lisait alors qu'elle détient un mastère en journalisme, ont fait quelques dégâts dans les sondages. Selon une étude pour le Washington Post etABC News, 60 % des personnes interrogées estiment qu'elle n'a pas les compétences pour devenir éventuellement présidente. Il sera difficile de remonter la pente.
"EFFET TINA FEY"
Howard Wolfson, ancien porte-parole de la campagne d'Hillary Clinton et analyste de la course à la Maison Blanche, prévient de "l'effet Tina Fey" sur Sarah Palin. La scénariste en chef du très célèbre "Saturday Night Live" sur CBS s'est beaucoup moquée des hésitations de la gouverneure de l'Alaska lors de ses quelques apparitions télévisées. "Sarah Palin va devoir faire preuve d'une vraie compréhension des problèmes que va rencontrer la prochaine administration. Sinon, le débat ressemblera à la caricature de Tina Fey dans le 'Saturday Night Live'."
Et le stratège de l'ancienne première dame des Etats-Unis de conclure : "Pour Joe Biden, l'enjeu est exactement opposé. On sait tous qu'il comprend les problèmes. Il faut qu'il parle aux Américains, attaque John McCain sans avoir l'air condescendant avec Sarah Palin et se mettre à dos le vote des femmes."
Pour réussir leur grand oral, les deux candidats ont potassé leurs fiches. Sarah Palin a bachoté pendant trois jours avec des stratèges du parti dans le ranch du candidat républicain John McCain en Arizona. "J'attends avec impatience le débat de demain soir, pour parler aux Américains du choix clair, très clair qui s'impose à eux le 4 novembre", a-t-elle lancé mercredi lors d'une émission de radio. Mme Palin semble décidée à jouer sur la différence d'âge avec son rival Joe Biden, qui est âgé de 65 ans. "J'entends parler de ses discours au Sénat depuis que je suis, disons, en CE1", a déclaré à CBS la colistière républicaine, qui est âgée de 44 ans.
"Biden est dans une situation difficile", estime James Pfiffner, professeur de sciences politiques à l'université George-Mason de Virginie. "C'est quelqu'un qui connaît terriblement bien les questions internationales mais la vedette du débat est clairement la gouverneure Palin", selon lui. Le sénateur du Delaware Joe Biden s'est entraîné avec une femme, Jennifer Granholm, gouverneure démocrate du Michigan. Le Monde