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Les ambitions d'Arcelor Mittal en Algérie

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  • Les ambitions d'Arcelor Mittal en Algérie

    Même si la sidérurgie en Algérie est considérée comme un colosse aux pieds d’argile, dans la mesure où le marché du fer, en général, et celui du rond à béton, en particulier, ne sont pas régulés et répondent beaucoup plus à la spéculation qu’à des indices économiques, il n’en demeure pas moins que ce secteur connaît un engouement particulier de la part du groupe Arcelor Mittal, numéro un mondial du fer et de l’acier, né de la fusion des géants Mittal Steel et Arcelor. En effet, le président-directeur général du complexe sidérurgique d’Annaba, Bernard Bousquet, a annoncé l’intention de son groupe de consolider sa présence en Algérie en lançant de nouveaux investissements. Pour ce faire, un programme d’investissement a été arrêté par ce leader mondial de la sidérurgie inhérent à la production d’acier et le développement de l’exploitation du minerai de fer.

    Pour ce qui est du premier projet dont les jalons devaient être jetés dès qu’un accord soit trouvé entre les pouvoirs publics algériens et le groupe Arcelor Mittal, il consiste en la réalisation à Jijel d’installations industrielles pour la production d’acier pur et d’une centrale électrique, a indiqué la même source. Le choix du site, déjà choisi, de ce projet a été arrêté et le coût de la réalisation de cet investissement est évalué à 2,5 milliards de dollars. Aussi, toujours selon le premier responsable de ce groupe en Algérie, le géant indien a été également approché pour la réalisation d’une étude préliminaire de faisabilité du minerai de fer du gisement de Ghara Djebilet (Tindouf). «Ce choix n’est pas fortuit dans la mesure où le Groupe Arcelor Mittal dispose d’un savoir-faire et d’une expérience dans ce domaine», a commenté M. Bousquet.
    Par ailleurs, Arcelor Mittal compte poursuivre ses investissements sur son site d’Annaba, ainsi qu’au niveau des gisements de minerai de fer de l’Ouenza et Boukhadra (Tébessa), et ce, dans l’optique de se rapprocher de la barre de deux millions de tonnes d’acier liquide par an, a-t-il encore ajouté.

    De même, une partie de cet investissement concernera la réorganisation des dépôts de distribution des produits sidérurgiques de l’usine Arcelor Mittal d’Annaba afin de répondre aux besoins du marché local même s’il faut recourir à l’importation, a ajouté M. Bousquet. Pour cette année, il est attendu à ce qu’Arcelor Mittal produise un million de tonnes d’acier liquide, c’est-à-dire 200 000 tonnes de moins que l’exercice précédent, alors qu’il était prévu une production de 2 millions de tonnes. Cette baisse de production est induite aux incidents techniques enregistrés au niveau de deux installations stratégiques, en l’occurrence une aciérie et un haut fourneau, a-t-il expliqué M. Bousquet.

    Déjà en 2006, Arcelor Mittal a fait part de son intérêt à racheter cinq entreprises nationales, en l’occurrence de sociétés de tuberie et trois autres de tréfilerie en plus de l’exploitation du gisement de fer de Ghar Gbilet. Si les choix de ce rachat qui n’a pas vu le jour sont portés sur ces cinq entreprises, c’est qu’Arcelor Mittal s’est fait trahir pas sa gourmandise. Dans ce sens, les deux tuberies produisent des pipelines dédiés au transport des hydrocarbures. Ce qui veut dire qu’Arcelor Mittal vise un marché en pleine expansion dès qu’ 2010, l’Algérie compte atteindre un volume de 85 milliards de m3 de gaz à exporter et de pétrole de deux millions de barils par jour.
    Pour ce qui est des tréfileries qui sont versées dans la fabrication de matériaux de construction destinés au bâtiment, le géant de la sidérurgie semble lorgner l’imposant programme présidentiel de 1 million de logements.
    C’est dire que par ces rachats, Arcelor Mittal voulait s’inscrire dans le court terme pour fructifier ses affaires. Une logique qui ne peut s’adapter au discours du président de la République qui veut mettre de l’ordre dans le secteur des investissements en mettant des garde-fous pour empêcher ceux qui investissent pour le court terme de bénéficier des différents dispositifs incitatifs d’investissement. Néanmoins, même si les intentions d’Arcelor Mittal sont d’apparence louables, il n’en demeure pas moins que la surexploitation des mines de l’Ouenza et des fours d’El-Hadjar pose un problème de pérennité des minerais et de l’outil de production.

    Dans un autre registre, même si la production au complexe sidérurgique d’El-Hadjar est optimisée, il n’en demeure pas moins que le marché national des produits ferreux est toujours caractérisé par une fébrilité qui fait oublier indubitativement la présence du géant mondial du fer de l’acier dans le tissu industriel algérien. Il y a de quoi, lorsqu’il est fait état de l’exportation de la production nationale en matière de fer et d’acier, alors qu’il n’a pas été répondu aux attentes du marché local. Et face à la frénésie que connaissent les prix du rond à béton et à la présence d’un seul opérateur de gros calibre dans la sidérurgie algérienne, il y a lieu de se demander si nous ne sommes pas passés de la situation de monopole d’Etat à celle du privé. A ce sujet, cet investissement doit être décortiqué et revu pour ne pas commettre les mêmes erreurs. En d’autres termes, il faut battre le fer tant qu’il… existe.

    source : la Nouvelle république
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