Ô, hôte de Dieu
Ya Dif Allah
Auteur: Cheikh el Djilâli
Interprètes: el-Hâdj M'Hammed el-‘Anqa et ‘Amar Ezzâhi
Istikhbâr de ‘Amar Ezzâhi :
J'ai dit à mon bien-aimé de me rendre visite une heure par jour.
Ne pardonne-t-on pas à celui qui est ivre d'amour ?
J'ai confondu la nuit avec le jour sous l'effet du vin,
du vin de l'amour, non du vin des vignes.
On excuse (sans peine) celui qui est dans le même état que moi,
(car), jusqu'à sa mort, il ne retrouvera point sa voie.
Que dire de moi qui suis brûlé par la beauté des houris !
Istikhbâr de el- ‘Anqa
Ates reproches : mon coeur se consume,
Ô censeur, cesse tes reproches : mon coeur se consume, ma patience s'est usée : je me retrouve comme un oiseau pris au piège, épuisé, l'âme vidée de ses forces.
Celui qui n'a pas été éprouvé me donne en exemple,
Mon amour pour toi, ô imam, fait rire l'ignorant.
bayt
(Généreux) amants, interrogez-moi sur ce qu'il m'advint, hier, dans la nuit.
J'avais préparé ma couche, poussé les verrous et je cherchais le sommeil.
Entre sommeil et veille, la chandelle s'éteignit. J'entendis frapper (à la porte) de ma demeure
Je me dis: << Qui vient frapper si tard, en ces nuits pluvieuses et ténébreuses ? >>
Rejetant ma couverture, je me levai effrayé et saisis mon sabre.
J'invoquai pour mon salut le nom du Vivant, du Très-haut à deux reprises.
J'ouvris la porte sans savoir qui me faisait face.
<< L'hôte de Dieu. >> me dit-il sans détours.
<< Ô hôte de Dieu, réponds-moi, écoute-moi : rends mon salut, tu ne peux t'en dispenser >>.
rial :
J'allumai prestement ma chandelle, j'arrangeai ma couche dans l'alcôve, et nous eûmes une conversation pleine de charme.
Dans un élan de désir et de souffrance, je lui dis: << Assieds-toi, source de mon bien-être. Je t'offrirai tout ce que tu souhaites.
Cette nuit vaut soixante-dix années. Viens te détendre près de moi.
Je t'offrirai tout ce que tu désires >>.
bayt:
Je plaçai la chandelle bien en face de lui, pour l'examiner à mon aise.
En contemplant cette beauté, je ressentis un grand émoi.
Son turban posé sur le voile, il arborait un air austère à effondrer des montagnes.
Je le pris pour un descendant de la tribu de Ham noir comme du jais, ou pour une statue, ou encore un étranger inconnu.
(Mon visiteur) était épris d'amour et de coupes pleines, de passion et de désirs ardents.
Mais quelle chose impensable qu'un hôte s'emporte, sans raison, sans conflit !
<< Ô cause de ma douleur, de mon effroi, de mes trayeurs, ô toi qui laisses mon cœur brisé, ô éclat de mon astre, maudis le diable, lui dis-je, aie la politesse de répondre à mon salut.
riâl:
Cela suffit, renonce à cet orgueil et à cette froideur.
Les hommes généreux ont l'apanage de la compassion >>.
Ce regard d'une rare beauté, plus tranchant que des épées, a meurtri mon coeur.
Blessé par sa froideur, je pleurais en gémissant.
<< Ô hôte, vois l'affliction dans laquelle tu me plonges ! Laisse-toi émouvoir, sois compatissant.
bayt:
Ta présence en ma demeure augmente mon supplice !
Pourquoi venir me voir sans amour ?
Mes invités rivalisent de largesses, toi tu ne profères la moindre parole; ma volonté est brisée, mon âme bouleversée.
Je suis las de me plaindre >>.
Ayant compris mes propos, il fit entendre une voix mélodieuse, une voix tendre qui me toucha profondément.
Elle me parvenait d'à travers ses vêtements et son voile serrés.
" Je suis un étudiant étranger, éloigné de mon pays et des miens. Etranger, je vis sous une tente et me retrouve sans soutien dans ce pays: sans père, ni frères, ni oncles. >>
riâl:
" Oui, je suis un étudiant et loin de mon pays : au nom du Seigneur, je me présente (à toi) en hôte pour trouver joies et bienfaits.
Poussé hors de mon pays par les nécessités de l'apprentissage, le destin m'envoie vers toi pour rehausser ma dignité et mon honneur.
Les étudiants s'ont source de la fortune : j'écrirai pour toi un talisman qui attire la richesse. >>
bayt:
" Ô étudiant, lui dis-je, rien ne m'échappe ; je me suis instruit comme toi et j'ai emprunté le même parcours. "
Entendant mes propos et mon secret, il prit la parole en dévoilant son visage.
Sa beauté se révélait enfin à moi, éclipsant jusqu'à la splendeur des roses !
Il fit entendre une voix pareille à celle du rossignol chantant dans son nid, plus douce que la mélodie du ‘ûd.
Quelle joie, quelle allégresse, quelle gaîté d'être avec ma gazelle après (les démonstrations) d’orgueil et les querelles !
Bienvenue à mon hôte, l'astre lunaire ! Bû’lem est ton garant. "
riâl:
L'homme bon s'emporte et s'apaise. " Ô toi, repos de mon être, pourquoi tant de distance à mon égard ? " Je l'émus si profondément que je lui arrachai des cris.
Il se rapprocha de moi tendrement et nous avons plané dans l’espace, soulevés par le feu brûlant de la passion. Le voile épais tomba,
bayt:
révélant la reine des gazelles, la beauté des déserts.
Ma bien-aimée est la souveraine des gazelles !
Son front apparut, rayonnant comme la lune, puis ses joues tatouées.
Elle dénoua en dernier sa chevelure de jais plus brillante que plumage d'autruche.
" Verse à boire, remplis ma coupe, puisque mon coeur est en joie.
Cette nuit vaut une année; c'est donc toi mon hôte qui m'a tant préoccupé.
Le mensonge dans notre religion est un péché; mon amour pour toi m'envahit, ô toi plus valeureuse des héroïnes. "
Je sortis et me mis à errer:
la nuit chez nous est douce et précieuse : pas un souffle de vent, pas un nuage.
riâl:
Ô mon disciple, apprends, étanche ta soif. Cet hôte appartient au monde des amants, qui acceptent la passion de bon gré.
Il s'est brûlé (au feu) de la Beauté; il souffre de cette douleur sans remède (mais) réjouit ceux qui sont sensibles au bonheur.
Et l'ignorant pédant reste impuissant face aux maux qui l'assaillent, privé de discernement et frappé de cécité (qu'il est).
bayt:
L'éloquent et valeureux Maître el Djilâli qui a su transformer un fil fin en broderie précieuse a dit:
" Tire avantage de ces poèmes-joyaux.
Dites au stupide et vil ingrat, au plus grossier des êtres de se policer.
Un maître sans guide ressemble à une ruche vide; même s'il accumule les connaissances, il demeure dépourvu de principes et de règles.
Ma vie à moi est emplie comme un marché qui bat son plein, où mon courtier fait des affaires, un marché où la foule se presse.
J'adresse aux grands maîtres mon salut parfumé de musc, que je confie à la brise embaumée;
(je l'adresse) aux hommes de lettres, fins connaisseurs de mon oeuvre :
les grands maîtres sont la parure de la poésie ".
khlaç de Amar Ezzâhi:
C'est à cause d'elle que je divague au milieu de mes amis.
L'amour accroît mes forces et m'inonde de bonheur.
Amoureux persévérant, je conquiers le cœur de mes amis.
Je suis malade d'amour (mais) grâce à vous, je guérirai
refrain:
Préparez les coupes. versez-moi à boire pour que je guérisse.
Ô mes proches, mon cœur vers vous s'élance
Soyez compatissants pour moi qui suis épris de votre beauté.
Souhaitez-moi la sérénité et ce moment sera béni par l'Unique, le Seigneur Tout-puissant.
refrain:
Faites circuler les coupes, versez-moi du vin.
Source: web chaabi
Ya Dif Allah
Auteur: Cheikh el Djilâli
Interprètes: el-Hâdj M'Hammed el-‘Anqa et ‘Amar Ezzâhi
Istikhbâr de ‘Amar Ezzâhi :
J'ai dit à mon bien-aimé de me rendre visite une heure par jour.
Ne pardonne-t-on pas à celui qui est ivre d'amour ?
J'ai confondu la nuit avec le jour sous l'effet du vin,
du vin de l'amour, non du vin des vignes.
On excuse (sans peine) celui qui est dans le même état que moi,
(car), jusqu'à sa mort, il ne retrouvera point sa voie.
Que dire de moi qui suis brûlé par la beauté des houris !
Istikhbâr de el- ‘Anqa
Ates reproches : mon coeur se consume,
Ô censeur, cesse tes reproches : mon coeur se consume, ma patience s'est usée : je me retrouve comme un oiseau pris au piège, épuisé, l'âme vidée de ses forces.
Celui qui n'a pas été éprouvé me donne en exemple,
Mon amour pour toi, ô imam, fait rire l'ignorant.
bayt
(Généreux) amants, interrogez-moi sur ce qu'il m'advint, hier, dans la nuit.
J'avais préparé ma couche, poussé les verrous et je cherchais le sommeil.
Entre sommeil et veille, la chandelle s'éteignit. J'entendis frapper (à la porte) de ma demeure
Je me dis: << Qui vient frapper si tard, en ces nuits pluvieuses et ténébreuses ? >>
Rejetant ma couverture, je me levai effrayé et saisis mon sabre.
J'invoquai pour mon salut le nom du Vivant, du Très-haut à deux reprises.
J'ouvris la porte sans savoir qui me faisait face.
<< L'hôte de Dieu. >> me dit-il sans détours.
<< Ô hôte de Dieu, réponds-moi, écoute-moi : rends mon salut, tu ne peux t'en dispenser >>.
rial :
J'allumai prestement ma chandelle, j'arrangeai ma couche dans l'alcôve, et nous eûmes une conversation pleine de charme.
Dans un élan de désir et de souffrance, je lui dis: << Assieds-toi, source de mon bien-être. Je t'offrirai tout ce que tu souhaites.
Cette nuit vaut soixante-dix années. Viens te détendre près de moi.
Je t'offrirai tout ce que tu désires >>.
bayt:
Je plaçai la chandelle bien en face de lui, pour l'examiner à mon aise.
En contemplant cette beauté, je ressentis un grand émoi.
Son turban posé sur le voile, il arborait un air austère à effondrer des montagnes.
Je le pris pour un descendant de la tribu de Ham noir comme du jais, ou pour une statue, ou encore un étranger inconnu.
(Mon visiteur) était épris d'amour et de coupes pleines, de passion et de désirs ardents.
Mais quelle chose impensable qu'un hôte s'emporte, sans raison, sans conflit !
<< Ô cause de ma douleur, de mon effroi, de mes trayeurs, ô toi qui laisses mon cœur brisé, ô éclat de mon astre, maudis le diable, lui dis-je, aie la politesse de répondre à mon salut.
riâl:
Cela suffit, renonce à cet orgueil et à cette froideur.
Les hommes généreux ont l'apanage de la compassion >>.
Ce regard d'une rare beauté, plus tranchant que des épées, a meurtri mon coeur.
Blessé par sa froideur, je pleurais en gémissant.
<< Ô hôte, vois l'affliction dans laquelle tu me plonges ! Laisse-toi émouvoir, sois compatissant.
bayt:
Ta présence en ma demeure augmente mon supplice !
Pourquoi venir me voir sans amour ?
Mes invités rivalisent de largesses, toi tu ne profères la moindre parole; ma volonté est brisée, mon âme bouleversée.
Je suis las de me plaindre >>.
Ayant compris mes propos, il fit entendre une voix mélodieuse, une voix tendre qui me toucha profondément.
Elle me parvenait d'à travers ses vêtements et son voile serrés.
" Je suis un étudiant étranger, éloigné de mon pays et des miens. Etranger, je vis sous une tente et me retrouve sans soutien dans ce pays: sans père, ni frères, ni oncles. >>
riâl:
" Oui, je suis un étudiant et loin de mon pays : au nom du Seigneur, je me présente (à toi) en hôte pour trouver joies et bienfaits.
Poussé hors de mon pays par les nécessités de l'apprentissage, le destin m'envoie vers toi pour rehausser ma dignité et mon honneur.
Les étudiants s'ont source de la fortune : j'écrirai pour toi un talisman qui attire la richesse. >>
bayt:
" Ô étudiant, lui dis-je, rien ne m'échappe ; je me suis instruit comme toi et j'ai emprunté le même parcours. "
Entendant mes propos et mon secret, il prit la parole en dévoilant son visage.
Sa beauté se révélait enfin à moi, éclipsant jusqu'à la splendeur des roses !
Il fit entendre une voix pareille à celle du rossignol chantant dans son nid, plus douce que la mélodie du ‘ûd.
Quelle joie, quelle allégresse, quelle gaîté d'être avec ma gazelle après (les démonstrations) d’orgueil et les querelles !
Bienvenue à mon hôte, l'astre lunaire ! Bû’lem est ton garant. "
riâl:
L'homme bon s'emporte et s'apaise. " Ô toi, repos de mon être, pourquoi tant de distance à mon égard ? " Je l'émus si profondément que je lui arrachai des cris.
Il se rapprocha de moi tendrement et nous avons plané dans l’espace, soulevés par le feu brûlant de la passion. Le voile épais tomba,
bayt:
révélant la reine des gazelles, la beauté des déserts.
Ma bien-aimée est la souveraine des gazelles !
Son front apparut, rayonnant comme la lune, puis ses joues tatouées.
Elle dénoua en dernier sa chevelure de jais plus brillante que plumage d'autruche.
" Verse à boire, remplis ma coupe, puisque mon coeur est en joie.
Cette nuit vaut une année; c'est donc toi mon hôte qui m'a tant préoccupé.
Le mensonge dans notre religion est un péché; mon amour pour toi m'envahit, ô toi plus valeureuse des héroïnes. "
Je sortis et me mis à errer:
la nuit chez nous est douce et précieuse : pas un souffle de vent, pas un nuage.
riâl:
Ô mon disciple, apprends, étanche ta soif. Cet hôte appartient au monde des amants, qui acceptent la passion de bon gré.
Il s'est brûlé (au feu) de la Beauté; il souffre de cette douleur sans remède (mais) réjouit ceux qui sont sensibles au bonheur.
Et l'ignorant pédant reste impuissant face aux maux qui l'assaillent, privé de discernement et frappé de cécité (qu'il est).
bayt:
L'éloquent et valeureux Maître el Djilâli qui a su transformer un fil fin en broderie précieuse a dit:
" Tire avantage de ces poèmes-joyaux.
Dites au stupide et vil ingrat, au plus grossier des êtres de se policer.
Un maître sans guide ressemble à une ruche vide; même s'il accumule les connaissances, il demeure dépourvu de principes et de règles.
Ma vie à moi est emplie comme un marché qui bat son plein, où mon courtier fait des affaires, un marché où la foule se presse.
J'adresse aux grands maîtres mon salut parfumé de musc, que je confie à la brise embaumée;
(je l'adresse) aux hommes de lettres, fins connaisseurs de mon oeuvre :
les grands maîtres sont la parure de la poésie ".
khlaç de Amar Ezzâhi:
C'est à cause d'elle que je divague au milieu de mes amis.
L'amour accroît mes forces et m'inonde de bonheur.
Amoureux persévérant, je conquiers le cœur de mes amis.
Je suis malade d'amour (mais) grâce à vous, je guérirai
refrain:
Préparez les coupes. versez-moi à boire pour que je guérisse.
Ô mes proches, mon cœur vers vous s'élance
Soyez compatissants pour moi qui suis épris de votre beauté.
Souhaitez-moi la sérénité et ce moment sera béni par l'Unique, le Seigneur Tout-puissant.
refrain:
Faites circuler les coupes, versez-moi du vin.
Source: web chaabi
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