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L’origine des cancers reste floue

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  • L’origine des cancers reste floue

    La faute à qui ? Le nombre des cancers augmente, régulièrement, en France comme dans tous les pays occidentaux. Depuis 1980, on évalue ainsi l’augmentation du taux d’incidence (nombre de nouveaux cas par an) à plus de 35 % pour l’homme, et à plus de 43 % pour les femmes.

    Au final, cela fait beaucoup : en 2005, 320 000 nouveaux cas, dont 180 000 chez les hommes.

    Comment expliquer cette épidémie ? Est-ce parce que la population vieillit, ou en raison des progrès du dépistage ? Mais peut-être existe-t-il des causes environnementales ? C’est à cette question que devait répondre une expertise collective, réalisée par l’Inserm, et rendue publique hier. Une expertise très attendue, car le débat est vif en France entre les tenants des causes environnementales et ceux qui estiment que cela reste marginal.

    Dépistage.

    L’étude s’est d’abord intéressée à neuf des cancers les plus fréquents, pour essayer de comprendre leur évolution. Exemple : s’il n’y a guère de doute que la forte augmentation du cancer de la prostate est liée à un développement systématique du dépistage - avec l’extension du dosage du PSA (antigène prostatique spécifique) -, qu’en est-il du cancer de la thyroïde ? En 2005, il y a eu 6 672 nouveaux cas, 76 % survenant chez la femme. Les taux d’incidence ont fortement augmenté entre 1980 et 2005.

    Pourquoi ? On évoque lune détection de plus en plus précoce. Certes, mais peut-on se contenter de cette explication ? L’expertise de l’Inserm n’apporte pas de réponse. De même sur les tumeurs cérébrales : elles augmentent régulièrement de 1 % par an sur la période 1980-2005. Là aussi, cette hausse régulière n’a pas de causes connues.

    «La démonstration de la nature causale entre un facteur d’exposition et une maladie est complexe, remarque l’Inserm. Plusieurs facteurs environnementaux sont impliqués. Il s’agit principalement de facteurs de risques professionnels, (amiante, certains métaux, hydrocarbures polycycliques aromatiques, etc.).» Des facteurs, également présents dans l’environnement, sont cancerogénes de manière certaine, comme l’arsenic, le radon, le tabagisme passif. Mais comment faire le tri ? La liste de ces facteurs est en effet longue et «la quantité de l’information disponible sur les associations entre facteurs environnementaux et cancers est très variable d’un facteur à l’autre et également selon le cancer considéré».

    Bref, c’est flou. Et on patauge, comme par exemple sur les pesticides : plus d’un millier de molécules ont été mises sur le marché en France. Est-ce dangereux ? «Les risques liés à ces molécules ne peuvent être évalués, faute de données toxicologiques et épidémiologiques possibles.»

    Bon sens. Dans ce contexte d’incertitude, l’expertise collective de l’Inserm suggère des recommandations de bon sens, comme le développement de bases épidémiologiques ainsi qu’un effort sur la recherche toxicologique. C’est déjà ça, mais certains resteront sur leur faim.

    - Liberation
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