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Le système financier allemand au bord de la faillite

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  • Le système financier allemand au bord de la faillite

    Le secteur bancaire allemand est encore passé au bord de la catastrophe. Pour la deuxième fois en une semaine, Hypo Real Estate (HRE), la quatrième banque du pays en terme d'actifs, a dû être soutenue pour échapper à la faillite.

    Dans la soirée du dimanche 5 octobre, au terme d'une réunion de crise, le gouvernement est parvenu à un nouvel accord avec un consortium de banques pour venir en aide à l'établissement munichois, en mal de liquidités depuis l'effondrement de l'américaine Lehman Brothers : HRE, spécialiste du financement immobilier coté à Francfort, va se voir accorder une ligne de crédit supplémentaire de 15milliards d'euros. Entièrement couverts par le secteur financier, ces fonds viennent compléter les 35 milliards mis sur la table lors du plan de sauvetage monté huit jours plus tôt.

    Les événements se sont précipités au cours du week-end. Samedi soir, HRE annonce l'échec de cette première opération destinée à assurer d'urgence son refinancement et garantie essentiellement par l'Etat. Selon un bref communiqué, les banques privées ont décidé de se retirer.
    Motif du désistement : les besoins réels de HRE en liquidités ont dramatiquement augmenté lors des derniers jours. Les chiffres qui circulent donnent le vertige : 50milliards d'ici à la fin de l'année, et de 70 à 100milliards d'ici à fin 2009, selon des estimations de la Deutsche Bank dévoilées par l'édition dominicale du quotidien Die Welt. La filiale de droit irlandais de HRE, Depfa, spécialisée dans le financement des collectivités locales ou de projets d'infrastructures au moyen de montages sophistiqués, serait pour partie responsable de cette débâcle.

    Le gouvernement n'est informé que tardivement des déboires de la banque, au grand dam du ministre des finances, Peer Steinbrück. "Le gouvernement fédéral a l'impression qu'on lui a fourni des informations fausses, et c'est une façon polie de m'exprimer", s'agace-t-il.
    Un sommet de crise s'organise dimanche après-midi dans une ambiance tendue. Sous les auspices de la Bundesbank et de la BaFin, le gendarme allemand des marchés financiers, il s'agit de trouver une solution avant l'ouverture des Bourses asiatiques pour éviter un décrochage de l'action HRE. Pour la chancelière Angela Merkel, la banqueroute de l'établissement risquerait de provoquer "une crise de tout le système" financier.

    Berlin fait pression sur les banques privées afin qu'elles acceptent de monter leur participation. L'équation est simple : le secteur financier est responsable de la crise et doit donc payer. Les banques et les assureurs acceptent finalement de remettre la main à la poche pour 15milliards d'euros. L'Etat fédéral, lui, n'aura pas à augmenter sa garantie et évite ainsi de peser davantage sur le contribuable. Interrogé lundi matin sur la radio Deutschlandfunk, M. Steinbrück a toutefois indiqué qu'il "ne pouvait pas" exclure une augmentation par Berlin de sa garantie pour HRE.
    Hypo Real Estate s'est trouvée acculée à la faillite à cause de sa forte dépendance au marché interbancaire, c'est-à-dire son refinancement direct sur le marché. Ce n'est pas le cas de la plupart des instituts de crédits rhénans. Mais la déroute de la banque immobilière jette une ombre sur un secteur régulièrement vanté pour sa solidité par les dirigeants allemands.

    LES BANQUES RÉGIONALES EXPOSÉES

    HRE n'est pourtant pas la première, outre-Rhin, à frôler le dépôt de bilan : la crise des subprimes a déjà plongé dans la tourmente la banque IKB, spécialisée dans le financement aux PME, et les établissements régionaux Sachsen LB et West LB.

    Pour de nombreux experts, les banques régionales ne sont d'ailleurs sûrement pas au bout de leurs peines, après avoir multiplié ces dernières années les investissements hasardeux. Selon le magazine Der Spiegel paru lundi 6octobre, même les deux poids lourds du secteur bancaire allemand, la Deutsche Bank et Commerzbank, ne sont pas à l'abri de problèmes de liquidités dans les quinze prochains mois.

    Dans le futur, l'Allemagne risque d'avoir à mettre encore en pratique pour elle-même le mot d'ordre lancé aux capitales européennes la semaine dernière : chaque pays doit régler, au cas par cas, ses propres défaillances bancaires. Pour éviter un effondrement du système financier, chacun "doit prendre ses responsabilités au niveau national", a répété MmeMerkel samedi à l'issue du sommet de crise à Paris. C'est en vertu de ce principe que Berlin avait mis son veto catégorique, mercredi dernier, à l'idée d'un plan Paulson à l'européenne.

    Certains acteurs de la finance allemande sont pourtant loin de partager cette théorie. En particulier, Joseph Ackermann, le président de la Deutsche Bank, la première banque du pays. Ce dernier ne fait pas secret de ses convictions : l'Europe, selon lui, doit se tenir prête à proposer des recettes semblables à celles imaginées par les Etats-Unis. Le secteur financier risque de ne pas parvenir à s'en sortir tout seul. Mais le patron de Deutsche Bank a beau entretenir une relation de confiance avec la chancelière, ses exhortations ne trouvent pas d'écho au sein de la classe politique outre-Rhin.

    Cette divergence de vues éclaire les tensions qui ont accompagné les négociations autour du sauvetage de HRE. Pour MmeMerkel, et l'ensemble du gouvernement, les contribuables n'ont pas à payer la facture de la folie des marchés : "Ceux qui ont fait des affaires irresponsables devront rendre des comptes", a-t-elle d'ailleurs affirmé dimanche soir.


    Marie de Vergès (Le Monde)

  • #2
    a qui le tour

    connaissant la rigueur et l efficacité de l allemagne ;qui reagit promptement sur son systeme bancaire ,on se demande si la gesticulation de sarkozy avec comme seule rangaine ''il faut trouver le coupable'' n est pas un aveux d impuissance avec a la clef l annonce de faillite en cascade
    pour donner le change ,on insiste sur les parachutes dorés qu on nous ressert matin,midi et soir
    sans aucun constat reel sur l ampleur des degats ,on rassure la population sur la solidité du systeme bancaire francais en garantissant les depots
    il faut se rappeller que les caisses etaient vides ,il y a a peine qq mois

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