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L’UPM se fait désirer dans l’actualité internationale

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  • L’UPM se fait désirer dans l’actualité internationale

    Souffrant d’un déficit avéré en matière de visibilité, l’Union pour la Méditerranée a du mal à prendre corps dans l’espace euroméditerranéen. A un mois de la réunion ministérielle de Marseille qui devrait en jeter les bases, l’entité chère au président français Nicolas Sarkozy se fait toujours désirer dans l’actualité.

    La question brille par son absence, victime du peu d’écho qu’elle suscite auprès des opinions publiques. Et ce qui n’arrange guère les choses, la crise financière internationale mobilise tant les Etats membres de l’Union européenne que la Commission de Bruxelles, au point de reléguer l’UPM au second rang des préoccupations de l’Europe.


    L’illisibilité de l’UPM est manifeste. En témoigne le silence auquel sont réduits les spécialistes des questions euroméditerranéennes. D’ordinaire très prolixes, ils se sont curieusement effacés de l’espace du débat alors que la proximité de la réunion de Marseille est censée remettre le projet euroméditrranéen de Sarkozy au cœur de l’actualité internationale.


    Seule Kadidja Mohsen-Finan, spécialiste de la question à l’Institut français des relations internationales – IFRI, premier think tank français –, s’est efforcée à le maintenir au chapitre des questions dignes de débat. En cette rentrée aux perspectives économiques chaotiques, la chercheuse s’est saisi de sa plume pour faire le point sur l’UPM, quelques semaines après la validation de son acte de naissance par les chefs d’Etat et de gouvernement Euromed.


    A la veille de la conférence ministérielle prévue à Marseille, le rapport des uns et des autres sur la nouvelle approche euroméditerranéenne a du mal à se préciser. «Les pays du sud de la Méditerranée ont du mal à se positionner en tant que partenaires à part entière, susceptibles de peser sur la décision et de définir, avec les pays européens, le contenu de ce projet qui reste à bâtir», note Kadidja Mohsen-Finan.


    Cet attentisme qui n’ose pas dire son nom n’est pas sans susciter des interrogations. D’autant que le président français et ses conseillers en charge de l’UPM revendiquent un rôle important aux pays de la rive sud. Tout au long de son plaidoyer en faveur de l’initiative, l’Elysée s’est attaché à convaincre le Sud de «la plus-value» de cette nouvelle approche par rapport au processus de Barcelone.


    «Le principal changement entre les deux projets, explique la chercheuse de l’IFRI, devrait résider dans une plus grande symétrie entre les partenaires du Nord et du Sud.» Outre leur association dans la définition du contenu du partenariat, ils ont été invités à y jouer un rôle de conception et de décision au travers de leur participation à la présidence et au secrétariat, les deux organes directeurs de l’union.


    «Ce rôle inédit suppose» que les pays de la rive sud «soient à la fois cofinanceurs, producteurs d’idées, voire de contre-projets», en même temps qu’ils prennent en compte leurs opinions et reforment leur mode de gouvernance politique et économique.


    Pour mettre le cap vers des horizons lointains et connaître un meilleur sort que Barcelone, l’UPM est contrainte de pousser le Nord et le Sud à changer de posture. «Bien plus qu’à la non-résolution du conflit moyen-oriental, l’échec du processus de Barcelone est dû à l’incapacité de ces pays (le Sud, ndlr) à mettre en place de véritables stratégies de développement et à l’incapacité de l’Europe d’accepter une ouverture des marchés et des frontières.»


    Aussi longtemps que les «États en négociation continueront de fuir cette réalité qui finit par gripper toute initiative, aucune avancée réelle ne verra le jour.» Pour la spécialiste «Maghreb» de l’IFRI, cette «dynamique est pourtant nécessaire» pour les pays des deux rives du pourtour méditerranéen.


    Le Sud «n’a pas d’autres projets pour s’inscrire dans la mondialisation et rattraper le retard» par rapport aux autres régions du monde. L’Union européenne, elle «doit faire avec les États de son flanc Sud ce que l’Allemagne a fait avec l’Europe de l’Est et les États-Unis avec l’Amérique latine».

    (c) Le jeune independant
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    Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG
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