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Les week-ends pluvieux, c’est la faute à la pollution !

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  • Les week-ends pluvieux, c’est la faute à la pollution !

    Les microparticules, dues notamment à la circulation automobile, ont une incidence sur la température, l’ennuagement et les précipitations.

    La pollution atmosphérique des grandes métropoles a modifié le climat de nos week-ends. Plusieurs recherches menées par des météorologues espagnols, allemands, américains et britanniques sont parvenues aux mêmes conclusions, comme l’indique un article paru récemment dans la revue Nature : la pollution générée par la circulation automobile altère profondément les moyennes des températures pendant les jours ouvrables, ainsi que le niveau des précipitations, les heures d’ensoleillement et même, dans certains cas, la pression atmosphérique.

    Les recherches publiées dans Geophysical Research Letters en janvier 2008, ainsi que celle parue le 14 août dernier, ont passé au crible des données enregistrées sur de longues périodes dans des dizaines de villes des principaux pays industrialisés (à l’exception de l’Italie). Thomas Bell, chercheur à la NASA, a coordonné le groupe de travail, composé de huit scientifiques américains, coréens et israéliens, qui s’est intéressé à la croissance du nombre de particules en suspension dans l’air, notamment les fameuses PM 10 [d’un diamètre aérodynamique inférieur à 10 micromètres, le diamètre aérodynamique d’une particule étant celui d’une particule sphérique ayant la même vitesse de dépôt quelles que soient sa forme, sa taille et sa masse volumique] et surtout les PM 2,5, moins connues, plus fines et plus dangereuses [d’un diamètre aérodynamique inférieur à 2,5 µm, dites “particules fines”]. Selon Bell, cette croissance est responsable de l’augmentation des phénomènes orageux dans le sud-est des Etats-Unis en milieu de semaine, et plus particulièrement le mercredi. Bell et son équipe ont constaté qu’un pic de PM 2,5 se ­produit généralement en milieu de semaine. Dans certaines villes comme Saint Louis et Sacramento, cela a pour conséquence de déclencher des orages dans l’après-midi, du fait de l’augmentation des noyaux glaciogènes, qui provoquent une baisse massive du mouvement des masses humides ­au-dessus des océans voisins.

    Cette recherche américaine ne fait que confirmer les conclusions d’une première étude réalisée par Dominique Baumer et Bernhard Vogel, de l’institut de météorologie de l’université de Karlsruhe, et publiée l’an dernier, toujours dans Geophysical Research Letters. Pour la première fois, celle-ci ­examinait les effets de la pollution sur le ­climat des fins de semaine, dans les grandes métropoles mais aussi dans une station des Alpes située à 2 960 mètres d’altitude, sur le mont Zugspitze. Selon Baumer et Vogel, l’effet aérosol, produit principalement par la circulation automobile, a radicalement changé le climat les jours de semaine, du point de vue non seulement des températures mais aussi de l’ensoleillement, de l’ennuagement et des précipitations. Dans les douze villes allemandes étudiées de 1991 à 2005, les week-ends s’avèrent beaucoup plus pluvieux et plus froids que les premiers jours de la semaine.

    La dernière étude, qui a couvert le sud de l’Europe, publiée le 14 août 2008 et dirigée par l’Espagnol Lorenzo Sánchez, du groupe de climatologie de l’université de Barcelone, fait carrément ressortir une augmentation de la pression atmosphérique sur tous les pays d’Europe occidentale, avec pour conséquence une diminution des effets de l’anticyclone en milieu de semaine. Cette conclusion est confirmée par plusieurs analyses effectuées au Royaume-Uni, qui mettraient en évidence un renforcement de l’anticyclone tous les milieux de semaine, avec des effets jusque sur les côtes de l’Islande et du Groenland, où l’on enregistrerait des précipitations plus importantes. Dans ces deux dernières régions, durant l’hiver, toujours selon Sánchez, les températures maximales augmentent régulièrement du mardi au dimanche, avec une hausse moyenne de 0,28 °C, tandis que les minimales ont tendance à être plus basses le dimanche et le lundi, de 0,21 °C en moyenne. Quant aux précipitations, les plus grosses anomalies surviennent généralement le mercredi et le jeudi, alors que c’est le week-end qu’on enregistre les niveaux de pluie les plus faibles.


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