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Mauritanie: l'Union africaine demande le retour du président renversé

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    Mauritanie: heurts à Nouakchott, l'UA pour le retour du président renversé

    Il y a 14 heures

    NOUAKCHOTT (AFP) — Des échauffourées ont opposé mardi à Nouakchott des policiers et des manifestants hostiles au pouvoir militaire, au moment où l'Union africaine (UA) demandait une nouvelle fois la libération du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, renversé le 6 août par un coup d'Etat.

    Dans le centre de la capitale mauritanienne, en fin d'après-midi, des escouades de policiers casqués ont dispersé à coups de gaz lacrymogène et de matraques des groupes de sympathisants du président déchu qui exhibaient son portrait.

    Certains jeunes lançaient en retour des pierres sur les forces de l'ordre, mais la plupart des manifestants s'enfuyaient simplement quand les policiers les pourchassaient autour du carrefour de la Polyclinique et dans les ruelles sablonneuses alentours.

    Le nombre de manifestants étaient très difficiles à déterminer. Des petits groupes de jeunes défiaient activement la police, mais de la foule des passants, apparemment spectateurs, fusaient de temps en temps des slogans demandant le départ du chef de la junte, le général Mohamed Ould Abdel Aziz.

    "A bas Aziz! Vive Sidi!", criaient en arabe des hommes comme des femmes.

    "On a été au collège de la démocratie (avec l'élection de mars 2007) mais on est revenu au niveau maternelle! Les gens ne réclament pas le retour du président pour l'amour de Sidi ou par haine d'Aziz, mais tout simplement parce que la population a choisi Sidi et qu'il faut faire respecter ce choix", a déclaré à l'AFP un informaticien de 35 ans, Cheikh Dico, après avoir couru pour échapper aux jets de lacrymogènes.

    "Les militaires ont menti en 2005 en disant qu'ils apportaient la démocratie. Eux-mêmes ont mis Sidi comme président en 2007 et ils n'ont même pas été capables d'attendre cinq ans pour que leur mensonge éclate", a ajouté cet homme, satisfait que la population "se réveille".

    Six centrales syndicales, appelant à "résister à la dictature" militaire en Mauritanie, avaient annoncé qu'elles maintenaient leur appel à manifester mardi, en dépit de l'interdiction de toute manifestation par la junte.

    Mais en fin d'après-midi, elles ont subitement modifié leur stratégie. "Aujourd'hui, nous avions décidé de maintenir notre programme de manifestations mais nous avons changé carrément de formule pour passer d'une marche pacifique à une confrontation", avait prévenu le secrétaire général de la Confédération libre des travailleurs de Mauritanie, Samory Ould Beye, interrogé par l'AFP.

    A la tombée de la nuit, le calme était revenu dans le quartier du carrefour de la Polyclinique, où avait eu lieu la confrontation.

    "Mais les sièges des organisations syndicales sont toujours assiégés par la police", affirmait M. Beye, assurant que la répression des protestations avaient fait "une vingtaine de blessés légers".

    Depuis Addis Abeba, l'UA a de son côté réitéré sa position sur la crise mauritanienne et demandé le rétablissement du président renversé, à l'issue de consultations mardi avec des responsables de la junte mauritanienne.

    Le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, "a saisi l'occasion de la rencontre qu'il a eue à Addis Abeba avec une délégation dépêchée par les autorités issues du coup d'Etat pour réitérer la position de l'UA", selon un communiqué de l'organisation continentale.

    "Eu égard à l'absence d'avancée dans la restauration de l'ordre constitutionnel (...), le président de la Commission soumettra, en temps opportun, des propositions concrètes sur la marche à suivre", selon le texte.

    L'UA avait exigé le 22 septembre le rétablissement du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi dans ses fonctions le 6 octobre "au plus tard", évoquant des "risques de sanctions et d'isolement" pour les putschistes s'ils ne satisfaisaient pas à cette "exigence".

    Une vingtaine de sénateurs mauritaniens ont de leur côté lancé une initiative, dite de la "3e voie", pour sortir de la crise qu'ils résument dans le slogan "ni les militaires, ni Sidi" (le président renversé).
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