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Le lent délitement du processus de paix,

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  • Le lent délitement du processus de paix,

    Depuis le coup d'envoi du processus de paix entre Israéliens et Palestiniens au sommet d'Annapolis, le 27 novembre 2007, 494 Palestiniens ont été tués par les forces de sécurité, et parmi eux 76 enfants, pour la période allant jusqu'au 4 août.
    Au cours de ces huit mois, les permis de construire accordés aux colons ont été multipliés par trois et les appels d'offres l'ont été par seize par rapport aux sept mois précédant Annapolis, selon les chiffres fournis par le département des négociations de l'Autorité palestinienne à Ramallah. Le document précise qu'aucune colonie sauvage n'a été démantelée et que le nombre de checkpoints a augmenté de 8 %.
    Ce qui signifie que les autorités israéliennes n'ont absolument rien entrepris sur le terrain pour faciliter la création d'un Etat palestinien qu'elles appellent de leurs voeux et que la mainmise sur la Cisjordanie s'est accentuée.

    Ehoud Olmert, le premier ministre sortant, a beau dire qu'il faut que l'Etat juif se retire de "presque tous les territoires, sinon de la totalité, y compris Jérusalem", alors qu'il n'a pas oeuvré en ce sens pendant les deux ans et demi au cours desquels il a été aux commandes, cette prise de conscience tardive apparaît plutôt comme un pied de nez. Tzahi Hanegbi, président de la commission des affaires étrangères et de la défense, proche de M. Olmert, a estimé que ce dernier était allé un peu loin et que "les concessions territoriales doivent se fixer en deçà de ce que M. Olmert préconise".

    De son côté, Tzipi Livni, candidate à la tête de l'exécutif, a également pris ses distances vis-à-vis des déclarations du chef du gouvernement, qui, pour le moment, ne fait qu'expédier les affaires courantes. Mme Livni, qui, jusqu'à présent, était responsable des négociations, plaide pour qu'elles se poursuivent, même si le temps qui passe, admet-elle, ne joue pas en faveur d'une solution. Or, depuis Annapolis, le gouvernement israélien est resté sourd aux appels des Palestiniens, de la communauté internationale, du Quartet - Etats-Unis, Union européenne, Russie et ONU - en dépit des efforts réalisés par l'Autorité palestinienne pour améliorer la sécurité, notamment à Jénine et à Naplouse. Et ce n'est pas la période d'incertitude politique qui s'est ouverte en Israël qui va permettre de prendre des décisions importantes pour tenter de faire avancer les choses. Tout le monde admet qu'il n'y aura aucun accord avant la fin du mandat de George Bush, même si cette date limite constituait un impératif à Annapolis. Le processus de paix est suspendu. Il est en train de se déliter lentement mais sûrement.

    Gideon Levy, journaliste au quotidien Haaretz, compare la poursuite des pourparlers à de "la masturbation", estimant que, depuis le processus d'Oslo, il y a quinze ans, tout a été proposé et que le temps est venu de trancher, car "rien n'est plus dangereux dans cette région qu'un nouvel échec des négociations".

    Ahmed Qorei, responsable de l'équipe palestinienne de négociations, a officieusement reconnu que peu de progrès avaient été accomplis sur les principales questions. Les Palestiniens ont refusé tout accord partiel ou déclaration d'intention comme le souhaitait M. Olmert. Ils veulent un accord global, y compris sur l'épineux problème du statut de Jérusalem, que les négociateurs israéliens souhaitent mettre de côté.
    Pas question de souscrire à un plan intérimaire dans l'attente d'une solution définitive. Les Palestiniens ont tiré les enseignements du passé. Ils ne veulent pas non plus prendre la responsabilité d'une rupture et souhaitent aller jusqu'au bout. En cas d'échec, M. Qorei a prévenu qu'un "peuple sous occupation ne peut rester silencieux. Le peuple utilisera tous les moyens pour obtenir ses droits. La résistance par tous les moyens est légitime".

    Va-t-on continuer à parlementer indéfiniment ? Avec le temps, non seulement la lassitude gagne, mais la possibilité de créer un Etat digne de ce nom s'éloigne de plus en plus, en raison de la paupérisation accrue des territoires occupés et de la pérennisation des colonies. Et surtout le mandat de Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, vient à échéance le 9 janvier 2009. Même s'il a l'intention de le prolonger d'un an par des artifices juridiques, sa légitimité ne sera plus reconnue par le Hamas, qui réclame une nouvelle élection présidentielle. Affaibli par la perte de contrôle de la bande de Gaza en juin 2007, Mahmoud Abbas voit ses chances de faire accepter un accord par les Palestiniens considérablement amoindries.

    En dépit de ce qu'assure Bernard Kouchner, ministre français des affaires étrangères, selon lequel tant que l'on se parle, il y a de l'espoir, le processus de paix risque de tomber en déshérence. Un courant d'opinion, qui est en train de prendre forme, demande à ce que l'Autorité palestinienne soit dissoute et qu'Israël prenne en charge la population des territoires occupés. Une pétition en ce sens, signée par des dizaines d'intellectuels et de personnalités palestiniennes, a été publiée à la fin du mois d'août dans le journal panarabe Al-Hayat. Sari Nusseibeh, président de l'université Al-Qods, estime que l'aide européenne à l'Autorité palestinienne doit stopper parce qu'elle "permet à l'occupation israélienne de se poursuivre" et qu'il est inadmissible que "des conditions ne soient pas imposées, car tout cela ne fait que perpétuer une situation inacceptable".

    Dans un entretien à Haaretz, en août, M. Nusseibeh a provoqué la polémique en se prononçant en faveur de la création d'un Etat binational. Auteur d'un plan de paix avec l'ancien chef du Shin Bet (sécurité intérieure) Ami Ayalon, ce Palestinien modéré se range à cette idée par dépit, estimant que "l'idéologie que le Fatah a adoptée il y a quinze ans consistant en la création de deux Etats est en train de s'évanouir et, avec elle, le Fatah. Les faits sur le terrain rendent la situation irréversible".

    Le constat est amer. "Les Européens sont contents parce qu'ils ont l'impression de faire quelque chose en payant. Les Israéliens sont contents parce qu'ils n'ont pas à payer. Et les Palestiniens sont contents parce que leurs salaires tombent", déplore M. Nusseibeh. Combien de temps cela peut-il durer ? Dans un entretien accordé à L'Express le 27 août, le roi Abdallah de Jordanie avait fait cette remarque : "Les Israéliens semblent obnubilés par le temps présent... Je crains pour cette raison que le processus de paix soit menacé. Je ne suis pas certain au fond que les Israéliens veuillent résoudre ce problème. Car ils manquent d'une vision à long terme." Et également d'une véritable volonté politique !

    Courriel : [email protected].
    Michel Bôle-Richard (Correspondant à Jérusalem)
    Le Monde

  • #2
    Du 9 au 16 novembre 2008 : Sixième Semaine contre le Mur d'Apartheid


    Par Stop The Wall

    Dans le cadre de la mobilisation nationale et internationale pour commémorer les 60 ans de la Nakba palestinienne (Catastrophe), au cours de laquelle des millions de Palestiniens ont été soit massacrés, soit déplacés par les milices et l’armée sionistes, la Campagne Populaire Contre le Mur d’Apartheid et ses comités populaires appellent à la Sixième Semaine contre le Mur d'Apartheid.



    Six ans après le début des premières manifestations de masse contre le Mur d'Apartheid dans le nord de la Cisjordanie, l’occupation et les bulldozers de l’armée visent encore nos terres et notre peuple.

    Nous avons tenu bon, en interrompant les travaux de construction de nos propres mains, en défendant notre terre et en pleurant nos derniers martyrs - Ahmad Moussa (12 ans) et Amira Yousef (17 ans) de Ni'lin - qui ont donné leur vie pour la lutte contre le mur. Nous vous demandons d’être solidaires :

    Mobilisez-vous et faites-vous entendre

    pour la Sixième Semaine contre le Mur d'Apartheid,

    du 9 au 16 novembre 2008.


    Le Mur est presque achevé, entrainant le confinement des Palestiniens de Cisjordanie dans des bantoustans séparés.

    Il y a 60 ans, le dépeuplement ou la destruction de 531 villes et villages palestiniens, les massacres impitoyables et le déplacement de plus de 750000 Palestiniens de leurs foyers et de leurs terres ont transformé la majorité des Palestiniens en réfugiés et placés ceux qui sont restés dans leur patrie sous un régime d’apartheid. Aujourd'hui, le mur menace de finir le projet de nettoyage ethnique et de vol des terres qui a commencé en 1948.

    Serpentant à travers la Cisjordanie, le Mur a isolé 78 villages palestiniens, séparé les communautés et détruit leurs moyens de subsistance. Certains sont pris au piège entre le Mur et la Ligne Verte, où l'accès n’est autorisé qu’avec des laissez-passer par des portes avec des heures d'ouverture limitées.
    La plupart sont emprisonnés de trois côtés par le Mur, les routes de colons ou les colonies, avec une seule sortie contrôlée par l'Occupant. 14 de ces villages sont menacés de démolition imminente et risquent d'être rayés de la carte.

    Le Mur règle également le sort de milliers de Bédouins palestiniens. Menacés d’expulsions depuis 1948, l'occupant renouvelle ses attaques contre eux, afin d’évacuer les terres de la Vallée du Jourdain et autour de Jérusalem avant de les annexer.

    Les autorités de l'Occupation poussent plus de 6000 Bédouins Jahalin, qui vivent à l'est de Jérusalem, à vivre dans des camps rekuzim ( «de concentration») afin de faire de la place aux colonies juives.

    La lutte pour Jérusalem est arrivée à un stade critique, alors que l’Occupant regroupe et agrandit les colonies qui entourent la ville. La construction du tramway, qui reliera les colonies juives au centre-ville, est en cours d'achèvement. Les démolitions de maisons ont fortement augmenté, la construction des colonies est en plein essor et les Forces d'Occupation attaquent et ferment régulièrement les institutions palestiniennes, les manifestations et les sites religieux.

    Alors que l'Occupant renforce sa mainmise sur la Cisjordanie, nous ne devons pas oublier les habitants de Gaza soumis à un siège médiéval et oubliés par la communauté internationale, qui continuent à rester inébranlables. Ils ont été les premiers à faire sauter le mur et leurs actions illustrent la résistance et la détermination du peuple palestinien.

    La Cour Internationale de Justice a statué que le Mur est illégal et a exigé qu'il soit détruit et que toutes les lois et ordonnances qui s'y rattachent soient annulées. La Cour a rappelé à la communauté internationale son obligation de ne pas prêter aide ou assistance au Mur et de faire respecter le droit international, y compris la décision de Cour Internationale de Justice. À ce jour, la communauté internationale n'a pas encouragé d’initiative concrète pour la mise en application de cette décision.

    Au lieu de cela, les Nations Unies et la communauté internationale ont fermé les yeux ou même encouragé l'Apartheid et le nettoyage ethnique israéliens. Le processus d’Annapolis parrainé par les États-Unis et soutenu par la communauté internationale aboutit à un "accord linéaire», à savoir que tandis que l'Occupant n'aura pas à changer sa politique, il aura obtenu la signature des négociateurs palestiniens qui compromettent nos droits.

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