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Crise financière, qu’en est-il du FMI ?

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  • Crise financière, qu’en est-il du FMI ?

    Garant de la stabilité du système monétaire international, le moins qu’on puisse dire est que le FMI n’a fait que constater les dégâts. Cette institution, si prompte à imposer aux pays pauvres ou moyennement développés (comme lgerl’Argentine) quand ils sont en difficulté, des politiques de stabilisation aux conséquences socialement douloureuses, s’est avérée impuissante face à la crise actuelle.

    Et pour cause : les Etats-Unis en sont le principal contributeur afin que l’institution créée à Bretton Woods en 1945 agisse conformément aux intérêts de Washington. Aussi, le prix Nobel d’économie, l’Américain, Joseph Stiglitz, a-t-il raison de qualifier le FMI d’institution au service de son principal actionnaire, les Etats-Unis. «Si l'analyse des déséquilibres mondiaux par le FMI n'est pas équitable, si le Fonds n'identifie pas les Etats-Unis comme étant le principal coupable, s'il ne concentre pas son attention sur la nécessité de réduire le déficit budgétaire américain par des impôts plus élevés pour les citoyens les plus riches et de dépenses plus faibles en matière de défense, la pertinence du FMI risque fort de décliner au cours du XXIe siècle», prévenait-il dans un entretien accordé au journal économique Les Echos daté du 5 juin 2006. Toujours est-il que les pays riches ne sont pratiquement pas concernés par les décisions du FMI, et qu’ils tiennent pour peu de choses les recommandations de rigueur qu’il préconise dans leur direction.

    Autrement dit, le jour où on verra le FMI menacer de ses fourches caudines un pays comme le Japon, l’Allemagne ou la France (sans parler des Etats-Unis), pour avoir dérogé aux règles prescrites, ce jour-là n’est pas pour demain. Qui plus est, même la Banque mondiale a commencé à prendre ses distances par rapport aux politiques préconisées par le FMI lui reprochant de trop mettre l’accent sur la stabilisation macro-financière accompagnée d’une exigence de réduction des capacités d’intervention des Etats, au détriment des préoccupations sociales et du chômage.

    Ces Etats, comme on l’a vu dans le cas de l’Algérie, ne disposent d’aucune marge de manœuvre et ne font que veiller à l’application stricte des recommandations du FMI inscrites dans le Plan d’ajustement structurel. La crise financière internationale que nous vivons va-t-elle radicalement changer la donne ? Sans doute que non. Mais la gravité de cette crise qui aurait pu déboucher sur l’effondrement du système financier international, a permis d’ouvrir un débat sur le retour de l’Etat. Car la situation actuelle a montré que la thèse ultralibérale du marché autorégulateur n’est plus de mise. «Le marché ne se suffit pas à lui-même ; le marché ne soigne pas le marché», estimait le 27 septembre dernier le directeur du FMI, le Français Dominique Strauss-Kahn. Ajoutant dans un entretien accordé au Journal du Dimanche «c'est la fin d'une période où l'on a cru que le marché suffisait à réguler l'activité financière. Je pense que c'est terminé».

    En effet, la décision prise par le gouvernement des Etats- Unis de venir en aide aux banques en difficultés — 700 milliards de dollars débloqués pour éponger leurs dettes — suivie par les décisions annoncées au sommet de Paris par la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Italie, annoncent le retour de l’Etat régulateur, de la réglementation publique et des nationalisations si longtemps dénoncées comme étant une hérésie par les tenants de l’ultralibéralisme capitaliste. «La finance doit être contrôlée (…) Nous sommes prêts à le faire si on nous en donne le mandat. Nous sommes dans notre rôle, et je le revendique», ajoutait le directeur du FMI. Reste à savoir comment l’idée esquissée par Dominique Strauss-Kahn, d’un FMI conçu comme une sorte de service public mondial, va être accueillie par les tenants de l’ordre ultralibéral qui s'accrochent à leurs dogmes en dépit de la débâcle soufflant sur les marchés boursiers.


    - Le Soir d'Algerie
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