Projet Renault-Nissan
Logistique: De gros marchés à prendre · Une flotte de 300 camions par jour pour approvisionner l’usine
· Un bateau quotidien pour exporter 1.500 véhicules
LA logistique constitue la pièce maîtresse du projet de l’usine automobile de Renault-Nissan. Et pour cause! Son coût serait de loin plus important que celui de valorisation dans l’unité de montage, signale une source proche du dossier. D’où les contacts et réunions exploratoires que multiplie, dès à présent au Maroc, le staff du constructeur en charge de la logistique. L’équipe de Renault a rencontré en effet les membres du bureau de la Fédération du transport de la CGEM et les responsables de l’Administration des douanes respectivement mardi et mercredi. Histoire d’être fixé sur les contraintes liées à la logistique et les adaptations à opérer. Une réunion élargie à plusieurs transporteurs marocains est prévue pour le 13 novembre prochain. «Réussir la maîtrise de ce volet, revient à garantir la compétitivité du projet», avoue la même source. Car l’enjeu est de taille. Il s’agit d’abord de l’une des plus grosses usines dans le monde en termes de capacité et de cadence de production. Une fois la vitesse de croisière atteinte, la fabrication portera sur 400.000 véhicules par an. Pour être en phase avec cet objectif dont l’échéance sera probablement rapprochée, 15 véhicules légers et trois utilitaires sortiront de la chaîne au bout de chaque heure. Pour suivre le rythme, pas moins de 300 conteneurs chargés de pièces détachées, composantes, matériaux d’habillage, pneumatiques et autres accessoires doivent décharger chaque jour leur cargaison à l’usine. Et à l’export un bateau par jour d’une capacité de 1.500 véhicules sera nécessaire. Ce type de navire spécialisé n’est pas disponible pour le moment en quantité suffisante. Car, jamais pareils besoins n’ont été exprimés par le passé. Aussi des négociations sont-elles engagées pour développer ce moyen de transport. Certaines zones d’exportation d’Asie et de l’Europe orientale ciblées par le projet ne peuvent être desservies que par voie maritime. Mais le camion sera privilégié à côté du transport par rail sur l’Europe occidentale et les marchés local et africain. Mais qu’en est-il de l’état d’avancement du projet?
Pour le moment, précise notre source, les travaux de terrassement sont bien avancés sur les 4 km2 du site. Suivront par la suite l’installation des presses et des autres lignes de process. A noter que la mise en place des presses de tôle nécessitera un délai d’au moins 2 ans. En tout, l’usine comportera deux lignes de montage, l’une pour Renault, l’autre pour Nissan. A côté deux lignes de peintures et deux autres d’habillage/montage seront installées. De sorte que l’usine sera opérationnelle en décembre 2010. Les premiers tests seront donc effectués dès janvier 2011. Et à court terme, pas moins de 6.000 personnes seront à pied d’œuvre dans l’usine dont plus de 1.200 seront affectées à la logistique. A part le top management qui sera désigné, dans une première étape, parmi le personnel expérimenté de Renault et Nissan, tous les autres profils seront recrutés localement. A cet effet, un cabinet de Casablanca a d’ores et déjà été investi de cette mission. Pour rappel, la formation des profils requis ne fait pas défaut. Des formations qualifiantes sont dispensées par les instituts de l’OFPPT en concertation avec les professionnels. Mieux encore, des conventions pour une formation à la carte sont aussi envisagées. Le seul point d’ombre a trait cependant au secteur du transport. Informel et vieillissement du matériel roulant y prédominent. Le nombre des entreprises structurées et relativement bien outillées ne dépasse guère les 500 pour un total de plus de 20.000 entités physiques et morales. Il faut espérer que les contraintes qui plombent le secteur soient levées dans les meilleurs délais possibles pour que les professionnels ne ratent pas le rendez-vous. Le Groupe Renault-Nissan compte en effet assurer son approvisionnement à raison de 75% auprès des équipementiers locaux. C’est dire l’importance des affaires à prendre.
Parc
SELON les données de la Fédération du transport de la CGEM, le parc total des véhicules dédiés aux marchandises atteint près de 56.600 unités dont 38.800, soit 55%, opèrent pour le compte d’autrui. Le secteur compte plus de 20.000 entités dont 87,7% sont individuelles. Les Sarl représentent 11% (2.226), les CNC 0,5% (91) et les SA 0,3% (59). Pour ce qui est du transport routier international, on dénombre 350 sociétés disposant d’un parc de 1.300 camions environ. Cette catégorie assure moins de 20% des flux, importations et exportations comprises. Le reste étant pris en charge par la flotte étrangère. La répartition du parc selon l’âge des véhicules montre que près de 57% des camions opérant pour le compte d’autrui a moins de 10 ans, 32% entre 10 et 20 ans et plus de 21% dépassent deux décennies.
A. G.
Source: l'économiste 09/10/08.
Logistique: De gros marchés à prendre · Une flotte de 300 camions par jour pour approvisionner l’usine
· Un bateau quotidien pour exporter 1.500 véhicules
LA logistique constitue la pièce maîtresse du projet de l’usine automobile de Renault-Nissan. Et pour cause! Son coût serait de loin plus important que celui de valorisation dans l’unité de montage, signale une source proche du dossier. D’où les contacts et réunions exploratoires que multiplie, dès à présent au Maroc, le staff du constructeur en charge de la logistique. L’équipe de Renault a rencontré en effet les membres du bureau de la Fédération du transport de la CGEM et les responsables de l’Administration des douanes respectivement mardi et mercredi. Histoire d’être fixé sur les contraintes liées à la logistique et les adaptations à opérer. Une réunion élargie à plusieurs transporteurs marocains est prévue pour le 13 novembre prochain. «Réussir la maîtrise de ce volet, revient à garantir la compétitivité du projet», avoue la même source. Car l’enjeu est de taille. Il s’agit d’abord de l’une des plus grosses usines dans le monde en termes de capacité et de cadence de production. Une fois la vitesse de croisière atteinte, la fabrication portera sur 400.000 véhicules par an. Pour être en phase avec cet objectif dont l’échéance sera probablement rapprochée, 15 véhicules légers et trois utilitaires sortiront de la chaîne au bout de chaque heure. Pour suivre le rythme, pas moins de 300 conteneurs chargés de pièces détachées, composantes, matériaux d’habillage, pneumatiques et autres accessoires doivent décharger chaque jour leur cargaison à l’usine. Et à l’export un bateau par jour d’une capacité de 1.500 véhicules sera nécessaire. Ce type de navire spécialisé n’est pas disponible pour le moment en quantité suffisante. Car, jamais pareils besoins n’ont été exprimés par le passé. Aussi des négociations sont-elles engagées pour développer ce moyen de transport. Certaines zones d’exportation d’Asie et de l’Europe orientale ciblées par le projet ne peuvent être desservies que par voie maritime. Mais le camion sera privilégié à côté du transport par rail sur l’Europe occidentale et les marchés local et africain. Mais qu’en est-il de l’état d’avancement du projet?
Pour le moment, précise notre source, les travaux de terrassement sont bien avancés sur les 4 km2 du site. Suivront par la suite l’installation des presses et des autres lignes de process. A noter que la mise en place des presses de tôle nécessitera un délai d’au moins 2 ans. En tout, l’usine comportera deux lignes de montage, l’une pour Renault, l’autre pour Nissan. A côté deux lignes de peintures et deux autres d’habillage/montage seront installées. De sorte que l’usine sera opérationnelle en décembre 2010. Les premiers tests seront donc effectués dès janvier 2011. Et à court terme, pas moins de 6.000 personnes seront à pied d’œuvre dans l’usine dont plus de 1.200 seront affectées à la logistique. A part le top management qui sera désigné, dans une première étape, parmi le personnel expérimenté de Renault et Nissan, tous les autres profils seront recrutés localement. A cet effet, un cabinet de Casablanca a d’ores et déjà été investi de cette mission. Pour rappel, la formation des profils requis ne fait pas défaut. Des formations qualifiantes sont dispensées par les instituts de l’OFPPT en concertation avec les professionnels. Mieux encore, des conventions pour une formation à la carte sont aussi envisagées. Le seul point d’ombre a trait cependant au secteur du transport. Informel et vieillissement du matériel roulant y prédominent. Le nombre des entreprises structurées et relativement bien outillées ne dépasse guère les 500 pour un total de plus de 20.000 entités physiques et morales. Il faut espérer que les contraintes qui plombent le secteur soient levées dans les meilleurs délais possibles pour que les professionnels ne ratent pas le rendez-vous. Le Groupe Renault-Nissan compte en effet assurer son approvisionnement à raison de 75% auprès des équipementiers locaux. C’est dire l’importance des affaires à prendre.
Parc
SELON les données de la Fédération du transport de la CGEM, le parc total des véhicules dédiés aux marchandises atteint près de 56.600 unités dont 38.800, soit 55%, opèrent pour le compte d’autrui. Le secteur compte plus de 20.000 entités dont 87,7% sont individuelles. Les Sarl représentent 11% (2.226), les CNC 0,5% (91) et les SA 0,3% (59). Pour ce qui est du transport routier international, on dénombre 350 sociétés disposant d’un parc de 1.300 camions environ. Cette catégorie assure moins de 20% des flux, importations et exportations comprises. Le reste étant pris en charge par la flotte étrangère. La répartition du parc selon l’âge des véhicules montre que près de 57% des camions opérant pour le compte d’autrui a moins de 10 ans, 32% entre 10 et 20 ans et plus de 21% dépassent deux décennies.
A. G.
Source: l'économiste 09/10/08.
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