Les empires finissent en général sur un champ de bataille parsemé de cadavres ou dans un incendie financier ne laissant derrière lui que des tas de cendres et des morceaux de verre brisé, écrit Mike Whitney.
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Le temps des Etats-Unis comme superpuissance arrive à son terme. La crise financière était juste la dernière paille [« qui a brisé le dos du chameau » - proverbe oriental].
Le peu de foi qui pouvait encore leur être accordé après l’invasion de l’Irak, la mise à la poubelle des traités internationaux et le mépris sans scrupule des droits de l’homme, s’est maintenant évaporé. Les Etats-Unis ont pollué le système économique mondial avec des titres garanties par des hypothèques sans aucune valeur, et en procédant de la sorte ils ont poussé 6 milliards de personnes vers une longue et douloureuse récession. C’est quelque chose qui ne peut être facilement pardonné.
La colère à l’égard des Etats-Unis USA semble maintenant faire partout surface. Elle était particulièrement visible lors de la récente ouverture de l’Assemblée générale des Nations Unies. Habituellement, il s’agit d’un événement pénible plein de bavardages politiques vide de sens et de cérémonies prétentieuses. Mais pas cette fois-ci. Avec une planète glissant vers une récession provoquée par les Etats-Unis, la patience s’est affaiblié et les dirigeants étrangers ont commencé à porter plus énergiquement des coups sur les Etats-Unis. Les discours ont été directs et plein de reproches ; plus personne « ne retient désormais ses coups ».
Hugo Chavez du Venezuela a résumé à sa façon l’ambiance des réunions : « Je pense que, plus tôt que plus tard, cet empire s’écroulera, et ce sera au bénéfice du monde entier, permettant que soit mis en place un équilibre dans un monde devenu polycentrique et multipolaire. Cela garantira la paix dans le monde. À la création de ce monde multipolaire, nous apportons notre petite contribution. »
Chavez aime le peuple américain mais s’oppose à l’empire américain, tout simplement. Il était le premier chef d’état étranger à offrir de la nourriture et de l’aide médicale aux victimes de l’ouragan Katrina. (Mais Bush a refusé son offre.) En outre, il fournit régulièrement des tonnes de mazout aux familles à faible revenu du nord-est des Etats-Unis.
Ce à quoi Chavez s’oppose est le modèle « unipolaire » de Bush pour un gouvernement mondial par lequel les décisions cruciales concernant la planète — depuis le réchauffement planétaire jusqu’à la prolifération nucléaire — dépendent de Washington. Personne n’aime s’entendre dire ce qu’il doit faire, et personne n’aime non plus voir les Etats-Unis se mêler constamment de ses affaires. C’est pourquoi aucun des participants à l’assemblée des Nations Unies ne semblait particulièrement tracassé par le fait que les marchés financiers nord-américains soient en chute libre. Cela se nomme « schadenfreude » [malin plaisir - N.d.T], lorsque l’on prend plaisir au malheur d’autrui, et ce plaisir s’est largement manifesté aux Nations Unies la semaine dernière.
Plusieurs des dignitaires présents semblent croire que l’affaiblissement soudain des Etats-Unis est une opportunité pour un changement dans la façon dont va le monde. C’est ce que chacun veut : un changement. Un vrai changement. Personne ne veut que les huit prochaines années soient comme les huit dernières. C’est pourquoi le thème central dans le discours de Chavez a été repris maintes et maintes fois par les autres dirigeants de la planète. Ils rejettent le système actuel et veulent jouer un plus grand rôle dans la construction de ce qui sera le futur du monde.
Cela ne signifie pas que le monde déteste les Etats-Unis. Cela signifie juste que chacun veut un répit dans les tortures, les enlèvements, les bombardement de civils, et maintenant, la contagion des maux financiers que les Etats-Unis ont répandu dans tout le système mondial. L’absence de politique monétaire américaine qui soit régulatrice et avec des taux d’intérêts limités a fait grimpé l’inflation, a provoqué des émeutes de la faim et fait grimper en flèche les prix du pétrole. Trop c’est trop. Les Etats-Unis sont comme l’invité à dîner qui ne sait pas reconnaître le moment où il est temps de rentrer chez soi. Peut-être qu’une certaine dose de récession aidera à réajuster l’approche de Washington et à rendre ses dirigeants plus sensibles aux besoins du reste du monde.
Quoi qu’il arrive, d’autres nations se préparent déjà à un monde où le rôle de l’Amérique sera considérablement réduit.
Le journaliste John Gray l’a mis en évidence dans son article paru dans The Observer, « un moment explosif dans la chute de la puissance américaine » : « Le contrôle des événements échappe aux mains américaines ..... Ayant créé les conditions qui ont produit la plus grande bulle financière de l’histoire, les dirigeants politiques américains semblent incapable de saisir l’importance des dangers auxquels le pays fait face maintenant. Aveuglés dans leurs guerres haineuses et se querellant entre eux, ils semblent inconscients du fait que le leadership américain dans le monde est en train de refluer rapidement. Un nouveau monde s’annonce, presque de façon inaperçue, dans lequel l’Amérique n’est plus qu’une puissance parmi d’autres, faisant face à un futur incertain qu’elle ne peut plus ignorer. »
Les Etats-Unis sont sur le point de se joindre à la famille des nations et d’apprendre comment s’entendre avec ses voisins, que ceux-ci le veuillent ou non. Il n’y a simplement pas d’autre choix ; le dollar chute, les déficits grimpent, et les marchés financiers sont en complet désordre. L’Amérique apprendra à coopérer ou sera alors isolée dans un monde qui se remodèle rapidement. C’est le principe « marche avec nous ou va-t-en » qui s’appliquera, un message que Washington doit apprendre rapidement pour pouvoir s’adapter à un nouveau paradigme du pouvoir.
Oui, beaucoup d’argent ira encore dans des opérations secrètes et des sales coups fomentés par la CIA, juste pour maintenir vivant l’espoir que la superpuissance puisse être retrouvée. Ceci doit être prévu. Les escrocs aisés de la famille royale britannique rêvent toujours eux aussi de reconstruire l’empire. Mais les réalistes savent que ce n’est qu’imaginaire et sans grand danger. Rien n’en sortira. Les empires ont une courte durée de vie et tout retour en arrière est impossible. Ils finissent habituellement sur un champ de bataille parsemé de cadavres ou dans un incendie financier ne laissant rien derrière lui si ce n’est des tas de cendres et des morceaux de verre brisé. Nous pouvons seulement espérer que l’abîme économique béant devant nous comportera moins de difficultés que ce que nous prévoyons. Mais « quand une nation sème des dents de dragon, elle ne devrait pas s’attendre à une moisson de prunes douces ».
Le journaliste Steve Watson rapporte dans Infowars : « Un Conseil de personnalités du monde diplomatique et d’anciens responsables économiques ont sous la direction de Bilderberger Henry Kissinger loué un encart dans le Financial Times de Londres pour appeler à la création « d’une nouvelle autorité monétaire mondiale » qui aurait le pouvoir de surveiller toutes les autorités financières nationales et toutes les grandes compagnies financières internationales.
« Même si la massive opération de sauvetage financière lancée par les Etats-Unis atteint ses objectifs, elle devrait être suivie de quelque chose de bien plus grande envergure : l’établissement d’une autorité monétaire mondiale pour surveiller les marchés qui sont devenus sans frontières » écrit Jeffrey Garten, un ancien directeur général de Lehman Brothers.
Les plus grandes compagnies financières mondiales devraient souscrire à l’autorité monétaire globale (GMA) et être soumises à sa surveillance, ou elles seront alors inscrites sur sa liste noire. Cela comprendrait les compagnies et les banques commerciales, mais également les fonds d’investissements des différents pays, les colossaux fonds de couverture [Hedge funds] et les sociétés privées de capitaux. Le domaine de compétence du GMA devrait inclure non seulement les banques centrales des Etats-Unis, du Royaume-Uni, desla zone Euro et du Japon, mais également de Chine, d’Arabie Saoudite et du Brésil.
La suite...
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Le temps des Etats-Unis comme superpuissance arrive à son terme. La crise financière était juste la dernière paille [« qui a brisé le dos du chameau » - proverbe oriental].
Le peu de foi qui pouvait encore leur être accordé après l’invasion de l’Irak, la mise à la poubelle des traités internationaux et le mépris sans scrupule des droits de l’homme, s’est maintenant évaporé. Les Etats-Unis ont pollué le système économique mondial avec des titres garanties par des hypothèques sans aucune valeur, et en procédant de la sorte ils ont poussé 6 milliards de personnes vers une longue et douloureuse récession. C’est quelque chose qui ne peut être facilement pardonné.
La colère à l’égard des Etats-Unis USA semble maintenant faire partout surface. Elle était particulièrement visible lors de la récente ouverture de l’Assemblée générale des Nations Unies. Habituellement, il s’agit d’un événement pénible plein de bavardages politiques vide de sens et de cérémonies prétentieuses. Mais pas cette fois-ci. Avec une planète glissant vers une récession provoquée par les Etats-Unis, la patience s’est affaiblié et les dirigeants étrangers ont commencé à porter plus énergiquement des coups sur les Etats-Unis. Les discours ont été directs et plein de reproches ; plus personne « ne retient désormais ses coups ».
Hugo Chavez du Venezuela a résumé à sa façon l’ambiance des réunions : « Je pense que, plus tôt que plus tard, cet empire s’écroulera, et ce sera au bénéfice du monde entier, permettant que soit mis en place un équilibre dans un monde devenu polycentrique et multipolaire. Cela garantira la paix dans le monde. À la création de ce monde multipolaire, nous apportons notre petite contribution. »
Chavez aime le peuple américain mais s’oppose à l’empire américain, tout simplement. Il était le premier chef d’état étranger à offrir de la nourriture et de l’aide médicale aux victimes de l’ouragan Katrina. (Mais Bush a refusé son offre.) En outre, il fournit régulièrement des tonnes de mazout aux familles à faible revenu du nord-est des Etats-Unis.
Ce à quoi Chavez s’oppose est le modèle « unipolaire » de Bush pour un gouvernement mondial par lequel les décisions cruciales concernant la planète — depuis le réchauffement planétaire jusqu’à la prolifération nucléaire — dépendent de Washington. Personne n’aime s’entendre dire ce qu’il doit faire, et personne n’aime non plus voir les Etats-Unis se mêler constamment de ses affaires. C’est pourquoi aucun des participants à l’assemblée des Nations Unies ne semblait particulièrement tracassé par le fait que les marchés financiers nord-américains soient en chute libre. Cela se nomme « schadenfreude » [malin plaisir - N.d.T], lorsque l’on prend plaisir au malheur d’autrui, et ce plaisir s’est largement manifesté aux Nations Unies la semaine dernière.
Plusieurs des dignitaires présents semblent croire que l’affaiblissement soudain des Etats-Unis est une opportunité pour un changement dans la façon dont va le monde. C’est ce que chacun veut : un changement. Un vrai changement. Personne ne veut que les huit prochaines années soient comme les huit dernières. C’est pourquoi le thème central dans le discours de Chavez a été repris maintes et maintes fois par les autres dirigeants de la planète. Ils rejettent le système actuel et veulent jouer un plus grand rôle dans la construction de ce qui sera le futur du monde.
Cela ne signifie pas que le monde déteste les Etats-Unis. Cela signifie juste que chacun veut un répit dans les tortures, les enlèvements, les bombardement de civils, et maintenant, la contagion des maux financiers que les Etats-Unis ont répandu dans tout le système mondial. L’absence de politique monétaire américaine qui soit régulatrice et avec des taux d’intérêts limités a fait grimpé l’inflation, a provoqué des émeutes de la faim et fait grimper en flèche les prix du pétrole. Trop c’est trop. Les Etats-Unis sont comme l’invité à dîner qui ne sait pas reconnaître le moment où il est temps de rentrer chez soi. Peut-être qu’une certaine dose de récession aidera à réajuster l’approche de Washington et à rendre ses dirigeants plus sensibles aux besoins du reste du monde.
Quoi qu’il arrive, d’autres nations se préparent déjà à un monde où le rôle de l’Amérique sera considérablement réduit.
Le journaliste John Gray l’a mis en évidence dans son article paru dans The Observer, « un moment explosif dans la chute de la puissance américaine » : « Le contrôle des événements échappe aux mains américaines ..... Ayant créé les conditions qui ont produit la plus grande bulle financière de l’histoire, les dirigeants politiques américains semblent incapable de saisir l’importance des dangers auxquels le pays fait face maintenant. Aveuglés dans leurs guerres haineuses et se querellant entre eux, ils semblent inconscients du fait que le leadership américain dans le monde est en train de refluer rapidement. Un nouveau monde s’annonce, presque de façon inaperçue, dans lequel l’Amérique n’est plus qu’une puissance parmi d’autres, faisant face à un futur incertain qu’elle ne peut plus ignorer. »
Les Etats-Unis sont sur le point de se joindre à la famille des nations et d’apprendre comment s’entendre avec ses voisins, que ceux-ci le veuillent ou non. Il n’y a simplement pas d’autre choix ; le dollar chute, les déficits grimpent, et les marchés financiers sont en complet désordre. L’Amérique apprendra à coopérer ou sera alors isolée dans un monde qui se remodèle rapidement. C’est le principe « marche avec nous ou va-t-en » qui s’appliquera, un message que Washington doit apprendre rapidement pour pouvoir s’adapter à un nouveau paradigme du pouvoir.
Oui, beaucoup d’argent ira encore dans des opérations secrètes et des sales coups fomentés par la CIA, juste pour maintenir vivant l’espoir que la superpuissance puisse être retrouvée. Ceci doit être prévu. Les escrocs aisés de la famille royale britannique rêvent toujours eux aussi de reconstruire l’empire. Mais les réalistes savent que ce n’est qu’imaginaire et sans grand danger. Rien n’en sortira. Les empires ont une courte durée de vie et tout retour en arrière est impossible. Ils finissent habituellement sur un champ de bataille parsemé de cadavres ou dans un incendie financier ne laissant rien derrière lui si ce n’est des tas de cendres et des morceaux de verre brisé. Nous pouvons seulement espérer que l’abîme économique béant devant nous comportera moins de difficultés que ce que nous prévoyons. Mais « quand une nation sème des dents de dragon, elle ne devrait pas s’attendre à une moisson de prunes douces ».
Le journaliste Steve Watson rapporte dans Infowars : « Un Conseil de personnalités du monde diplomatique et d’anciens responsables économiques ont sous la direction de Bilderberger Henry Kissinger loué un encart dans le Financial Times de Londres pour appeler à la création « d’une nouvelle autorité monétaire mondiale » qui aurait le pouvoir de surveiller toutes les autorités financières nationales et toutes les grandes compagnies financières internationales.
« Même si la massive opération de sauvetage financière lancée par les Etats-Unis atteint ses objectifs, elle devrait être suivie de quelque chose de bien plus grande envergure : l’établissement d’une autorité monétaire mondiale pour surveiller les marchés qui sont devenus sans frontières » écrit Jeffrey Garten, un ancien directeur général de Lehman Brothers.
Les plus grandes compagnies financières mondiales devraient souscrire à l’autorité monétaire globale (GMA) et être soumises à sa surveillance, ou elles seront alors inscrites sur sa liste noire. Cela comprendrait les compagnies et les banques commerciales, mais également les fonds d’investissements des différents pays, les colossaux fonds de couverture [Hedge funds] et les sociétés privées de capitaux. Le domaine de compétence du GMA devrait inclure non seulement les banques centrales des Etats-Unis, du Royaume-Uni, desla zone Euro et du Japon, mais également de Chine, d’Arabie Saoudite et du Brésil.
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