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Une cellule presque extraterrestre

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  • Une cellule presque extraterrestre

    Il existe des formes de vies qui n’ont besoin que d’elle-même pour se nourrir et se reproduire. Cette découverte, faite au fond d’une mine d’or africaine et annoncée vendredi dans la revue «Science», relance l’espoir de découvrir une vie cellulaire sous la surface de Mars.

    2800 mètres sous terre

    Jusqu’à présent tous les organismes vivants sur Terre avaient pour caractéristique de ne pouvoir survivre qu’en s’intégrant à un écosystème constitué d’autres espèces capables de leur apporter les molécules qu’ils ne savaient pas fabriquer eux-mêmes (acides aminés, vitamines, sucres, etc). Dylan Chivian et son équipe du Lawrence Berkeley National Laboratory (Etats-Unis) ont donc été particulièrement surpris de découvrir pour la première fois, à 2800 mètres sous terre, un microbe capable de prospérer isolé dans un environnement exclusivement minéral, sans l’apport d’aucune autre forme de vie.

    En effet, même les colonies cellulaires qui vivent prés des sources hydrothermales, au fond des océans, dependent de l'oxygène produit par le phytoplancton.

    «Un écosystème à lui tout seul»

    Après avoir filtré plus de 5000 litres d’eau prélevée dans des failles humides et profondes de la mine d’or de Mponeng (Afrique du Sud), les chercheurs ont analysé l’ADN du filtrat et se sont aperçu qu’il correspondait à une seule et unique espèce de bactérie baptisée Candidatus Desulforudis audaxviator. «Nous avons constaté que le génome de cet organisme contenait tous les processus nécessaires pour entretenir la vie. Ce qui fait de lui un écosystème à lui tout seul», précise Chivian.

    Les analyses menées par Chivian montrent que la bactérie tire son énergie de la radioactivité présente dans la roche qui l’entoure, qu’elle est capable de fixer le dioxyde de carbone et l’azote dissout dans l’eau pour fabriquer des sucres et des acides aminés nécessaires à son métabolisme et à sa reproduction.

    Voyageur audacieux

    Candidatus Desulforudis audaxviator tire son petit nom d’une citation du roman de Jules Vernes «Voyage au centre de la Terre». Le professeur Lidenbrock commence en effet son fameux voyage après avoir lu l’inscription «In Sneffels Yoculis craterem kem delibat umbra Scartaris Julii intra calendas descende, audax viator, et terrestre centrum attinges.

    Kod feci. Arne Saknussem. Ce qui, de ce mauvais latin, peut être traduit ainsi: Descends dans le cratère du Yocul de Sneffels que l’ombre du Scartaris vient caresser avant les calendes de Juillet, voyageur audacieux, et tu parviendras au centre de la Terre. Ce que j’ai fait. Arne Saknussemm».

    Nouvelles perspectives pour l’exobiologie

    Mais pour les scientifiques, ce «voyageur audacieux» du centre de la Terre redonne aussi l’espoir de trouver de la vie ailleurs que sur Terre. «L’une des questions en suspens, lorsque l’on envisageait la vie sur d’autres planètes, était de savoir si oui ou non un organisme pouvait vivre isolé, indépendamment de toute autre forme de vie, en possédant à lui seul toutes les fonctions nécessaires à un écosystème; maintenant nous savons que c’est possible et c’est philosophiquement très excitant», explique Chivian. Selon le chercheur, audaxviator peut survivre indéfiniment dans n’importe quel environnement similaire au fond de la mine de Mponeng, un environnement auquel pourrait ressembler le sous-sol de Mars…



    - 20Minutes.fr, éditions du 10/10/2008
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