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Tabarka et mes racines

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  • Tabarka et mes racines

    Bonjour à tous,

    J'ai trouvé votre forum dans l'internet et je me suis inscrite comme participante.

    Je me présente. Je m'appelle Lola Montecatine, je suis espagnole et j'habite à Malaga (Espagne).

    En cherchant mes racines j'ai pu savoir que mes ancêtres étaient italiens. J'ai trouvé un tel Giuseppe (ou Josef) Maria Montecatini né en 1716 à Bastia (Corse) qui habitait à Tabarka (petite île de la Tunisie) à cette époque sous la domination génoise.
    Son histoire et fascinante et triste. En 1741 le dey de Tunis (Ali Pacha) envoya ses bateux sur l'île, il la prît et rendu esclaves à tous ses habitants (900 tabarkins). Après quelques années comme captifs à Tunis ils furent vendus au Sultan d'Alger, esclaves jusqu'en 1768 moment où ils furent liberés par le roi espagnol Carlos III, et ils furent installés dans une petite île en façe d'Alicante, renommée "Nueva Tabarca" en souvenir de l¨'île tunisienne (de là ma nationalité espagnole).
    J'ai obtenu toute cette information d'après un travail etnographique d'un professeur de l'université d'Alicante.
    Cette histoire est comme j'ai dit,,,,,fascinante et j'essaye de continuer ma recherche. J'aimerais votre aide pour trouver de l'information sur ces années d'esclavage.
    Archives, documentation, etc.......tout le possible.

    D'après ce que j'ai pu lire à cette époque l'esclavage était très commun. Tous les pays avec zones cotières dans la mediterranée pratiquaient la prise de captifs pour negotier et les vendres comme marchandise. A nous jours ce sont des faits abominables et tout à fait inconcevables, mais malheuresement l'histoire nous raconte sur cette verité atroce.
    Je pense que peut être la vie de mon ancetre dans ses années d'esclavage ne fût pas tellement atroce. Il avait supporté tant d'années et il rentra en Espagne avec son épouse et 7 enfants!!!!!

    Je suis sûre que vous m'offrirez entre tous votre aide. Merci d'avance et bonne journée.

    (Excusez si mon français n'est pas totalement correct)

    Lola Montecatine

  • #2
    Bonjour Lola,

    Je vous conseille le livre de Joao Mascarenhas, Esclave à Alger : Récit de captivité de 1621-1626. Il commet bien sûr, selon moi, de grossière fautes historiques mais j'évite les auteurs nationaux parce qu'à mon avis, y a un brin de chauvinisme dans leurs ecrits...

    Les corsaires d'Alger étaient des hommes très influents du fait de leurs richesses incomensurables et recrutaient parmi les renégats.
    Ils étaient, à la fin du seizième siècle, les premiers marins de leur temps. Leurs galères étaient d'une vitesse incomparable et leurs équipages soumis à la discipline la plus sévère. Les chiourmes étaient composées de forçats, comme celles des galères chrétiennes. Le comité, armé du fouet, courait de la poupe à la proue pour exciter les rameurs. Chaque navire embarquait en outre un détachement de soldats
    Pendant le seizième siècle, les Algériens n'eurent que des vaisseaux légers, galères ou galiotes. Plus tard, le Flamand Simon Dansa leur apprit l'usage des vaisseaux de haut bord, avec lesquels on pouvait tenir la mer dans l'Océan. Ils franchirent alors le détroit de Gibraltar; Madère fut pillé de fond en comble, les côtes de l'Angleterre furent insultées. En 1627, le raïs Mourad alla jusqu'en Islande. En huit ans, le nombre des bâtiments capturés s'éleva à 936. Dans les années favorables, la valeur des prises atteignit plusieurs millions..

    les expéditions étaient de véritables entreprises commerciales, auxquelles s'intéressaient les riches particuliers et souvent le dey lui-même. Le partage des prises était réglé avec la plus grande précision. Au retour des corsaires, un secrétaire des prises, assisté de chaouchs, de changeurs, de mesureurs, de crieurs, faisait débarquer et vendre les marchandises et les esclaves; ensuite il procédait à la répartition. Un droit fixe était prélevé par l'État, le reste était partagé entre l'armateur et l'équipage. Personne à bord ne touchait de solde, on naviguait à la part.
    Les esclaves étaient vendus à la criée sur un marché spécial, la place du Badistan. Le prix différait beaucoup, suivant qu'il s'agissait d'esclaves de travail ou d'esclaves de rançon. Les premiers, matelots, pêcheurs, paysans, étaient mis au dur travail de la chiourme; en dehors des expéditions maritimes, ils étaient employés à la culture des jardins ou à des travaux domestiques; beaucoup se convertissaient et s'enrôlaient dans les équipages. Les captifs qui semblaient appartenir à la classe aisée étaient l'objet d'un commerce très important, on les achetait, on les revendait, on négociait leur rachat avec leurs familles ou avec eux-mêmes. D'ordinaire ils étaient bien traités. On les considérait comme une marchandise précieuse, qu'il fallait se garder d'endommager.
    Auteur Inconnu!

    La place du Badistan, dérivé du nom du Grand Bazar de Constantinople, était une grande et large rue où les prises de piraterie, y compris les prisonniers, étaient vendues aux enchères.

    Dans le livre de Joao Mascarenhas, il nous décrit la ville et son architecture et le rôle de chacun, notamment les Turcs et leur influence sur la vie politique. Le traitement des milliers d’esclaves chrétiens, portugais, espagnols, français, italiens, Islandais, Anglais, Scandinaves qui travaillent au service de marchands ou de seigneurs, le plus souvent turcs, mais parfois renégats chrétiens eux-mêmes, ayant établi leurs affaires au service du pouvoir local. Il y décrit aussi le Môle (actuel port d'Alger) l'ammaréage des navires, les remparts d’Alger et la foule de soldats qui les gardent...

    « Il y a dans la ville soixante bains, où vont se laver tous les habitants d’Alger... Jusqu’à midi les hommes sont lavés par les hommes. De midi jusqu’au soir des femmes viennent laver les femmes... Dès qu’une personne entre, elle se déshabille dans un cabinet isolé, on lui donne un linge pour se couvrir, ses vêtements sont mis dans un endroit sûr et gardé, et elle passe dans une pièce chaude où elle commence à suer très fort... alors vient un maure avec un gant de crin, qui le lave et le nettoie parfaitement pendant qu’il continue à suer, mais sans lui faire aucun mal. Quand on a fini de le laver, on lui donne deux linges chauds dont il se couvre, et il va s’asseoir à l’endroit où il a laissé ses vêtements. Une fois rhabillé on l’asperge avec un flacon d’eau parfumée, et il paie en sortant l’équivalent d’un demi-vintém (une somme minime). On traite ainsi, quand il va se laver, jusqu’au dernier des esclaves. »
    Joao Mascarenhas

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    • #3
      pour algerois16

      Bonjour Algerois16,

      Merci pour ton aimable réponse. Bien intéressant ce que je lis.

      Je vais chercher le livre dont tu me parles, bien que selon je lis dans ton message le recit historique de Joao Mascarenhas nous parle de la situation vers la seconde moitié du XVIIème sieclè, l'histoire de mes ancêtres se déroule au XVIIIème siècle.

      Si tu as de l'information additionnelle je t'en serais tres recconnaissante.

      Cordiales salutations

      Lola Montecatine

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      • #4
        Les Tabarkins

        Bonjour Lola,

        Je suis tombée sur votre message posté en 2005 samedi dernier alors que je rentrais d'une conférence ici même à Paris dont le titre est " De Tabarka à Nueva Tabarka" organisée par l'association "Le Pays Vert: La Tunisie du Nord-Ouest" dont je suis un membre constitutif.
        J'ai trouvé votre histoire très touchante. J'étais, quelques heures auparavant et au fil des mots de notre imminent conférencier, transportée vers d'autres temps et d'autres destinées autour de notre "Île de Thabarque" ou encore "Tabarka" qui se trouve comme vous le dites si bien au Nord-Ouest de la Tunisie.
        J'ai moi-même passé toutes mes vacances dans cette ville où toute cette histoire à commencé. Comme je suis spécialement attachée à cette région, lire l’histoire d’une descendante de ces gens qui ont peuplé l’île pour exercer leur principale activité qui était la pêche au corail, ne peut que me faire réagir.

        ****

        Bonnes recherches et j’espère vous lire bientôt

        Thabarque

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