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Crise Financière : Lendemains de fête

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  • Crise Financière : Lendemains de fête

    La conclusion semble s'imposer d'elle-même. La crise qui secoue la finance mondiale va sonner la fin du néolibéralisme. En témoigne la nationalisation par le gouvernement des Etats-Unis des deux géants du crédit immobilier américain (Fannie Mae et Freddie Mac) et de la seconde compagnie d'assurances mondiale (AIG). L'Etat fait son grand retour dans l'économie. Le tout-marché, c'est fini.

    La conclusion est trop simple. D'abord, parce que le néolibéralisme n'a pas été un retrait de l'Etat. L'arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher au Royaume-Uni en 1979, puis de Ronald Reagan aux Etats-Unis en 1982 a ouvert une période d'intervention majeure de l'Etat. La dérégulation a été une rerégulation, c'est-à-dire un changement des règles du jeu, au profit des plus puissants et des plus riches. Le marché ne fonctionne jamais sans règles, sans institutions. Et ce sont ces règles, ces institutions que les néolibéraux ont profondément modifiées. On a mis des bâtons dans les roues des syndicats; on a réduit le champ de la protection sociale obligatoire au profit de systèmes privés facultatifs; on a levé les dernières barrières qui empêchaient la formation de bulles spéculatives, etc.

    George W. Bush s'inscrit dans cette tradition. Il restera dans l'histoire comme le Président américain qui a fait le plus de cadeaux aux plus riches. Certes, il nationalise des banques, il injecte des centaines de milliards de dollars dans l'économie. C'est qu'on peut être un libéral indifférent au sort des pauvres et avoir tiré les leçons de la crise de 1929. Les discours de Hayek et de Friedman sont utiles pour justifier la destruction des barrières qui protégeaient les plus faibles. Mais on en revient à Keynes quand il s'agit de sauver le système de l'effondrement.

    Les plus malins disent que le principe qui veut qu'on privatise les profits et qu'on socialise les pertes est vieux comme le capitalisme. Ils n'ont pas tort. A ceci près qu'en sauvant le système financier de l'effondrement, on sauve la mise aux banquiers certes, mais aussi à l'économie réelle. L'acceptation impuissante d'une récession de l'ampleur de celle connue en 1929 semble désormais inconcevable. Pourvu que cela dure.

    Mais au delà de cette intervention d'urgence pour éviter que la crise dérape, la fin du néolibéralisme est loin d'être acquise. Si demain l'économie se stabilise et que les actifs pourris reprennent de la valeur, le risque est fort d'un retour au business as usual. Et que les bonnes résolutions prises au plus fort de la tempête soient oubliées, comme l'ivrogne qui se promet de ne plus boire lorsque sa gueule de bois est à son paroxysme et qui renoue avec sa bouteille dès le soir venu. Le monde n'a pas seulement besoin d'une meilleure régulation technique. Il a besoin de renouer avec une vision de l'économie qui laisse moins de place à la cupidité, aux inégalités et au mépris des conséquences collectives des comportements individuels.

    Philippe Frémeaux
    Alternatives economiques
    Octobre 2008

  • #2
    Je ne sais pas s'il faille parler de "finance islamique" puisque ce concept n'est ni codifié et encore plus ... les contours ne sont même pas définis.

    En tout état de cause, ma compréhension de l'article va vers les deux tendances qui se confrontent à l'occasion de cette crise :
    1. On agit contre les manifestations de la crise et on continue à faire comme avant

    2. On efface les pertes et on remet à plat tout le système economique et financier.

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