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Les Algériens et le krach boursier

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    Les Algériens et le krach boursier : La crise financière mondiale vue par la rue


    A l'IGMO, les travaux du colloque international traitant de l'intégration régionale et de la mondialisation et leurs impacts sur les économies du Maghreb entament leur deuxième journée dans l'indifférence des étudiants de la faculté des sciences économiques, des sciences de gestion et des sciences commerciales. Un désintérêt relativisé par le Dr Aït Habouche Abdelmadjid, maître assistant à l'université d'Oran et président du comité d'organisation du colloque.

    «La période choisie et l'intitulé pointilleux de la rencontre ont fait que seuls les spécialistes de la question se sont intéressés à l'intitulé», explique-t-il. Cette défaillance des premiers concernés, les étudiants en économie, est symptomatique du peu d'intérêt porté par le large public à la chose économique et la crise financière mondiale ne déroge pas à la règle. Définition, conséquences, impacts sur l'économie nationale, autant de points d'interrogation restés en suspens sans trouver un réel intérêt chez la masse.

    Le haussement d'épaules de Tarik témoigne amplement de l'insensibilité des citoyens face à la déferlante médiatique de la crise. «Sincèrement, je ne comprends rien à leur langage. Pour moi, c'est du charabia», déclare-t-il. Tarik est commerçant au quartier d'El-Barki et, malgré un bac 2, il n'a jamais pu finir ses études universitaires; il avoue son ignorance du sujet. «C'est un domaine de spécialistes et si on ne prend pas le temps et la peine de nous expliquer de quoi il retourne, comment veux-tu que j'arrête une opinion sur la question».

    Cet argumentaire reviendra souvent sur la table des discussions et toutes les voix de reprocher cette opacité dialectique qui empêche le tout-venant de saisir les tenants et aboutissants de cette crise tant crainte.

    L'Algérie sera-t-elle touchée ou épargnée par les retombées de la crise ? La question fait sourire Slimane, quinquagénaire et journaliste économique, qui explique que le système monétaire mondial est en panne et n'arrive pas à réagir face aux mesures spéculatives et aux influences des événements mondiaux et des attentes des populations. «Quel que soit X, même s'il n'y a pas un impact direct sur l'économie nationale, il y aura ce qu'il est convenu d'appeler les dommages collatéraux qui vont influer sur les coûts à l'importation et sur les exportations des hydrocarbures en raison de la fluctuation des monnaies de référence et des cours de marché».

    La main de l'Occident et la grippe aviaire

    L'appréhension semble pourtant avoir contaminé les plus hermétiques aux concepts économiques, mais le battage médiatique autour de la crise a réveillé les peurs refoulées du simple consommateur. «Ça me rappelle étrangement la crise de la grippe aviaire et on n'avait pas cessé de nous bassiner avec le danger du poulet contaminé pendant des mois pour rien», s'étonne Khaled, commercial dans une boîte de com. «Si ça se trouve, c'est encore une arnaque de l'Occident pour d'obscurs desseins. Les prix du pétrole ont subitement baissé jusqu'en-dessous des 80 dollars et tu trouves pas ça louche ! ».

    Du point de vue des professionnels de l'économie, le ton est mesuré et personne ne cherche à verser dans la polémique. Pour le Dr Aït Habouche, «on ne peut pas encore évaluer l'impact de la crise financière mondiale sur l'économie algérienne, alors que ses conséquences portent sur le degré de dépendance et d'interdépendance des marchés.»

    Au marché couvert d'Es-Seddikia, peu de gens s'arrêtent devant les étals, jugeant les prix trop élevés pour des fruits et légumes de saison. «L'impact de la crise est là, et on la ressent directement dans nos poches», soutient Meriem, un porte-monnaie à la main. «Tout ce que je sais, c'est qu'une catastrophe nous attend et les prix n'arrêtent pas de grimper. Le poisson, la tomate, la salade, tout a augmenté; et si ça continue comme ça, où va-t-on ?». Pour elle et les millions d'Algériens, l'économie se résume aux seuls prix affichés et si augmentation il y a, c'est que quelque chose ne tourne pas rond.

    Mais pour le Dr Aït Habouche, «les liens entretenus avec l'Union européenne à travers les 60% des importations peuvent affecter l'économie nationale en fonction du volume des échanges. Et cet impact se matérialisera en premier lieu dans les chiffres de l'inflation.» Se voulant plutôt rassurant, il explique que la nature même de la crise, «qui est une crise financière et non monétaire», préserve l'économie nationale du fait que «les marchés financiers en Algérie sont dérisoires et que l'économie algérienne est basée sur le crédit bancaire». Quant aux prix du baril de pétrole, en chute libre, que tout le monde interprète comme étant l'une des conséquences directes de la crise internationale, le maître de conférences explique qu'étant un produit particulier, les hydrocarbures sont affectés par plusieurs facteurs, dont la crise financière.
    Quotidien d'Oran
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

  • #2
    Pas de panique, l'Etat veille


    La panique gagne les autorités politiques des pays les plus industrialisés de la planète. Non sans raison, vu la tempête qui souffle sur les places boursières. Elles font le constat que malgré les interventions massives de leurs Etats respectifs pour enrayer la crise financière, la confiance n'est pas revenue sur les marchés. D'où de véritables krachs occasionnant l'effondrement des indices boursiers et, à leur suite, celui d'institutions bancaires et d'entreprises économiques.

    Leur dernière parade a consisté à former un front pour tenter d'agir collectivement contre la crise, dès lors que les interventions séparées de leurs Etats ont échoué à stopper l'approfondissement et l'extension de la crise financière. Vendredi dernier, c'est le groupe du G7 qui a donné l'exemple en élargissant son cercle à d'autres Etats, dont les pays émergents, ainsi qu'aux institutions financières internationales, en l'occurrence le FMI et la Banque mondiale. L'Union européenne n'est pas en reste, dont les chefs d'Etat ont, toutes affaires cessantes, décidé d'agir en commun, et ce en mettant de côté les divergences d'approche de leurs pays respectifs sur cette crise.

    Il reste à savoir si cette union sacrée, imposée par la gravité de la situation engendrée par la persistance de cette crise, va avoir l'effet rassurant et entraînant sur les marchés financiers, comme escompté par ses promoteurs. Le risque en effet existe que cette spectaculaire mobilisation des autorités politiques et monétaires des Etats ait pour effet d'aggraver la panique des clients et épargnants du système bancaire.

    Chez nous, l'on persiste dans le milieu officiel à considérer que le pays est à l'abri de l'onde de choc de la crise financière. Il n'empêche que celle qui a atteint les marchés pétroliers les oblige à être moins catégoriques dans leur présentation idyllique des perspectives pour l'Algérie. C'est ainsi qu'après avoir affirmé que le pays n'est pas menacé par cette crise, Karim Djoudi, notre ministre des Finances, a quelque peu nuancé sa prévision en admettant à Washington, où il participe aux travaux des assemblées annuelles de la BM et du FMI, que la crise financière actuelle aura bien un «impact limité sur des économies comme celle de l'Algérie».

    Hier Khelil, son collègue en charge du département de l'Energie et des Mines, a relativisé la chute des prix du pétrole enregistrée ces derniers jours et réaffirmé sa conviction que c'est là une situation conjoncturelle qui n'est pas appelée à durer, du fait que la demande de brut persiste et va certainement augmenter.

    Contrairement à ce qui se passe ailleurs, les autorités de notre pays font comme si celui-ci vit dans une bulle protectrice grâce aux «précautions» qu'elles auraient prises par anticipation. Pas question pour elles de débattre et encore moins d'entendre les mises en garde que d'autres milieux politiques ou spécialisés leur lancent sur l'inéluctabilité d'un impact grave de cette crise sur les finances et l'économie du pays.

    Quand dans les autres pays, la crise financière conduit à l'union sacrée de tous les courants politiques et à la mobilisation de toutes les compétences nationales, chez nous, nos dirigeants nous somment de leur faire confiance sans plus et d'allers vaquer à notre quotidien, sans nous inquiéter des nuages menaçants qui s'amoncellent, puisque l'Etat veille.
    Quotidien d'Oran
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

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