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La peine de mort en débat en Algérie

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  • La peine de mort en débat en Algérie

    Kamel Rezzag Bara, conseiller à la présidence de la République et ancien président de l’Observatoire national des droits de l’homme, a plaidé, hier, lors de la journée d’étude sur les personnes privées de liberté, organisée par la CNPPDH à l’hôtel Al-Djazaïr, la commutation des peines des condamnés à mort en peines privatives de liberté.

    Qu’il ait averti qu’il prendrait la parole en tant que militant des droits de l’homme, Rezzag Bara, qui officia en tant qu’intervenant dans les débats, ne pouvait, en formulant sa proposition, que nécessairement dévoiler une perspective.

    Ses fonctions, actuelle et passée, placent inévitablement sa proposition à la lisière de la chose annoncée, même si, sollicité en aparté, il affirme solennel que son propos ne veut pas être une anticipation d’une décision que l’Etat allait prendre. «En tant que militant des droits de l’homme, je propose à ce que la peine capitale déjà prononcée à l’encontre des détenus soit commuée en peine privative de liberté, ceci puisque, depuis 1993, l’Etat a gelé les excrétions.» Rezzag Bara devait, ce disant, préciser qu’il n’évoque pas l’abrogation de la condamnation à mort, estimant que «ceci est un autre débat».

    Mais combien sont-ils les détenus condamnés à mort à survivre dans les quartiers qui leur sont réservés dans les différentes prisons ? Le directeur général des établissements pénitentiaires, Mokhtar Felioune, était dans l’incapacité de fournir hier leur nombre exact mais estima que cette population carcérale n’était pas très importante, environ une centaine. Rezzag Bara, dans le prolongement de sa proposition à commuer les peines de condamnation à mort, plaida logiquement la suppression des quartiers des condamnés à mort. La journée d’étude, qui clôt une série d’activités intégrant les préparatifs de la commémoration de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le 10 décembre, a recueilli également d’autres propositions allant dans le sens d’améliorer les conditions d’incarcération et les possibilités d’insertion sociale, une fois les peines purgées.

    Du témoignage d’un ex-détenu qui a trimé pour trouver un emploi mais qui s’était vu refuser l’embauche dès qu’il fournit son casier judiciaire où étaient transcrits ses antécédents judiciaires, jaillit une proposition : que les antécédents judiciaires ne soient pas repris dans le casier judiciaire. Il s’en trouva un intervenant, conseiller au ministère des Affaires religieuses, qui l’améliora : délivrance d’un casier judiciaire spécial emploi où ne seront pas mentionnés les antécédents judiciaires. Mais en attendant que le département de Belaïz réfléchisse et décide des suites à donner à ces propositions, le problème crucial reste la surpopulation carcérale, de l’aveu même de Mokhtar Felioune.

    Ce dernier annonça que le problème connaîtra une solution dès que seront ouvertes les 18 prisons en construction. Ce sera, selon lui, à la fin 2009. Il s’agira de 19 000 nouveaux lits, ce qui, expliqua-t-il, vaudra à chaque détenu de disposer de 9m2 carrés, des cellules individuelles. Felioune annonça aussi qu’une loi portant sur la possibilité d’affectation des détenus à des travaux d’utilité publique est en préparation. Me Farouk Ksentini, président de la CNPPDH, révéla, lui, en marge des débats, que l’ONU a refusé d’envoyer des missions d'inspection dans nos prisons du fait de ses appréhensions sécuritaires.

    Par le Soir
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