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L'indice «Port Saïd» dégringole à Alger
La crise financière frappe enfin la bourse d'Alger de la devise à « Port Saïd ». L'informel est l'économie réelle en Algérie. 
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LA CRISE FINANCIÈRE SUR LA PLACE D'ALGER
L'INDICE «PORT SAÏD» DÉGRINGOLE
Karim Aoudia
Le Courier d'Algérie
14-10-08
A la placette de Port Saïd, surnommée square Bresson dans le temps, la panique est dans l'air. Et pour cause, ce lieu situé à quelques encablures de la Basse Casbah fait office c'est connu, d'une véritable Bourse informelle d'Alger. Et cette « organisation» ne jouissant d'aucun cadre légal est en proie présentement à moult appréhensions toutes relatives avec cette crise financière qui secoue les places boursières les plus en vue de la planète. De l'avis des « courtiers » postés en cet endroit à longueur d'année et ne se lassant jamais d'apostropher les passants soit pour la vente, sinon pour l'achat de toute sorte de monnaie étrangère, ce qui alarme le plus cette placette où s'échangent au quotidien des sommes énormes en devises, c'est plutôt le fait de voir ce marché informel de la devise confronté à une sorte de paralysie dans les quelques jours à venir. Ce genre de risque est de plus en plus persistant depuis maintenant plus d'une dizaine de jours, plus précisément juste au lendemain de l'Aïd El-Fitr, comme nous l'a indiqué un des courtiers rencontrés au square Port Saïd. Ce dernier, vêtu d'une tenue afghane et affichant une mine presque totalement couverte par sa barbe hirsute s'est abstenu de nous décliner son identité.
S’exprimant donc sous le sceau de l'anonymat, ce revendeur de la devise forte jonglant entre ses mains une liasse de billets de 1000 DA affirme dur comme fer que le marché Port Saïd pourrait manquer sou peu de liquidités notamment en matière de monnaie européenne. «La circulation de l'euro entre acheteurs et revendeurs se fait de plus en plus rare en cet endroit» fait-il savoir d'un ton inquiet.
De son avis, cela est dû essentiellement à la baisse de la valeur de cette monnaie par rapport à la monnaie nationale. La dégringolade de l'euro est un fait évident depuis maintenant plusieurs jours au square de Port Saïd. «Depuis l'Aïd El- Fitr, il ne passe pas un jour sans que l'euro perd un peu plus de sa valeur par rapport au dinar » nous dira notre interlocuteur. Et d'ajouter : « si ça continue à ce rythme, il n'y aura plus d'acheteurs qui vont s'aventurer à se procurer de la monnaie européenne.
Dans cet endroit, tout le monde sait que si l'on achète aujourd'hui de l'euro, on est perdant dans l'affaire juste le lendemain ». Ainsi, une telle situation s'achemine droit à vers une sorte de blocage où de paralysie en matière de transactions d'achat où de vente de l'euro. Cette monnaie perd en valeur de jour en jour par rapport au dinar algérien. En début de semaine, soit au courant de la journée de samedi denier, la monnaie européenne était proposée à un peu plus de 117 DA pour un euro et à 116 DA pour l'achat.
Ces prix ont été revus à la baisse juste le lendemain dimanche puisque au moment de notre présence au square Port Saïd, l'euro était proposé à la vente à moins de 105 DA et à moins de 110 DA à l'achat. Idem pour ce qui est du dollar US et de la livre sterling. Le billet vert était échangé en cette journée de dimanche contre moins de 84 DA à la vente pour un dollar, soit à deux dinars de moins par rapport à la journée du samedi. La livre sterling qui était cédée à plus de 14 800 DA les cent unités durant la journée vers la fin de semaine écoulée a également perdu de sa valeur pour être vendue uniquement à raison de 14 500 DA en cette journée du dimanche. Une telle baisse des principales monnaies étrangères par rapport à la monnaie nationale, même si elle est légère, n'est pas sans inquiéter les principaux revendeurs de la devise. Parmi ces derniers, l'on peut citer le jeune Radouane, originaire de Sidi Bel Abbès.
Celui-ci nous a affirmé qu'il fait de la vente à perte avec de la monnaie européenne. « J'ai acheté l'euro à raison de 105 DA l'unité et je suis en train de le revendre à moins de 104 DA » a-t-il dit. Redouane nous explique qu'il a comme urgence d'écouler tout ce qu'il a en sa possession comme monnaie européenne et ce avant que la chute de la valeur de l'euro soit encore plus dure à surmonter.
LES IMPORTATEURS FUIENT LE SQUARE PORT SAÏD
Cependant, le jeune Redouane est confronté au problème de manque d'acheteurs de ses euros. Et comme lui, beaucoup de revendeurs de la devise sont confrontés au même problème, avons nous constaté en ce début de semaine au square du port Saïd. Cette situation s'explique aux yeux de certains courtiers par le fait que les gens ne veulent plus acheter la monnaie européenne puisque la valeur de celleci chute de jour en jour en raison des conséquences néfastes de la crise financière mondiale.
Et pour d'autres, le fait qu'il y a pas d'acheteurs de la devise, en particulier de l'euro au niveau du Port Saïd, cela est dû au fait que les principaux importateurs qui avaient l'habitude de rôder en cet endroit ont subitement déserté les lieux sans crier gare. « On ignore ce qui se passe en ce moment au niveau du port d'Alger, mais ce qui est sûr c'est que les importateurs qui opèrent à partir de cette infrastructure sont de plus en plus rares à nous rendre visite pour se procurer de la devise, en particulier l'euro ».
Autre problème qui semble préoccuper au plus haut point les revendeurs de la devise au port d'Alger, c'est cette folle rumeur distillée il y a pas si longtemps notamment par voie de presse et faisant état de la chute de la valeur de l'euro jusqu'à 60 DA l'unité. Cette rumeur n'a pas manqué de susciter l'ire des principaux courtiers activant au Port Saïd. En un mot comme en mille, il y a lieu de souligner qu'en évoquant les conséquences de la crise financière mondiale, l'ambiance qui est de mise présentement au niveau du square Port-Saïd d'Alger contraste avec les assurances répétées à maintes reprises par nos responsables en charge du secteur des Finances à différents niveaux, à savoir que l'Algérie est à l'abri de cette crise.
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LA CRISE FINANCIÈRE SUR LA PLACE D'ALGER
L'INDICE «PORT SAÏD» DÉGRINGOLE
Karim Aoudia
Le Courier d'Algérie
14-10-08
A la placette de Port Saïd, surnommée square Bresson dans le temps, la panique est dans l'air. Et pour cause, ce lieu situé à quelques encablures de la Basse Casbah fait office c'est connu, d'une véritable Bourse informelle d'Alger. Et cette « organisation» ne jouissant d'aucun cadre légal est en proie présentement à moult appréhensions toutes relatives avec cette crise financière qui secoue les places boursières les plus en vue de la planète. De l'avis des « courtiers » postés en cet endroit à longueur d'année et ne se lassant jamais d'apostropher les passants soit pour la vente, sinon pour l'achat de toute sorte de monnaie étrangère, ce qui alarme le plus cette placette où s'échangent au quotidien des sommes énormes en devises, c'est plutôt le fait de voir ce marché informel de la devise confronté à une sorte de paralysie dans les quelques jours à venir. Ce genre de risque est de plus en plus persistant depuis maintenant plus d'une dizaine de jours, plus précisément juste au lendemain de l'Aïd El-Fitr, comme nous l'a indiqué un des courtiers rencontrés au square Port Saïd. Ce dernier, vêtu d'une tenue afghane et affichant une mine presque totalement couverte par sa barbe hirsute s'est abstenu de nous décliner son identité.
S’exprimant donc sous le sceau de l'anonymat, ce revendeur de la devise forte jonglant entre ses mains une liasse de billets de 1000 DA affirme dur comme fer que le marché Port Saïd pourrait manquer sou peu de liquidités notamment en matière de monnaie européenne. «La circulation de l'euro entre acheteurs et revendeurs se fait de plus en plus rare en cet endroit» fait-il savoir d'un ton inquiet.
De son avis, cela est dû essentiellement à la baisse de la valeur de cette monnaie par rapport à la monnaie nationale. La dégringolade de l'euro est un fait évident depuis maintenant plusieurs jours au square de Port Saïd. «Depuis l'Aïd El- Fitr, il ne passe pas un jour sans que l'euro perd un peu plus de sa valeur par rapport au dinar » nous dira notre interlocuteur. Et d'ajouter : « si ça continue à ce rythme, il n'y aura plus d'acheteurs qui vont s'aventurer à se procurer de la monnaie européenne.
Dans cet endroit, tout le monde sait que si l'on achète aujourd'hui de l'euro, on est perdant dans l'affaire juste le lendemain ». Ainsi, une telle situation s'achemine droit à vers une sorte de blocage où de paralysie en matière de transactions d'achat où de vente de l'euro. Cette monnaie perd en valeur de jour en jour par rapport au dinar algérien. En début de semaine, soit au courant de la journée de samedi denier, la monnaie européenne était proposée à un peu plus de 117 DA pour un euro et à 116 DA pour l'achat.
Ces prix ont été revus à la baisse juste le lendemain dimanche puisque au moment de notre présence au square Port Saïd, l'euro était proposé à la vente à moins de 105 DA et à moins de 110 DA à l'achat. Idem pour ce qui est du dollar US et de la livre sterling. Le billet vert était échangé en cette journée de dimanche contre moins de 84 DA à la vente pour un dollar, soit à deux dinars de moins par rapport à la journée du samedi. La livre sterling qui était cédée à plus de 14 800 DA les cent unités durant la journée vers la fin de semaine écoulée a également perdu de sa valeur pour être vendue uniquement à raison de 14 500 DA en cette journée du dimanche. Une telle baisse des principales monnaies étrangères par rapport à la monnaie nationale, même si elle est légère, n'est pas sans inquiéter les principaux revendeurs de la devise. Parmi ces derniers, l'on peut citer le jeune Radouane, originaire de Sidi Bel Abbès.
Celui-ci nous a affirmé qu'il fait de la vente à perte avec de la monnaie européenne. « J'ai acheté l'euro à raison de 105 DA l'unité et je suis en train de le revendre à moins de 104 DA » a-t-il dit. Redouane nous explique qu'il a comme urgence d'écouler tout ce qu'il a en sa possession comme monnaie européenne et ce avant que la chute de la valeur de l'euro soit encore plus dure à surmonter.
LES IMPORTATEURS FUIENT LE SQUARE PORT SAÏD
Cependant, le jeune Redouane est confronté au problème de manque d'acheteurs de ses euros. Et comme lui, beaucoup de revendeurs de la devise sont confrontés au même problème, avons nous constaté en ce début de semaine au square du port Saïd. Cette situation s'explique aux yeux de certains courtiers par le fait que les gens ne veulent plus acheter la monnaie européenne puisque la valeur de celleci chute de jour en jour en raison des conséquences néfastes de la crise financière mondiale.
Et pour d'autres, le fait qu'il y a pas d'acheteurs de la devise, en particulier de l'euro au niveau du Port Saïd, cela est dû au fait que les principaux importateurs qui avaient l'habitude de rôder en cet endroit ont subitement déserté les lieux sans crier gare. « On ignore ce qui se passe en ce moment au niveau du port d'Alger, mais ce qui est sûr c'est que les importateurs qui opèrent à partir de cette infrastructure sont de plus en plus rares à nous rendre visite pour se procurer de la devise, en particulier l'euro ».
Autre problème qui semble préoccuper au plus haut point les revendeurs de la devise au port d'Alger, c'est cette folle rumeur distillée il y a pas si longtemps notamment par voie de presse et faisant état de la chute de la valeur de l'euro jusqu'à 60 DA l'unité. Cette rumeur n'a pas manqué de susciter l'ire des principaux courtiers activant au Port Saïd. En un mot comme en mille, il y a lieu de souligner qu'en évoquant les conséquences de la crise financière mondiale, l'ambiance qui est de mise présentement au niveau du square Port-Saïd d'Alger contraste avec les assurances répétées à maintes reprises par nos responsables en charge du secteur des Finances à différents niveaux, à savoir que l'Algérie est à l'abri de cette crise.
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