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Les Algériens se débarrassent de leurs euros

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    C’est ce triste visage qu’affichent depuis deux jours les cambistes du Square à Alger, véritable «Wall Street» des principales devises. Les préposés au change déploient des efforts monstres pour rassurer leurs clients qui n’éprouvent pas du tout de difficultés à marchander lorsqu’il s’agit d’acheter. L’attitude n’est pas forcément la même pour la vente.

    « Le marché est en fièvre, nous avons perdu entre 30 et 40 millions dans les opérations de change ». A peine vous achetez une somme que vous êtes dans « une position de découvert », explique un des agents.

    Rien qu’entre dimanche et lundi, « c’est une dégringolade de 1500 DA », se lamente-t-il. « nEt le marché « n’est pas près de se calmer », confie-t-il. Pour confirmer cette panique, un autre cambiste propose 400 DA de moins que son collègue. Le cours est à 10.000 les 100 euros à l’achat, alors que quelques heures plus tôt, « on exigeait 10.800 DA », dit-il. Le marché semble continuer d’heure en heure, comme dans une véritable bourse, au gré de la demande, la descente.

    Il est sûr que le Square reste attentif aux cours des banques commerciales qui affichaient elles aussi une tendance baissière. Dans celles que nous avons visitées, le tableau qui est mis à jour en fonction de la cotation de la Banque d’Algérie, indique que l’écart n’est pas énorme comme toujours.

    Ainsi le dollar est à 59.63 à l’achat et 63.19 à la vente. Idem pour l’euro qui est très demandé. Son cours est à 87.37 à l’achat et 92.73 à la vente. Les autres jours, il arrivait à boucler les 100 contre 120 pour le marché noir. Mais alors pourquoi cette baisse qui inquiète tant les détenteurs de devises ? Il semble que l’effet de la crise financière est passé par là. L’explication revient dans le discours de nos cambistes comme un leitmotiv.

    Les Algériens ont apparemment décidé de se « débarrasser en masse de leurs devises par crainte de pertes énormes », lance un jeune. Et pourquoi pas, renchérit-il, il vaut mieux placer son argent en dinars ou dans l’immobilier que de risquer la ruine », conclut-il avant de lorgner vers un hypothétique client.

    Mais il ne faut pas être naïf pour croire au père Noël, la devise restera toujours le sésame pour les petites affaires à l’étranger, soins, vacances… Ceux qui sont au fait des retournements du marché pourraient trouver là l’aubaine et amasser de gros sous pour financer des importations, payer des services à des partenaires étrangers, acheter des affaires en liquidation…

    Et puis, des rendez-vous comme le Hadj (pèlerinage) qui pointe du nez, sont l’occasion d’une demande en euros qui fera rebondir de nouveau le marché de la devise.

    Le coup de bluff, s’il en est, aura été payant. Question subsidiaire, si le marché parallèle dégringole à cette vitesse, ira-t-il jusqu’à — au moins — s’aligner sur le cours officiel ? Ce n’est pas évident, car cela signifierait ipso facto la fin du marché noir ou du change parallèle, ce qui est impossible.

    Où irait alors l’argent des retraités d’Europe, celui de la location d’appartement, celui des nouveaux travailleurs étrangers en Algérie…? Une manne importante qu’on n’a jamais pu cerner, et qui se recycle tranquillement dans ces réseaux discrets et pratiques.

    Horizons-dz
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