Statut avancé: C’est conclu!
De notre correspondant à Bruxelles, Aziz Ben MARZOUQ
· Les Européens unanimes s’engagent avec le Maroc dans un nouveau et ambitieux partenariat
· Joli coup pour la diplomatie marocaine
Mission accomplie pour le Maroc. Réunis en Conseil d’association le 13 octobre à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères de l’UE -en présence de leur homologue marocain Taïeb Fassi Fihri- se sont engagés avec un enthousiasme certain à accorder au Maroc le statut avancé qu’il réclame depuis plusieurs années.
Un nouveau statut tout à fait ambitieux dans la mesure où les actions et propositions retenues dans le nouveau partenariat couvrent un très large éventail qui va des relations politique, économique et financière jusqu’au rapprochement des deux partenaires en matière sociale et humaine, en passant par la participation du Maroc à certains programmes et agences communautaires (voir article ci-contre).
Dans une déclaration politique très positive à l’endroit de la délégation marocaine, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont notamment indiqué que le nouveau statut avancé accordé au Royaume a pour ambition «d’accompagner la dynamique endogène que connaît le Maroc et d’accélérer le mouvement du partenariat Maroc-UE». Sa concrétisation sera mutuellement bénéfique et le statut avancé devra se traduire, ajoutent les 27, par un «raffermissement de la coopération politique entre le Maroc et l’Union européenne». Les actions retenues pour ce nouveau partenariat forment une feuille de route ambitieuse et leur mise en œuvre se fera à court et à moyen terme.
En conformité avec la vocation et les principes de la Politique européenne de voisinage, le Plan d’action voisinage UE-Maroc et les conclusions du Conseil d’association de juillet 2007, les deux partenaires ont convenu de poursuivre la réflexion concernant la nature et la forme de l’instrument qui prendra le relais du Plan d’action et, éventuellement, du lien contractuel qui remplacerait l’Accord d’association.
Trois questions à Fassi Fihri
A l’occasion de la tenue de la 7e session du Conseil d’association Maroc-UE, L’Economiste a rencontré le ministre des Affaires étrangères Taïeb Fassi Fihri.
- L’Economiste: Quel bilan faitesvous à l’issue de ce partenariat?
- Taïeb Fassi Fihri: Aujourd’hui c’est une étape supplémentaire dans un itinéraire qui date des années soixante. C’est une construction supplémentaire dans les relations entre le Maroc et l’UE. C’est une étape qui n’était pas évidente surtout au moment où l’Europe s’interroge elle-même sur son propre devenir, qui a des difficultés avec son propre approfondissement, qui a des problèmes institutionnelles avec son Traité et qui en plus subit comme d’autres une crise financière.
Pour le Maroc, c’est une étape fondamentale qui n’était donc pas évidente et qui voit, dans ces conditions, l’UE prendre le temps, prendre le soin de s’engager à construire des relations supplémentaires avec ce proche voisin qu’est notre pays. C’est une démonstration qui n’est faite aujourd’hui que pour atteindre l’objectif final stratégique de coopération et de partenariat euroméditerranéen, il fallait des démarches de coopération renforcée et de différenciation. Et donc, avec le Maroc, on construit, j’espère, le modèle de demain.
- Quel rôle principal voyez-vous à ce nouveau statut avancé dans les relations Maroc/UE?
- Ce statut avancé s’ajoute à notre Accord d’association qui est entré en vigueur en 2000 ainsi qu’à la Politique européenne de voisinage à laquelle nous avons apporté tout notre soutien dans la mesure où elle a introduit ce facteur important de différenciation entre les pays de la rive sud de la Méditerranée. Ce nouveau statut est très important pour nous puisqu’il s’agit d’un encouragement à un travail en commun, car, comme vous le savez, l’oxygène politique et démocratique nous vient du Nord. C’est aussi un engagement pour accompagner la modernisation de nos économies, de nos infrastructures et la lutte contre la pauvreté. Des actions et mesures que nous allons mettre en œuvre dans les plus brefs délais.
- Le Maroc est-il vraiment prêt à assumer ses responsabilités dans ce nouveau statut qui prévoit quand même un catalogue impressionnant de mesures et d’engagements?
- C’est un catalogue de mesures à court et à moyen terme que le Maroc pense honorer sans trop de difficultés. En matière politique il n’y a aucun problème à ce que des partis politiques, marocains et européens, se rencontrent ou à ce qu’une commission mixte parlementaire euro-marocaine soit établie, c’est d’ailleurs une demande des uns et des autres. Sur le plan économique, nous continuons nos avancées. Concernant l’intégration du Maroc à des agences et des programmes communautaires, là aussi l’Union européenne se dit prête à soutenir financièrement la participation de notre pays dans une série de programmes et d’agences divers.
Quant à la zone de libre-échange globale et approfondie entre le Maroc et l’UE, elle mettra le temps qu’il faut en fonction des réformes que l’Europe elle-même introduira et en particulier dans sa Politique agricole commune.
Propos recueillis par
A. B. M.
De notre correspondant à Bruxelles, Aziz Ben MARZOUQ
· Les Européens unanimes s’engagent avec le Maroc dans un nouveau et ambitieux partenariat
· Joli coup pour la diplomatie marocaine
Mission accomplie pour le Maroc. Réunis en Conseil d’association le 13 octobre à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères de l’UE -en présence de leur homologue marocain Taïeb Fassi Fihri- se sont engagés avec un enthousiasme certain à accorder au Maroc le statut avancé qu’il réclame depuis plusieurs années.
Un nouveau statut tout à fait ambitieux dans la mesure où les actions et propositions retenues dans le nouveau partenariat couvrent un très large éventail qui va des relations politique, économique et financière jusqu’au rapprochement des deux partenaires en matière sociale et humaine, en passant par la participation du Maroc à certains programmes et agences communautaires (voir article ci-contre).
Dans une déclaration politique très positive à l’endroit de la délégation marocaine, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont notamment indiqué que le nouveau statut avancé accordé au Royaume a pour ambition «d’accompagner la dynamique endogène que connaît le Maroc et d’accélérer le mouvement du partenariat Maroc-UE». Sa concrétisation sera mutuellement bénéfique et le statut avancé devra se traduire, ajoutent les 27, par un «raffermissement de la coopération politique entre le Maroc et l’Union européenne». Les actions retenues pour ce nouveau partenariat forment une feuille de route ambitieuse et leur mise en œuvre se fera à court et à moyen terme.
En conformité avec la vocation et les principes de la Politique européenne de voisinage, le Plan d’action voisinage UE-Maroc et les conclusions du Conseil d’association de juillet 2007, les deux partenaires ont convenu de poursuivre la réflexion concernant la nature et la forme de l’instrument qui prendra le relais du Plan d’action et, éventuellement, du lien contractuel qui remplacerait l’Accord d’association.
Trois questions à Fassi Fihri
A l’occasion de la tenue de la 7e session du Conseil d’association Maroc-UE, L’Economiste a rencontré le ministre des Affaires étrangères Taïeb Fassi Fihri.
- L’Economiste: Quel bilan faitesvous à l’issue de ce partenariat?
- Taïeb Fassi Fihri: Aujourd’hui c’est une étape supplémentaire dans un itinéraire qui date des années soixante. C’est une construction supplémentaire dans les relations entre le Maroc et l’UE. C’est une étape qui n’était pas évidente surtout au moment où l’Europe s’interroge elle-même sur son propre devenir, qui a des difficultés avec son propre approfondissement, qui a des problèmes institutionnelles avec son Traité et qui en plus subit comme d’autres une crise financière.
Pour le Maroc, c’est une étape fondamentale qui n’était donc pas évidente et qui voit, dans ces conditions, l’UE prendre le temps, prendre le soin de s’engager à construire des relations supplémentaires avec ce proche voisin qu’est notre pays. C’est une démonstration qui n’est faite aujourd’hui que pour atteindre l’objectif final stratégique de coopération et de partenariat euroméditerranéen, il fallait des démarches de coopération renforcée et de différenciation. Et donc, avec le Maroc, on construit, j’espère, le modèle de demain.
- Quel rôle principal voyez-vous à ce nouveau statut avancé dans les relations Maroc/UE?
- Ce statut avancé s’ajoute à notre Accord d’association qui est entré en vigueur en 2000 ainsi qu’à la Politique européenne de voisinage à laquelle nous avons apporté tout notre soutien dans la mesure où elle a introduit ce facteur important de différenciation entre les pays de la rive sud de la Méditerranée. Ce nouveau statut est très important pour nous puisqu’il s’agit d’un encouragement à un travail en commun, car, comme vous le savez, l’oxygène politique et démocratique nous vient du Nord. C’est aussi un engagement pour accompagner la modernisation de nos économies, de nos infrastructures et la lutte contre la pauvreté. Des actions et mesures que nous allons mettre en œuvre dans les plus brefs délais.
- Le Maroc est-il vraiment prêt à assumer ses responsabilités dans ce nouveau statut qui prévoit quand même un catalogue impressionnant de mesures et d’engagements?
- C’est un catalogue de mesures à court et à moyen terme que le Maroc pense honorer sans trop de difficultés. En matière politique il n’y a aucun problème à ce que des partis politiques, marocains et européens, se rencontrent ou à ce qu’une commission mixte parlementaire euro-marocaine soit établie, c’est d’ailleurs une demande des uns et des autres. Sur le plan économique, nous continuons nos avancées. Concernant l’intégration du Maroc à des agences et des programmes communautaires, là aussi l’Union européenne se dit prête à soutenir financièrement la participation de notre pays dans une série de programmes et d’agences divers.
Quant à la zone de libre-échange globale et approfondie entre le Maroc et l’UE, elle mettra le temps qu’il faut en fonction des réformes que l’Europe elle-même introduira et en particulier dans sa Politique agricole commune.
Propos recueillis par
A. B. M.
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